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Comment réussir à embarquer 20.000 personnes quand on est seul avec sa guitare ? C'est le défi qu'a relevé avec brio Ed Sheeran hier soir dans l'antre bouillante de l'AccorHotels Arena, où il a pu présenter son troisième album "Divide" un mois après sa sortie. D'emblée, en se remémorant son premier concert à Paris dans le petit nid de La Cigale, le chanteur a semblé prendre la mesure de son exploit : peu d'artistes peuvent en effet se targuer de remplir à 26 ans la plus grande salle de spectacles en France. On comprend très vite, lorsqu'il entonne le concert à 21h précises au son de l'enivrant "Castle on the Hill", qu'on est à mille lieues des shows gargantuesques qu'on a l'habitude de voir dans l'arène. Aucun musicien pour l'accompagner (sauf un pianiste sur "How Would You Feel (Paean)"), une mise en scène réduite à de simples écrans et quelques effets visuels assez sommaires - voire vraiment cheap, comme la baleine dans l'espace sur "Thinking Out Loud"... La messe est dite : on n'est pas venu pour en prendre plein les yeux mais plein les oreilles. Et de ce côté-là, Ed Sheeran connait sa partition sur le bout des doigts.

Ed Sheeran, artiste couteau-suisse

Malgré sa stature de superstar internationale, sur scène aujourd'hui, l'auteur-compositeur a conservé l'expérience de ces années de galère où il écumait les bars du Royaume-Uni pour se faire connaître. On est face à un artiste simple, qui blague entre deux chansons, parle, interagit avec son public en toute décontraction... comme dans un pub entre potes. Sauf qu'on est 20.000. Du coup, au début, la circonférence des lieux paraît presque trop grande pour Ed Sheeran qui aurait pu déplacer la scène au centre de la salle histoire de pousser le curseur proximité jusqu'au bout.

Heureusement, le chanteur possède plusieurs atouts dans sa manche, à commencer par son costume d'homme-orchestre. Avec sa gratte et sa pédale à loops, l'artiste impose son propre rythme et crée en live ses arrangements. Pas évident à gérer mais l'exécution est parfaite, comme sur l'impressionnante montée en puissance de "Bloodstream", où la foule est totalement soumise à la tension qu'il insuffle, et le mash-up très réussi entre "Human" de Rag'n'Bone Man et "I See Fire". On reste également scotché par l'aisance avec laquelle Ed Sheeran verse dans le rap sur "Eraser" ou l'hymne celtique "Galway Girl". Des moments hyper dynamiques et fédérateurs, qui mettent en relief la précision de sa technique - de respiration notamment.

"Maybe we found love right where we Are"... 💙 #ThinkingOutLoud #EdSheeran #DivideTourParis pic.twitter.com/TEoOFaXMK8

— Pure Charts.fr (@purecharts) April 6, 2017

Bien sûr, ce n'est pas seulement avec sa maîtrise mais bel et bien sa générosité qu'il a fait chavirer Bercy. Chanteur romantique par excellence, Ed Sheeran fait passer mille émotions lorsqu'il susurre avec délicatesse et l'âme au bord des lèvres les mots doux des ballades "Dive", "The A-Team" et "Perfect". C'est particulièrement saisissant sur le tube "Thinking Out Loud" : effet garanti avec la salle qui se pare de lumières roses et le public qui chante à l'unisson ! Ajoutez à cela une énergie dévastatrice sur les tubes "Sing" et "Shape of You", interprété en rappel, et vous obtenez-là un artiste capable de porter un show dantesque sur ses épaules. Achevé sur "You Need Me, I Don't Need You", le concert fut un peu court (1h30) mais tout de même : quel talent !

I'M IN LOVE WITH THE SHAPE OF YOU 🔥🔥🔥 #EdSheeran #DivideTourParis pic.twitter.com/VRkY6Q0gIw

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