Crédits photo : Abaca
Ca faisait longtemps que les fans français de Paolo Nutini attendaient son retour. Comeback dans les bacs évidemment, mais aussi et surtout sur scène. Déjà cinq ans se sont écoulés depuis la sortie de l'album "Sunny Side Up", et l'artiste aux 5 millions d'albums vendus dans le monde, a eu envie d'évoluer dans un univers beaucoup plus soul, plus brut. « D'après les retours que j'en ai, ce nouvel album offre une ambiance différente. La guitare électrique notamment semble beaucoup plus présente » avait souligné Paolo en 2011, et il n'a pas menti. Hier soir, il nous a donné rendez-vous au Café de la Danse, à Paris, pour un concert fiévreux où son talent a pu prendre tout son relief.

Dans un état second, qui n'a en rien altéré la qualité du concert, Paolo Nutini a annoncé la couleur d'emblée en entonnant "Scream (Funk My Life Up)", premier extrait de son nouvel album "Caustic Love". Un titre déroutant pour les fans de la première heure, véritable machine à remonter le temps. Avec son énergie et la ferveur des années 60 et 70, le morceau, étoffé de choeurs et de trompettes, a donné le ton et laissé place à "Let Me Down Easy", plus langoureux, authentique et efficace, samplant Bettye LaVette, chanteuse phare des sixties. Composé essentiellement de nouvelles pistes inédites, le show a tout de même conquis l'audience, sans effort. Une surprise qui a d'ailleurs étonné le chanteur, habité par ses textes et clairement torturé, qui a tenu à remercier les parisiens pour l'accueil chaleureux réservé à ses nouveaux morceaux.

Ecoutez "Scream (Funk My Life Up)" de Paolo Nutini :



Il faut dire que Paolo Nutini a visiblement fait les bons choix sur ce nouvel album, "Caustic Love". Dans une atmosphère de piano-bar enfumé, il a présenté les excellents "Looking for Something", plus bluesy et dédié à sa maman, "Numpty", ou encore "Diana", véritable coup de coeur, rappelant Marvin Gaye, et surtout "Better Man". Seul dans la lumière, armé de sa guitare et de sa voix d'écorché vif, l'artiste britannique a fait régner un silence religieux dans la petite salle. Le temps s'est comme arrêté durant l'intro de ce morceau bouleversant, qui a ensuite été porté par l'armada de musiciens (synthé, guitares, batterie...). Le moment fort du show. Une magie qui a aussi opéré lors de "10/10", présent sur le précédent album "Sunny Side Up", assez similaire. Il a fallu attendre la fin du show pour avoir droit aux incontournables (même s'il en manquait forcément quelques uns) : "Jenny Don't Be Hasty ", "New Shoes" ou "Candy", bien réinventés. Évidemment, "Last Request" a clos le concert. Paolo Nutini, seul en scène avec sa guitare, a encore une fois fait des étincelles.