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Le sujet occupe l'actualité depuis plusieurs jours déjà. La détresse de la jeunesse, et notamment des étudiants, préoccupe le gouvernement et les Français, alors que la crise sanitaire les touche de plein fouet, entre précarité et isolement. « Je ne donnerai jamais de leçon à nos jeunes. C'est dur d'avoir 20 ans en 2020 parce que ce sont ceux qui vivent un sacrifice terrible. Quand on est jeune, on fait la fête, on a des amis. Je ne culpabiliserai personne » expliquait Emmanuel Macron lors d'une interview télévisée en octobre dernier. Aujourd'hui, les images de ces longues files d'attente d'étudiants dans les rues des villes de France pour des distributions alimentaires choquent et alertent sur la situation alarmante.

"Aujourd'hui, on ne sent aucune perspective"

En interview pour le JJD, à l'occasion de la sortie prochaine de son nouvel album "Terrien", Julien Clerc a notamment poussé un cri du coeur à destination de la jeunesse française. « Je n'aimerais pas, non (avoir 20 ans aujourd'hui, ndlr) » lâche l'interprète de "Mon refuge", se souvenant alors de cette époque florissante de sa vie : « A 20 ans, j'ai eu la chance de connaître deux choses essentielles : l'amour et la musique. C'était en plein Mai-68. Pourtant, je n'y ai pas participé : j'étais trop occupé à vivre avec ma copine dans la maison de trois étages qu'elle partageait avec ses frères et soeurs à Bourg-la-Reine. Je n'ai pas jeté le moindre pavé, mais au moins, il existait autour de moi des rêves pour l'humanité ». Pour Julien Clerc, « aujourd'hui, on ne sent aucune perspective » : « Le climat est nettement plus angoissant avec l'impossibilité de se projeter ou de voir ses amis et des infos anxiogènes. Ces étudiants enfermés dans une pièce de 15 mètres carrés pour suivre leurs cours devant un écran d'ordinateur, c'est affreux ».



Selon l'artiste de 73 ans, dans cette gestion de crise sanitaire, « on sacrifie toute une génération alors que c'est aux populations à risque de faire attention » : « C'est en tout cas ce que je fais, moi qui appartiens à cette catégorie. En conséquence de quoi je vois très peu mes enfants, en particulier mon fils de 20 ans, car je sais que le danger, si j'ose dire, peut venir de lui. On se téléphone, bien sûr, mais j'ai mis notre relation entre parenthèses ». Le JDD révèle d'ailleurs que Julien Clerc a gardé son masque durant toute l'interview.