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mardi 06 mai 2014 17:40

Cats on trees en interview : "Notre histoire, c'est une succession de bonnes rencontres"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Un peu plus d'un an après le lancement en radio de leur premier single "Sirens Call", Yohan Hennequin et Nina Goern commencent à réaliser qu'ils sont devenus célèbres. Formant le duo Cats on trees, ces deux Toulousains continuent de tracer leur chemin avec le titre "Jimmy", nouvel extrait de leur premier album éponyme, sorti en fin d'année dernière. Alors qu'ils se produiront à la Cigale ce soir, ils reviennent pour nous sur l'année écoulée, ses moments forts, et se projettent dans l'avenir.
Crédits photo : Ana Bloom
Propos recueillis par Jonathan Hamard.

Un an, c'est long pour se faire une place dans le paysage musical français. Quels sont d’après vous les leviers de ce succès ?
Yohan Hennequin : Je pense que le succès de Cats on trees doit beaucoup à un travail d'équipe. On a travaillé et on continue de travailler avec une équipe formidable. Chez Tôt ou Tard, c'est une ambiance très familiale, très aimante et des gens qui nous poussent énormément. C'est aussi une équipe qui nous a donné le temps et les moyens de faire notre disque correctement. Mais je dois dire aussi qu'on est les premiers surpris. On n'est pas encore dans la phase où on réalise tout ce qui nous arrive. On perçoit des bribes, avec les salles de concerts qui se remplissent et des personnes qui nous reconnaissent.
Nina Goern : Je pense qu'on garde les pieds sur terre. On reste dans notre cocon de création. On sent bien évidemment que les choses changent autour de nous. Mais pas nous.

« Les Victoires nous ont surtout permis de mettre deux visages sur un titre »
Vous pensez que vous arriverez à vous préserver sur le long terme ?
Yohan : Oui. Parce qu'on est très bien entouré ! On a trouvé un bon équilibre entre nos familles respectives et les personnes de notre label qui nous accompagnent, qui sont un peu une deuxième famille. Les choses ne se font pas du tout dans la douleur. Au contraire. On profite pleinement.
Nina : On se dit simplement qu'on a beaucoup de chance que tout ce soit aussi bien passé, mais aussi de s'être rencontrés tous les deux.
Yohan : On sait qu'on est privilégié et que nous avons la chance d'évoluer dans un contexte de travail assez unique.

Paradoxalement, vous avez été nommés rapidement aux Victoires de la Musique. Comment expliquez-vous ce décalage entre le succès radio et l'accueil de la profession ?
Yohan : C'est aussi le hasard des calendriers. Ce n'est pas nous qui nous occupons de faire entrer un titre en radio. J’imagine toutefois que c'est un combat énorme. Faire sa place dans l'offre immense de titres envoyés aux radios aujourd'hui, je pense que c'est beaucoup de temps et de courage. Nous avons eu la chance que ça se passe pour "Sirens Call". Mais c'est tellement rare !
Nina : Rien que le fait d'apprendre notre pré-nomination aux Victoires de la Musique, c'était quelque chose d'incroyable. Alors, la nomination, c'était déjà pour nous une belle victoire (sourire). On ne s'imaginait pas du tout être dans les trois derniers, ni d'avoir l'opportunité de jouer sur scène. La première chose que j'ai faite en apprenant la nouvelle, c'est de regarder la liste des artistes qui devaient jouer avec nous sur scène. Que des bons musiciens ! Et puis, on était aussi fier de savoir qu'on allait représenter la scène française émergente avec Christine And the Queens et Kavinsky.

Aujourd'hui, quels souvenirs gardez-vous de cette expérience, malgré la défaite face à La Femme dans la catégorie Album révélation ?
Yohan : J'ai comme l'impression que c'était irréel (sourire) ! On ne prend pas la mesure de ce qu'il se passe quand on y est...
Nina : Je mentirais en disant qu'on n'a pas été déçu. Lors d'une cérémonie de remise de prix, t'es toujours un peu déçu lorsque tu repars les mains vides.
Yohan : C'est vraiment un plus pour moi. Je vois cette nomination dans un processus global. Les Victoires nous ont surtout permis de mettre deux visages sur un titre.

Regardez le clip du single "Sirens Call" de Cats on trees :



Un autre extrait de votre album commence à faire son chemin : "Wichita". Ce titre a été choisi pour habiller la nouvelle campagne Bic Mac de McDonald's. Pensez-vous que des artistes émergents comme vous ont besoin aujourd'hui de ce type de contrat pour se faire une place ?
Yohan : On a toujours aimé et rêvé de mettre notre musique sur des images. On a eu la chance d'avoir quelques synchros auparavant, comme "Terre des ours". On a toujours voulu faire de la musique de film. Les images, quand elles sont accompagnées de la bonne musique, sont sublimées. Donc je trouve que c'est beau de pouvoir le faire, quelque soit le contexte et le produit.

