Crédits photo : Pierre et Florent
Christophe Willem opère une renaissance personnelle et artistique sur son nouvel album "Panorama", emmené par le single "PS : Je t'aime", écrit par Slimane et témoin de textes plus cash dans lesquels le chanteur se met à nu comme jamais. « J'étais dans le besoin de faire un disque plus direct, que mes deux facettes de ma personnalité se réunissent parce qu'il y avait un côté fatigant d'endosser un truc » nous confie l'interprète de "Fantômes", qui a donc fait appel à de nouveaux auteurs et compositeurs pour ses 14 nouvelles chansons. Au cours du projet, les auditeurs pourront entendre Christophe Willem se désoler d'avoir été « traité de pédé » dans "J'avance" tandis que sur "Ni reine ni roi", il réaffirme sa bisexualité pour délivrer un message de tolérance mais aussi mettre fin aux questions sur sa sexualité. « J'étais souvent défini par des réductions très vulgaires : "C'est le mec on ne sait pas s'il est gay ou pas, il a une voix aiguë et il a fait Nouvelle Star". C'était mon CV ! Donc au bout du moment, tu t'enfermes toi-même dans l'image que les gens te donnent » explique Christophe Willem dans une interview à Purecharts qui paraîtra ce week-end.

"La vraie liberté, c'est de coucher sans aucune limite quant au sexe de l'autre"

A notre micro, Christophe Willem évoque le harcèlement subi dans son enfance à cause de sa différence. « Le collège c'était une période compliquée, j'étais stigmatisé car j'étais efféminé et que j'avais une voix aiguë. J'étais forcément gay ! Alors qu'à cette époque-là, tu n'as pas une sexualité affirmée... Je ne comprenais pas. C'est très dur quand, jeune, on te met une étiquette avant même que tu saches qui tu es » confie-t-il, heureux aujourd'hui d'être bien dans ses baskets et de pouvoir évoquer ces sujets intimes avec recul, notamment dans des chansons comme "Ni reine ni roi". « C'est un titre qui est important car j'y affirme que je ne suis ni l'un ni l'autre. Je sors de toute norme binaire. Je ne suis pas gay comme je ne suis pas hétéro » nous explique l'artiste de 39 ans, pour qui « la vraie liberté, c'est de coucher sans aucune limite quant au sexe de l'autre ». Christophe Willem assure n'avoir pas éludé la question depuis ses débuts : « J'ai jamais menti sur ce que je suis. J'ai toujours dit : "C'est une question de personne". Mais les gens ça ne les satisfait pas... Les gens n'entendent pas ce que je dis ! ».

Ecoutez "Ni reine ni roi" de Christophe Willem :



Christophe Willem regrette d'avoir été mis dans une case qui ne correspond pas à la réalité. « J'ai souvent lu : "Il dit bi parce qu'il ne veut pas dire gay". Mais je ne trouve pas péjoratif d'être gay et je n'aurais pas de souci à le dire si je l'étais ! » se désole le chanteur, « ravi que pour toute une nouvelle génération, c'est un non sujet ». Et d'ajouter : « Je revendique ce que je dis dans "Ni reine ni roi" car je trouve ça hyper contre-productif de résonner de manière hétéronormée. D'un côté, tu as les hétéros qui te disent "alors tu es soit hétéro ou gay", et auprès des gays si tu es bi, c'est pas clair. C'est quoi ce délire ? ». Une bonne fois pour toutes, Christophe Willem le clame : « S'il faut trouver un terme qui englobe tout, je me définis queer ». Et d'adresser un message à ceux que ça dérange : « Je veux avoir la liberté d'être qui je veux être et surtout de me définir moi-même, c'est bon je vais avoir 40 ans, on m'a suffisamment défini. Occupez-vous de vous ! ». Fin du débat !