Crédits photo : ABACA
Le rappeur Cortex qui avait défrayé la chronique au mois d'avril avec sa vidéo insultant la radio Skyrock et Marine Le Pen, alors en campagne pour les élections régionales dans le Nord-Pas-De-Calais, a été jugé et condamné à 500 euros d'amende pour injures après avoir menacé et insulté celle qui était alors vice-présidente du Front National. Le tribunal correctionnel de Paris l'a également condamné à verser 1 000 euros de dommages et intérêts à Marine Le Pen, une sanction qui tient compte des propos tenus dans cette vidéo toujours en ligne sur YouTube.
Le rappeur, originaire de L’Essonne, crédite Marine Le Pen des problèmes des populations vivant dans les banlieues, la qualifiant de « raciste » qui ferait mieux de devenir « femme au foyer pour traire le lait des vaches et ramasser les œufs des poules ».
Une affaire qui n'est pas sans rappeler que les rappeurs se retrouvent régulièrement face à la justice pour certains de leurs propos et de leurs actes. On se souvient de l'agitation médiatique suscitée par les membres du groupe Sexion d'Assaut qui s'étaient dits homophobes et « fiers de l'être » (2010). Enfin, La Fouine avait lui aussi fait couler beaucoup d'encre au printemps dernier, suite à son passage sur la scène du Festival "Inc Rock" en Belgique (Incourt). Il n'avait pas supporté – et on le comprend – qu'une bouteille soit jetée à son encontre. Ce manque de respect s'est aussitôt traduit par un manque de délicatesse de la part de son entourage. En effet, le rappeur pensait avoir identifié le coupable et le pointait alors du doigt. C'est alors que le spectateur fut extrait de la foule pour être frappé. Une altercation d'autant plus grave que le supposé lanceur de bouteille a été attrapé par l'entourage de La Fouine plutôt que d'en référer au service de sécurité. Un geste grave qui va de pair avec les propos du chanteur qui s'est empressé de s'exprimer au sujet du sort qui allait être réservé au dit coupable en avançant qu'il allait « bien se faire niquer sa race ».
Depuis ses origines, le rap se revendique comme une musique subversive avec des textes le plus souvent contestataires et critiques envers la société et la politique. Jusqu'où l'opposition peut-elle rester légitime ?
