L'expertise entreprise par la justice belge a enfin tranché : selon un rapport demandé par le Président du tribunal de première instance de Bruxelles, Roger Jouret aka Plastic Bertrand, n'est pas la voix du tube international "Ça plane pour moi", celui qui l'a rendu célèbre. La presse belge a rappelé à cette occasion que la confirmation de la paternité réelle de l'interprétation du titre était un secret de polichinelle dans le milieu. Le “chanteur” était en effet en conflit avec Lou Deprijck, le producteur de ses premiers albums, depuis de très nombreuses années. Chacun affirmant être le propriétaire de la voix de la chanson, parue en 1977. Une affaire souvent réitérée dans la musique, de Boney M à Milli Vanilli, en passant par Technotronic.

Visionnez le clip de Plastic Bertrand, "Ça plane pour moi" (1977) :


La justice belge a demandé à des experts de comparer la version originale, à une version interprétée en 2006, par Lou Deprijck.
«Le rapport d'expertise révèle qu'avec les terminaisons de phrases relevées sur les bandes, on ne peut attribuer la voix qu'à un ch'ti ou un picard. Les terminaisons de phrases sont identiques en 1977 et en 2006. Et si entre Plastic et moi, il y en a un qui connaît le ch'ti et le picard, c'est bien moi ! Tout le monde sait que je suis originaire de Lessines» déclare Lou Deprijck au quotidien belge "La Dernière Heure". «Même son nom, c'est moi qui l'ai choisi» (ndlr : en combinant d'un côté, le “plastique” et, de l'autre, le nom de Bert Bertrand, journaliste rock belge qui incarnait à merveille le microcosme belge du punk durant la deuxième moitié des 70's). «Plastic a fait, à l'époque, des essais de voix, mais ça ne donnait rien… Il a une voix entre Michou et Hervé Vilard !» poursuit le producteur.

Mise à jour (29 juillet 2010) : Plastic Bertrand s’insurge contre les atteintes à son intégrité d’artiste. Il est l’interprète confirmé de "Ça plane pour moi". Le rapport d’expertise qui a été réalisé tient compte de cette réalité, déjà affirmée par la Cour d’appel de Bruxelles dans un arrêt du 19 juin 2006. Attaqué dans son intégrité d’artiste, Plastic Bertrand a décidé de réagir par la voix de ses avocats, Mes Carine Doutrelepont et Jean-Benoît Hubin.

1. Plastic Bertrand s’insurge contre les atteintes à son intégrité d’artiste. En juin 2006, la Cour d’appel de Bruxelles a prononcé un arrêt dans le cadre de la procédure judiciaire opposant Lou Deprijck à la société de production AMC. Elle a affirmé qu’il s’imposait de constater que juridiquement c’est bien Plastic Bertrand qui a la qualité d’artiste interprète de "Ça plane pour moi". Elle a rejeté toutes les prétentions de Lou Depryck vis-à-vis d’AMC. Cet arrêt n’a pas fait l’objet de recours.

2. Après cette décision, Lou Deprijck a procédé à l’enregistrement d’une autre version de la chanson, en 2006. La société de production AMC a attaqué Lou Deprijck en justice suite à cette initiative. C’est dans le cadre de cette action que le Tribunal de première instance de Bruxelles a chargé un expert de vérifier si la bande originale a été réutilisée. Le rôle de l’expert vise exclusivement à départager Lou Deprijck et la société AMC sur la question du nouvel enregistrement fait en 2006.

3. Plastic Bertrand a pu prendre connaissance de ce rapport. Selon l’expert, les pistes audio se rapportant à l’enregistrement de 2006 sont toutes différentes de celles contenues dans l’enregistrement de 1977.

4. Plastic Bertrand tient à rappeler qu’il défend le titre "Ça plane pour moi" depuis plus de trente ans tant à la télévision qu’en concert, et en voix directe. Il est le principal artisan du succès rencontré par ce tube planétaire.

Enfin, selon nos confrères de punk77.co.uk, le futur Plastic Bertrand était quand même le batteur du groupe anglo-belge Elton Motello, auteur de la version originale, "Jet Boy, Jet Girl" (à écouter en fin d'article).

Roger Jouret aka Plastic Bertrand, est un chanteur belge, né le 24 février 1954 à Bruxelles, d'un père français et d'une mère ukrainienne. Il devient célèbre en 1977 grâce au tube internationale "Ça plane pour moi", écrit par Yvan Lacomblez sur la musique d'un tube gay d'Elton Motello. C'est désormais l'un des grands classiques punk-new-wave-pop, malgré son texte en français. Elle a pourtant la particularité de ne comporter qu'une seule et unique note de musique répétée sur toute la durée de la chanson (hormis les chœurs qui ponctuent sur quatre notes). La chanson fut notamment reprise par les groupes Telex, Sonic Youth, Presidents Of The United States Of America, Thee Headcoatees, The Lost Fingers, Leila K, The Damned, Nouvelle Vague, le groupe allemand The BossHoss, et même U2 sur les marches du Festival de Cannes, en 2007. C'est aussi la musique d'une campagne publicitaire de Coca-Cola diffusée en Asie et Amérique Latine. Plastic Bertrand a, depuis, participé à la comédie musicale pour enfants "Abbacadabra" aux côtés notamment de Daniel Balavoine, dans les années 80, et représenté la Belgique à l'Eurovision en 1987. Son dernier album, "Dandy bandit", est paru en 2008. Il présente actuellement "La tournée des légendes", sur scène, en hommage à ABBA, The Beatles, ou Queen, à travers des medleys.