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dimanche 15 mai 2011 20:14

Pourquoi la France s'est-elle pris une claque ?

Par Thierry CADET | Rédacteur
Amaury Vassili termine sa course sur la 15ème position du classement final avec « Sognu ». Des résultats bien en deçà des espérances que notre pays avait fondées en lui depuis l'annonce du favoritisme absolu dont il a fait l'objet des semaines en amont. Pour quelle raisons ? Nous avons (peut-être) une explication.


Que les choses soient claires, Amaury (aussi sympathique soit-il) ne méritait pas de remporter le Grand Prix Eurovision de la Chanson 2011, samedi dernier en direct de Düsseldorf en Allemagne, avec « Sognu ». La chanson n'était pas à la hauteur d'une victoire que nous espérons pourtant tous depuis 34 ans, après que Marie Myriam ait fait triompher notre pays avec "L'oiseau et l'enfant" - les problèmes de justesse d'Amaury en début de prestation, non plus. Et la légende du favori puni de l'être ne fonctionne pas non plus : en 2010 la chanteuse allemande l'était tout autant, et a remporté le titre. Pour autant, Ell & Nikki les deux chanteurs azerbaïdjanais, méritaient-ils seulement la victoire avec leur sirupeuse et kitschissime ballade (au refrain somme toute efficace) « Running Scard » ? La réponse est non. Et c'est bien là tout le dilemme de ce 56ème concours : pas un seul candidat ne sortait du lot. Alors certes, le niveau était plutôt bon dans le genre, mais pas l'ombre d'une Sandra Kim, Céline Dion, Lordi, Alexander Rybak ou même Lena l'an dernier, pas l'ombre d'une véritable personnalité. Tous pâles copies de boysbands, chanteuses à voix, et autre ténors célèbres.


Des candidats manquant de personnalité


Conséquence de ce clonage international ? Les pays votants ne se regroupent pas sur un candidat en particulier (comme ce fut notamment le cas en 2009 avec l'interprète de « Fairytale » explosant le record avec 387 points sur 451 possibles), mais se laissent aller à la tactique géo-politique du vote nationaliste. On ne sait qui choisir ? Votons pour le voisin immédiat ! Et force est de constater que les pays de l'est, tant décriés par la bien pensante et moralisatrice Europe centrale pour leurs choix douteux, ne sont plus les seuls à régir ainsi. Jugez plutôt : cette année la France attribue ses points maximums à l'Espagne et l'Italie, l'Allemagne à l'Autriche et l'Italie, Saint-Martin à l'Italie, la Belgique à la France, le Portugal à l'Espagne, des résultats digne d'un sketch savamment orchestré, sans aucune objectivité. L'Estonie ou la Suisse, selon nous hautement plus qualitatifs que l'Ukraine, terminent leur course sur les deux dernières marches, pendant que la chanteuse ukrainienne trône sur la quatrième.

Le 56ème Grand Prix Eurovision de la Chanson ne voulait rien dire. Mention spéciale cela dit à l'humour des trois présentateurs teutons Anke Engelke, Judith Rakers et Stefan Raab, ainsi qu'aux chaines de télévisions allemandes Das Erste et Prosieben (TV Total) pour la qualité du show, et l'innovation en matière de mise en scène, de l'écran géant derrière les artistes, aux petites cases laissant apparaître en lever de rideau les différentes délégations façon « Académie des neuf ».

Visionnez la prestation en finale d'Amaury Vassili, « Sognu » :



Cyril Féraud ne fait aucun effort


Enfin, comment ne pas relever le manque d'effort de notre présentateur aseptisé Cyril Féraud, réalisant le service minimum du bon français moyen, daignant faire le moindre effort de prononcer un seul mot international au moment de l'attribution des points (pour info, le présentateur israélien a annoncé les votes de son pays en allemand, un joli symbole) ? Pas de "Good Evening" ou de "Thank You", encore moins de "Guten Abend" ou de "Danke", l'effort fut été probablement trop éprouvant pour le gendre parfait de France Télévisions, s'exprimant pourtant devant près de 300 millions de téléspectateurs de toutes nationalités, que seule la langue de Shakespeare réunit. Une attitude irrévérencieuse unique, soulignée par la plupart des pays représentés au sein des délégations.


Les bookmakers ont-ils toujours raison ?


Si les bookmakers avaient donné Alexander Rybak et Lena lauréats en 2009 et 2010, sans se tromper, ils avaient placé cette année l'Azerbaïdjan sur la troisième marche du podium, derrière la France et l'Irlande, représentés par Amaury Vassili pour notre hexagone, et les deux excentriques jumeaux de Jedward pour l'île de l’Atlantique Nord. Des candidats respectivement relayés #15 et #8 à l'issu de la clôture des votes. Peu mieux faire, donc.

Visionnez la prestation des gagnants, Ell & Nikki sur "Running Scard" :

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