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Ecouter un nouvel album de Depeche Mode, c'est comme déboucher une bouteille de bon vin d'un cru millésimé. Et avec "Delta Machine", on se dit que l'âge réussit au groupe, et notamment au chanteur Dave Grahan, dont la voix a rarement été aussi bien maîtrisée sur l'ensemble des dix-sept titres qui sont à découvrir cette semaine (seulement treize pour l'édition classique).

"Delta Machine", successeur de "Sounds of the Universe", un douzième album paru en 2009 et diversement apprécié, est une réussite à tous les niveaux, et nous fait dire que les Anglais sont encore parmi les meilleurs groupes d'électro-pop. Malgré trente ans de carrière, Depeche Mode parvient encore à se renouveler. Et qu'on ne dise pas que c'est une affaire de producteurs. Non, la mélodie imparable de "Slow", c'est le trio qui l'a signée ! On ne change pas une équipe qui gagne. Le trio a de nouveau collaboré en studio avec Flood et Ben Hillier, à qui l'on doit un très gros travail sur "Sounds of the Universe".

Là encore, le Britannique excelle sur "Delta Machine" car la production, parfaite, est le point fort de ce disque qui prouve qu'on peut jouer de la musique new wave en 2013, et sonner résolument moderne.

Ecoutez notre chronique audio de l'album "Delta Machine" de Depeche Mode :


Entre blues, pop et rock, l'album "Delta Machine" est à la fois relativement dépouillé, sans toutes ces fioritures qui partent dans tous les sens et parfois nous éloignent de l'essentiel, mais aussi peuplés de sons synthétiques différents, bien disséminés. Le résultat est relativement efficace. Et l'on imagine déjà résonner dans les stades les chansons "Soothe My Soul", nouveau single et probable futur tube, et "Should Be Higher", oppressante et entêtante.

On connaissait déjà la chanson "Heaven", premier extrait envoyé aux radios il y a quelques semaines. Une ballade relativement classique dont le groupe a le secret, mais redoutablement efficace. Des temps calmes, l'album "Delta Machine" en compte plusieurs avec les titres "Slow" et "Goodbye", où la guitare prend le dessus sur les synthés, sans pour autant les péricliter. Les meilleurs titres restent néanmoins les plus pêchus, comme "Welcome to my World", qui décline différentes tensions avec ses nappes de synthés mais finit de nous emporter avec des basses bien dosées. "Angel" et "Alone" sont deux grands moments mais c'est "Secret to the End" qui a nos faveurs. A déguster sans modération.