Fort du succès rencontré le mois dernier sur la scène du Palais des Sports de Paris, Daniel Guichard travaille actuellement à la parution de son nouvel album, dix-sept ans après son prédécesseur, "D'amour et d'émotion" - si l'on exclut son double live CD et DVD datant de 2006, "Enregistrement public", et retraçant son concert à la Bourse du travail de Lyon. Un EP 4 titres avec quelques extraits de ce nouvel opus à venir, est par ailleurs disponible via son site officiel. Car depuis 1993 ans, et son départ du label Dreyfus, le chanteur poursuit en effet sa carrière sur le chemin de l'indépendance.
«Comme je le dis souvent, je ne veux pas être le plus riche, mais le plus libre. Pour le rester, il faut être autonome et indépendant. Ce métier est un métier de commerçants, les multinationales font très bien leur boulot, mais moi je préfère faire ça comme artisan avec ma petite PME» déclare-t-il actuellement au magazine "Platine". «Mon nouvel album est prêt. Jacques Chiniard a signé les chansons avec moi. C'est comme un petit frère. On travaille ensemble depuis quinze ans, et il maîtrise parfaitement les techniques d'enregistrement actuelles. On fait tout tous les deux».

Les anciennes chansons de Daniel Guichard, du magnifique "Mon vieux" à "La tendresse", en passant par "Faut pas pleurer comme ça" ou "Le gitan", se retrouvent malgré lui, régulièrement compilées sur des disques, sans son accord, notamment chez Universal.
«Universal possède mes deux premiers albums Barclay, soit mon catalogue de 1966 à 1974. Ce que cela m'apporte est ridicule. Quand les majors vendent une compilation 8 ou 8 euros en magasins, celle-ci sort des stocks à 3 ou 4 euros hors taxe. Là-dessus, les artistes touchent entre 6 et 10%, ce qui fait 40 centimes au mieux. Et comme ce sont des séries qui se vendent à quelques milliers d'exemplaires, ça ne fait pas lourd. 2 000 euros pour 5 000 exemplaires écoulés. En plus, souvent les majors sortent une compilation de ce genre, chaque fois qu'on sort un nouvel album, et qu'on fait de la promo... Comme ces compilations sont deux ou trois fois moins chères que le nouvel album en magasins, ça fracasse les ventes de ce dernier... Je ne compte plus les fois où ils m'ont fait le coup... Je leur ai fait une lettre recommandée chez Universal, pour leur demander de ne pas sortir mon catalogue n'importe comment. J'ai également écrit en recommandé à Pascal Nègre quand il a publié les titres que Jacques Brel avait demandé à Eddie Barclay de ne “jamais” sortir. Je n'étais pas d'accord car Brel seul aurait pu autoriser cette sortie. Universal a fait pareil avec des titres de jeunesse à moi dans un coffret Sélection, en 1998...» poursuit-il.

Enfin, concernant son engagement auprès de Jean-Marie Le Pen, lors d'un spectacle donné pour le Front National, il s'en explique également «J'ai chanté pour plein de trucs : les communistes à Saint-Ouen, le fils de Mitterrand, et les socialistes de la Gironde, les comités des fêtes, les syndicats... Et j'ai chanté pour les anciens combattants, le Front National, et Le Pen. Si je l'ai fait, c'est que quelques semaines avant, des gars sont venus me dire : C'est pour Le Pen, tu ne chantes pas ! Déjà, ce n'est pas comme ça qu'il faut me parler. En plus, ça m'amusait d'aller voir à quoi ce public ressemblait. J'ai donc fait ce spectacle, qui m'a valu d'être catalogué fasciste. Je ne pensais pas que cela aurait de telles conséquences : qu'est-ce que j'ai pris sur la gueule ensuite ! C'est là que j'ai compris qu'un chanteur ne doit jamais s'approcher de la politique, il ne faut pas y aller...».

Par ailleurs, l'artiste se produira de nouveau sur scène à partir du printemps 2011, notamment le 18 mars à Bruxelles, le 19 mars à Liège, le 20 mars à Lille, et le 16 avril prochain, à Joue-les-Tours.

Daniel Guichard est un chanteur français né le 21 novembre 1948 à Paris, quatrième enfant d'un père breton et d'une mère russo-ukraino-polonaise. Le chanteur est révélé au grand public, au début des années 70 grâce à "La tendresse", dont Patricia Carli avait composé la musique pour Mireille Mathieu. En 1972, il monte pour la première fois sur la scène de l'Olympia, rencontrant le succès avec notamment "Faut pas pleurer comme ça" (sur une musique de Christophe), "Chanson pour Anna" (composée par Pascal Danel), ou l'incontournable "Mon vieux" (composée par Jean Ferrat), et dédiée à son père décédé lorsqu'il avait 15 ans.