Crédits photo : Pochette de Explicit / Yann Orhan
« I burn the past, the future shines for me ». Dès les premières phrases de "Armour", la première chanson captivante et enivrante de son deuxième album "Explicit", MARINA Kaye enterre son passé pour aller de l'avant et revenir à la lumière. Une bouffée d'air frais pour elle mais aussi pour nous. « The pain is now gone and I've moved on ». Enfermée dans une image de fille austère et torturée, la chanteuse brise ses chaînes sur ses nouvelles chansons, plus lumineuses, plus ouvertes au monde, tout en conservant cette part d'ombre et d'intensité qui la caractérisera sans doute toujours. Comme guérie des tourments qui l'habitaient, MARINA Kaye a visiblement fait la paix avec certains de ses démons. En parallèle, elle s'émancipe et s'affranchit de ses relations toxiques comme elle le chante avec puissance sur "This Time Is Mine" ou l'intense premier single "On My Own" au refrain tourbillonnant mais un peu répétitif.

Des textes forts, à vif

Mais contrairement aux apparences, MARINA Kaye n'est pas totalement apaisée ("Miracle", "Save Yourself"). D'autant que le succès n'a pas pansé ses blessures. Au contraire. C'est ce qu'elle raconte avec une vulnérabilité rare sur "Something", un titre piano-voix intime sur lequel elle se met totalement à nu, comme sur sa pochette. « I just wanna feel something » lance-t-elle à l'agonie, incapable de ressentir une quelconque émotion après le tourbillon "Homeless". Une des chansons les plus fortes de cet album "Explicit" grâce à un texte particulièrement poignant car d'une sincérité désarmante. Consciente de ses fragilités et finalement lucide malgré cette descente aux enfers, elle remercie son public pour son soutien sur "Merci quand même", titre électrisant qui souligne également sa métamorphose. Tant dans le son que dans le texte en français. Une première.

Et c'est quand elle conjugue ses deux facettes que MARINA Kaye vise juste. Après "Mon Everest", qui la sortait déjà de sa zone de confort, "Vivre" est un deuxième duo avec Soprano... Et là encore, le succès devrait être au rendez-vous. Le texte - qui s'adresse sans aucun doute à son père - est dur ("Tu m'as laissé la peur du vide", "Dans tous tes mots tu nous suicides", "Si j'ai eu tort, c'est de t'aimer", "Abandonne, de toi je n'veux rien hériter"...) mais le beat du refrain le transforme en un tube clé en main.