
On attendait beaucoup de Lana del Rey. Trop peut-être. Avec ses allures d'icône hollywoodienne des fifties aux lèvres pulpeuses, elle avait hypnotisé les réseaux sociaux avec "Video Games", quatrième plage de ce premier album. L'un des meilleurs morceaux. Elisabeth Grant (de son vrai nom) avait déjà enregistré plusieurs chansons, la plupart sont restées dans le tiroir de son ancien producteur. Il doit s'en mordre les doigts. "Born To Die" ouvre le disque comme une métaphore de la vitesse de la vie, des dangers de l'amour. Lana del Rey utilise cette image en filigrane du disque. Celle d'un été où tout est possible mais où tout s'arrête brusquement quand les premières feuilles tombent des arbres. "Off The Races" au phrasé hip-hop, tout comme "Million Dollar Man" démontrent que la new-yorkaise sait surprendre. Elle tombe pourtant (et hélas) pile dans la caricature de la chanson pop calibrée avec "Dark Paradise" ou "Summertime Sadness". Des titres qui ne sont pas ratés mais dont on n'attendait pas la présence sur cet album.
Bref, "Born To Die" est inégal. L'excellent ("Video Games", "Blue Jeans", "Off The Races", "Born To Die") côtoie le bon ("Radio", "Without You" ou encore "Million Dollar Man") et le moins bon ("Carmen", "Summertime Sadness"). Des titres vite écoutés, vite oubliés. On espérait mieux. Ça n'est pas de la déception. "Born To Die" est un bon premier disque avec ses pépites, ses textes prometteurs. Mais comme toute première fois, elle est parfois maladroite.