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Invraisemblable ! Si cette affaire était sortie un 1er avril, beaucoup auraient sans doute cru qu'il s'agissait du fameux poisson. Pour la première fois, la justice française a reconnu un « préjudice d'affection » en lien avec la mort d'une popstar, en l'occurrence Michael Jackson. Le tribunal d'instance d'Orléans vient de rendre son verdict dans une affaire opposant un groupe de 34 fans du chanteur et le Docteur Conrad Murray, reconnu coupable d'avoir administré à Michael Jackson une dose excessive de propofol ayant entraîné sa mort le 25 juin 2009. Condamné à la prison, Conrad Murray en est d'ailleurs sorti en octobre 2013 avant la fin de sa peine. Libéré pour bonne conduite, il n'a cependant pas été réhabilité en appel en janvier dernier. La Cour d'Appel du 2ème district de Californie s'est justifiée en évoquant une attitude allant « à l'encontre les standards de conduite professionnelle » pour qualifier la position du médecin.

Une première mondiale

Présidente de l'association "Michael Jackson Community" basée à Montargis, dans le Loiret, Myriam Walter a été à l'origine de cette procédure demandant réparation du préjudice qu'elle et ses amis ont subi à cause du Docteur Murray. Cinq membres du groupe de plaignants ont eu gain de cause selon nos confrères du Figaro. Le juge a reconnu « l'affliction » dont elles avaient fait l'objet. « C'est la première fois au monde, à ma connaissance, qu'est reconnue la notion de préjudice affectif en lien avec la mort d'un pop-star » a confié leur avocat Maître Emmanuel Ludot, qui par ailleurs s'est dit fier d'« être allé jusqu'au bout de la procédure » malgré les moqueries dont il avait fait l'objet. Pour lui, c'est d'autant plus une victoire que « le lien n'était pas à double sens, les fans aimant Michael Jackson mais celui-ci ne les connaissant pas personnellement ».

Le droit d'accéder au lieu où la popstar a été inhumée ?

Pour gagner son procès, Maître Ludot avait monté un dossier « à l'aide de témoignages » et de « certificats médicaux » ayant apporté la preuve du préjudice subi par les fans du chanteur. Ceux-là ont obtenu 1 euro symbolique de dommages et intérêts au titre du « préjudice d'affection » dont ils sont les victimes. Cet euro ne sera pas demandé au Docteur Conrad Murray selon l'avocat, mais « la reconnaissance du statut de victime pourra permettre à mes clients de demander à avoir accès au lieu d'inhumation de Michael Jackson à Los Angeles, qui est interdit au public » a-t-il tenu à souligner. Le chanteur a été enterré au Forest Lawn Memorial Park de Glendale, au nord de Los Angeles, à la suite d'une cérémonie de funérailles publiques retransmise partout dans le monde.

Doit-on penser que d'autres fans se lanceront à leur tour dans de nouvelles procédures visant à faire payer le prix fort à Conrad Murray ? L’association "Michael Jackson Community" compte plus de 1.200 adhérents. Maître Ludot exprime son désir de poursuivre la procédure en étoffant le dossier des autres requérants n'ayant rien obtenu pour le moment. Une chose est sûre, la mort du « King of Pop » suscite encore les passions et cette décision de justice ne fait qu'entretenir le mythe.