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"Bien sûr", il lui fallait y retourner. Dès jeudi, Jean-Louis Aubert lancera une série de huit concerts au Bataclan, qui se poursuivra jusqu'au 5 décembre. A contrario de nombreux collègues, comme Nicola Sirkis d'Indochine, l'ancien leader de Téléphone a eu la ferme envie de revenir dans la salle endeuillée par les attentats du 13 novembre 2015. Il n'y était pas venu jouer depuis 1987. « Je ne voudrais pas que le Bataclan devienne un parking ou un supermarché » indique à l'AFP le chanteur qui dit y être « né musicalement » : « J'allais voir des concerts pour 5 francs, des fois on était 18 dans la salle pour voir les plus grands groupes du monde, comme Police, Genesis.... Je pense que j'aurai un petit pincement au coeur tous les soirs ». D'ailleurs, aucun spectacle n'est programmé le soir du 13 novembre, alors que l'on commémorera les quatre ans de la tragédie. « On ne va pas me retirer ma maman musicale (...) Jouer au Bataclan, ça me met bien une petite pression, mais quelques amis blessés là-bas m'ont soutenu, ils m'ont dit : vas-y » conclut Jean-Louis Aubert, conscient que ses concerts sonnent « juste comme un petit signe de résistance ».

"On n'oubliera jamais, mais on ne va pas s'avouer vaincu"

Jean-Louis Aubert, qui sortira son double album "Refuge" le 15 novembre prochain, avait déjà expliqué il y a quelques mois sa volonté de revenir jouer au Bataclan sur les ondes de RTL : « Je passais en scooter, c'était un jour de pluie et vous savez les lettres du Bataclan ont l'air de danser. Ce jour-là, cela m'a sauté aux yeux et j'ai eu l'impression qu'elles dansaient tristement et qu'elles disaient : "viens on a besoin de toi". On n'oubliera jamais, mais on ne va pas s'avouer vaincu. Il y a un tout petit peu de militantisme, j'ai été dedans la salle, et j'ai trouvé qu'il y avait moyen de passer par-dessus la vibration, on avance ! ». D'ici la fin de sa résidence parisienne, le chanteur aura donc publié 22 nouveaux morceaux sur ce double disque "Refuge", dont il explique l'origine pour l'AFP : « J'avais ces chansons qui attendaient au portillon, je ne m'en étais pas aperçu, j'avais plus de 50 chansons... Ça s'est fait d'une manière empirique. Après il a fallu les dégager de mon sac à dos, c'est lourd à porter. Et puis une chanson qui n'est pas dehors, c'est curieux, c'est comme si elle allait dans une poubelle virtuelle ».