Crédits photo : Abaca
Le Cabaret sauvage, une petite salle pour Macy Gray, qui était encore au Trianon en 2010 et au Grand Rex en 2007. Mais finalement, les fans étaient aux premières loges pour voir l'artiste, toujours aussi exubérante et insouciante, et s'enivrer de sa voix rauque et soul reconnaissable entre mille. C'est dans une salle légèrement clairsemée que la chanteuse et actrice donne le coup d'envoi du concert avec "Greatest Show on Earth", comme une promesse même si le choix étonne. Après tout, il s’agit de l'un des nombreux featurings qui ont ponctué sa carrière, celui extrait de l’album "Idlewild" du groupe Outkast.

Les reprises au coeur du show

Macy Gray a à son actif sept albums studio, dont deux sortis cette année, "Covered" et "Talking Book". Comme son nom l'indique, le premier est un album de reprises, allant de Eurythmics à Radiohead en passant par Bob Marley, tandis que le second est un hommage complet à Stevie Wonder. Et c'est celui-ci qui est présenté comme le coeur de ce show. Malheureusement, parmi ses reprises, toutes ne sont pas aussi convaincantes et les tubes se font logiquement rares pendant la première partie du concert, où seuls "Kissed it", deuxième extrait de l’album "The Sellout", réussit a rassembler la salle entière dans la fosse. Macy quitte alors la scène pour laisser place a son groupe pour des solos pas toujours à la hauteur, le guitariste se vautrant littéralement sur un rap qu’il ne connaît pas.

Mais les deux exceptionnelles choristes de la chanteuse, aux mensurations proches d’Aretha Franklin, assurent en revanche le show et chauffent la salle pour le retour de Macy dans une seconde tenue encore plus extravagante en paillettes que la première ! Les trois drôles de dames ont mine de rien des chorégraphies bien amenées, que même Macy, sous ses airs je-m’en-foutiste, connaît à la perfection. La star se concentre toujours sur des reprises de Stevie Wonder et Bob Marley, et fait le show en faisant tourner un faux joint dans un public hilare, avant que l'une des choristes arrive sur scène en entonnant a capella le "Nothing Else Matters" de Metallica, mettant une nouvelle fois le feu au Cabaret Sauvage, le temps que Macy se change pour une troisième tenue avec encore plus de paillettes - oui, c’est possible !

Le meilleur pour la fin

Les premières notes de "Sweet Baby" arrivent, et la salle est enfin comblée, mais c’est plus ou moins un grand medley que présente Macy, enchaînant "Let You Win" et "The Sellout", extraits de l’album éponyme, et "Happiness", extrait de "The Trouble With Being Myself". Après avoir véritablement conquis l’assemblée, Macy quitte a nouveau la scène pour enfiler une quatrième tenue et revient pour "Sexual Revolution", extrait de son second album "The ID", et "Beauty in the World", single phare de l’album "The Sellout". Ces deux tubes, incompris du grand public, ne le sont pas pour les fans présents dans la salle, aux anges. Et c'est lors du rappel que la foule répond avec le plus d'enthousiasme, Macy Gray proposant un enchaînement de ses tubes, un peu tardif au goût de certains : "Why Didn’t You Call Me", "Do Something", "Caligula", "The Letter" et évidemment son plus gros succès, "I Try", tous extraits de son tout premier et excellent album "On How Life Is".

A l'issue du show, la percussionniste rend un petit hommage à Magic System sur "Premier Gaou" avant de quitter la scène. Le public espère que ce n’est pas la seule chose qu’elle connaît de la France et sort de la salle après un concert inégal mais dont les défauts ont été gommés par la proximité exceptionnelle de l'artiste. Car c'est indéniable, Macy Gray a tout d'une grande.