Crédits photo : Montage Pure Charts Bestimage
Cinq ans après la mort de Johnny Hallyday, une grande exposition consacrée à l'artiste se tient depuis quelques semaines à Bruxelles où les fans peuvent se plonger dans la vie et la carrière du rockeur, et même évoluer dans des pièces qui ont compté dans sa vie comme sa chambre d'adolescent ou le bureau de sa dernière demeure à Marnes-la-Coquette, où il s'est éteint. Et c'est Jean Reno, ami proche de l'artiste et parrain de sa fille Jade, qui assure la voix off de l'exposition. « Cela me tenait à coeur. Je l'ai enregistré en français et en anglais. (...) Le deuxième et dernier jour d'enregistrement, quand je raconte la fin de sa vie, ça a été difficile. Il y avait beaucoup de souvenirs... Son putain de cercueil... Comment imaginer que tout va s'arrêter, surtout lui ? Tout le monde voulait y croire, c'est quand même fou ! » explique aujourd'hui l'acteur français dans une interview au Parisien.

"Le moment le plus dur, c'était la procession"

Et visiter l'exposition a aussi été compliqué pour Jean Reno, qui a du mal à réaliser que Johnny Hallyday n'est plus là. « Le bureau, c'est là que je lui ai dit adieu. Je lui ai touché la main et je lui ai dit : "Je te vois à Noël" » confie-t-il, encore très ému en se souvenant de la dernière fois où ils se sont vus : « On est tellement démuni devant quelqu'un qui part. Et qui le sait. Il m'a regardé et ne m'a pas répondu... Sa main était... forte et fragile, comme lui. (...) Quatre jours plus tard, Laeticia m'a appelé, il était parti... ». Les obsèques de Johnny Hallyday ont donc été très éprouvantes pour l'acteur, qui avait tourné avec Johnny dans "Les rivières pourpres 2". « Quand je l'ai revu, dans la chapelle ardente, il était embaumé, dans une boîte. C'était d'une violence ! Ce mec qui était si plein de vie... » se remémore Jean Reno.

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Présent aux côtés de Laeticia Hallyday, Jade et Joy à l'église de la Madeleine, Jean Reno a tant bien que mal récité un texte de Jacques Prévert face au cercueil : « Jade m'a demandé de le lire. Je n'en menais pas large… Mais le moment le plus dur, c'était la procession. J'étais en voiture avec Dany Boon, qui pleurait à l'arrière. On descendait si lentement les Champs-Élysées vers la Madeleine, les gens étaient à quelques centimètres, ils criaient leur souffrance et nous interpellaient "merci d'être là"… Je ne savais pas quoi leur répondre ». Se confiant sur leur rencontre dans les années 80 (« On faisait de la gym ensemble porte Maillot »), Jean Reno garde un souvenir impérissable de son ami. Selon lui, il était « d'une générosité incroyable » : « Il ne fallait surtout pas lui dire que sa chemise vous plaisait, vous étiez certain de repartir avec... C'était ça, Johnny, un coeur énorme. En tout cas avec moi... (...) Tu ne sais pas pourquoi tu aimes les gens, c'est ce qui nous est arrivé. On essayait tout le temps de se faire plaisir. (...) Entre nous, c’était très simple ». Et de glisser : « Je ne l'ai pas quitté. Je pense souvent à lui ».