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Le "Funambule Tour" de Grand Corps Malade ne se déroule pas sans accrochages. Le slameur ne pourra pas se produire dans la commune de Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) le 21 mai, comme prévu, à la demande de la mairie. « La municipalité du Blanc-Mesnil annule mon concert car il ne souhaite pas que mon invité Rachid Amghar, dit "Rachid Taxi", monte sur scène avec moi. Rachid a pourtant chanté Inch'allah à de nombreuses reprises lors du "Funambule Tour" » a déclaré Grand Corps Malade sur sa page Facebook dans l'après-midi du 13 mai, visant directement le maire de la commune Thierry Meignen.

Rachid Taxi promettait un vrai concert et non une tribune

Chauffeur de taxi, Rachid Amghar est aussi un homme engagé qui prend la parole dès qu'il peut « au nom des habitants des banlieues » racontait Le Monde dans un portrait publié il y a quelques années. A son très grand ami, l'artiste lui a même dédié une chanson sur son album "3ème temps" (2010) - "Rachid Taxi" -, à travers laquelle il le présente comme un homme « aimant la politique ». « C'est quelqu'un qui participe aux réunions publiques et qui a la particularité de ne pas être d'accord avec la politique du maire » a aussi expliqué Grand Corps Malade à l'antenne de France Inter.

La société de production des concerts de l'artiste, Rachidou Music, a publié dans la foulée un communiqué détaillant les raisons de cette annulation. « Rachid Amghar étant citoyen concerné de Blanc-Mesnil, l'édile craignait probablement qu'il profite de sa montée sur scène pour porter la parole politique » sous-entend le tourneur, affirmant dans un second temps qu'il avait assuré à la municipalité que « ce ne serait pas le cas » et promettant « un moment de musique festif et purement esthétique ». D'après l'artiste, Rachid Amghar a plusieurs fois confirmé que ce concert ne serait pas une tribune à l'encontre du maire de Blanc-Mesnil, message que la municipalité n'a semble-t-il pas entendu.

Le maire évoque un problème d'assurances

L'annulation du concert programmé au Théâtre Neuf est donc un coup politique d'après l'équipe de Grand Corps Malade, ce que ne réfute pas le maire de Blanc-Mesnil. A l'antenne de RTL, Thierry Meignen a expliqué ce matin que « ce tour de chant était sur le point de se transformer en meeting politique contre le maire fraichement réélu » : « Je reconnais à l'artiste le droit de revendiquer la propriété de ses textes, mais en aucun cas il ne peut s'octroyer le droit d'autoriser qui il veut à déclarer ce que bon lui semble sur la scène du Blanc-Mesnil et pour un prix qui n'est pas accessoire » a-t-il répliqué, certainement après avoir eu vent des attaques du slameur.

Au-delà de ces considérations locales, cette affaire pose la question de l'autorité de la censure. Le maire a-t-il le droit d'annuler un concert pour les raisons invoquées ? D'après Le Parisien, Thierry Meignen évoque également « un problème d’assurances » et « le non-respect du contrat », celui-là ne faisant pas mention de la présence de Rachid Amghar sur scène. « La mairie rappelle qu’il est en son devoir de respecter la loi et de veiller à ce que tout contrat impliquant l'argent public (la prestation coûtait 21 000 €) soit respecté ». Un prétexte ? Grand Corps Malade n'en démord pas et estime qu'il est la victime d'un conflit « personnel et politique » (RTL).