Cinquième album du DJ, "Nothing But The Beat" est un concentré des sons tendances du moment. Un disque qui fait la part belle à l’électro, bien évidemment, mais qui se laisse aller à quelques extravagances dance et hip hop. Les fans de son précédent opus "One Love" ne seront sans doute pas déçus, tandis que les plus réfractaires ne s’y laisseront pas prendre : les titres de "Nothing But The Beat" s’inscrivent dans la pleine continuité des "When Love Takes Over" (feat. Kelly Rowland), "Who’s That Chick" (feat. Rihanna) et "Sexy Bitch" (feat. Akon) qui ont fait les beaux jours du DJ. David Guetta a fait du featuring une arme redoutable. Il livre treize nouveaux titres conçus pour danser, sur lesquels on retrouve quelques-unes des stars du rap, du r’n’b, et même de la pop internationale.

Par ordre d’apparition : Flo Rida, Nicki Minaj, Taio Cruz, Ludacris, Snoop Dogg, USHER, will.i.am, Chris Brown, Lil Wayne, Akon, Timbaland, Jennifer Hudson, Jessie J et SIA. Bref, essentiellement des artistes US qui ont déjà fait leurs preuves ! Si l'on s'inquiétait en revanche de voir la britannique Jessie J et l'australienne SIA poser leur voix sur le son dancefloor de David Guetta, on se réjouit de ces deux collaborations qui ont nos faveurs. "Repeat" a le profil pour devenir un tube, tout comme "Titanium" qui est déjà parmi les meilleures ventes de titres en France sans bénéficier d'aucune promo. Moins punchy, mais plus mélodique, il est sans aucun doute ce qu'on retiendra de ce disque.

Du côté des bonnes surprises, on notera en premier lieu le single "Where Them Girls At" qui, sans Nicki Minaj, n'aurait pas pris son envol. La rappeuse est d'ailleurs présente sur le titre "Turn Me On", tout aussi tubesque. Quant à Jennifer Hudson, elle se verra peut-être mise en avant pour son featuring "Night Of Your Life", étrangement ressemblant à "Only Girl (In The World)" de Rihanna.

Et c'est bien là le problème de "Nothing But The Beat" : la presque totalité des morceaux sont calibrés pour hanter les dancefloors mais ont un arrière-goût de déjà entendu. Les beats sont dynamiques, jamais poussifs, mais ne sont en rien novateurs. Chaque introduction nous replonge dans un univers que l'on connait déjà. Ce que l'on attend d'un DJ, c'est aussi un son avant-gardiste. Pour "Nothing But The Beat", David Guetta s'est contenté du strict minimum en allant toquer à la porte des stars du moment pour afficher une liste d'artistes digne d'une compilation. La recette est identique et l'on regrette aucun nouvel ingrédient pour contrebalancer cette première impression. "Nothing Really Matters" feat. will.i.am des Black Eyed Peas déçoit, tout comme "I Can Ony Imagine" feat. Chris Brown et Lil Wayne. "Cranck It Up" enregistré avec Akon n'est pas meilleur, et "Sweat" feat. Snoop Dogg n'est qu'une mascarade puisqu'il reprend le hit du chanteur américain, premier extrait de son dernier album "Doggumentary". A noter que pour la version US de l'album, là où la galette de Snoop Dogg est plus populaire, "Sweat" prend le titre "Wet". En conclusion, "Nothing But The Beat" est un disque parfaitement produit pour plaire aux masses fans de musique en club. Il tient ses promesses mais on aurait préféré une prise de risque qui ne viendra sans doute jamais. Quant au deuxième volume, majoritairement composé de titres sans voix, ils ne sont pas la valeur ajoutée que l'on attendait.