« On est flatté que McDonald's ait pensé à notre musique pour sa publicité »
Vous ne vous êtes pas posés la question de l'adéquation entre l'image que vous souhaitez véhiculer et celle de Mcdonald's ? Ne craignez-vous pas d'être étiquetés ?
Nina : Bien sûr qu'on s'est posé la question ! Et heureusement j'ai envie de dire (sourire)...
Yohan : C'est un projet qui s'est mis sur notre route. Ce n'est pas une association qu'on a trouvé contre-nature. Au contraire. On est flatté que McDonald's ait pensé à notre musique pour illustrer sa publicité.

Ce type de contrat publicitaire, c'est aussi une source de revenue apparemment inépuisable pour les artistes à notre époque, où la vente de disques ne rapporte plus autant d'argent qu'auparavant...
Yohan : ... Pour être tout à fait honnête, on vit normalement de ce qu'on fait. Vu que l'industrie du disque a changé, il ne reste plus que des passionnés. C'est important de ne rien négliger, de faire les choses bien, pour que les albums continuent d'exister. Nous, on n'aurait jamais pu faire un disque comme celui-là, avec un orchestre à cordes, sans un succès comme celui de Yael Naim ou de Shaka Ponk. C'est l'histoire des vases communicants. Tout va pour la création et pour le renouveau de la musique. C'est une synergie très positive ! Donc, à notre tour, on a envie d'apporter notre pierre à l'édifice. Ce partenariat y contribue.

Un deuxième titre est arrivé plus récemment en radio : "Jimmy". Que ce représente cette chanson à vos yeux et dans votre cœur ?
Nina : "Jimmy", c'est l'histoire d'un clip tourné en Afrique du Sud. Là-bas, tout comme en Bolivie, on a rencontré des gens incroyables. Sur place, on a fait appel à une équipe de locaux. On a travaillé avec des gens très humains. Je crois que l’histoire de Cats on trees, depuis le début, c'est un peu ça... Une succession de bonnes rencontres, des bonnes étoiles...
Yohan : C'était un cadre magnifique. On a compris pendant ce tournage que le métier de réalisateur est vraiment très prenant, hyper stressant. Il faut savoir faire des choix drastiques rapidement. Je pense que ce clip va donner une dimension beaucoup plus humaine au projet et nous rapprocher encore un peu plus de notre public. On veut casser l'image un peu contemplative de Cats on trees et resserrer le propos autour de nous, de nos personnalités.

Avez-vous une anecdote du tournage du clip "Jimmy ?
« Nous ne sommes fermés à aucune collaboration »
Yohan : Je ne suis pas sûr que ce soit un souvenir très marrant, mais en y repensant maintenant... (sourire)
Nina : Je me demande si on ne s'est pris la plus grosse gamelle de notre vie ! On a tourné l'essentiel du clip sur un tandem. Et je crois qu'on a tout simplement failli se tuer (rire). Et tout ça a été filmé... Et tout ça est très drôle...
Yohan : Le tandem, c'est un jeu de confiance. C'est comme un duo en musique. Il faut faire attention l'un à l'autre et se préserver. Il faut que l'échange soit le plus sincère possible.

Comment s'est fait le choix de "Jimmy" ? Vous auriez pu surfer sur "Wichita" ?
Yohan : Le choix s'est fait de manière collégiale, avec notre équipe. "Jimmy", c'est un titre qui nous parle beaucoup. Ça parle justement de toutes les belles personnes qu'on a rencontrées et qui nous ont inspirés. Ce sont de bonnes personnes qui nous donnent l'envie d'être meilleurs et qui nous encouragent à faire en sorte que les autres deviennent à leur tour meilleurs.

Regardez le nouveau clip "Jimmy" de Cats on trees :



La suite, c'est la scène. La tournée continuera jusqu'à la fin de l'année. Peut-on s'attendre à retrouver quelques artistes à vos côtés durant les prochains concerts ?
Yohan : On a beaucoup d'envies et d'idées. Mais tout déprendra de la réponse qu'on trouvera en face. Il y a pas mal d'artistes avec lesquels nous aimerions travailler, comme Dominique A.
Nina : On rêve secrètement de Phoenix (sourire). Ce serait énorme !
Yohan : Nous ne sommes fermés à aucune collaboration, même avec ceux contre lesquels nous étions nommés aux Victoires de la Musique (sourire). HollySiz, au-delà de la musique, c'est une personne qu'on apprécie beaucoup. C'est quelqu'un de très prévenant. Elle fait quelque chose de très efficace, très dansant. Nous avons des influences communes. Elle aime beaucoup Michael Jackson. Moi aussi. Écouter Michael, c'était ma deuxième passion après le dessin lorsque j'étais plus jeune.

Un album de titres inédits de Michael Jackson sort très bientôt. Vous irez l'acheter ?
Yohan : Ce disque, c'est plus qu'une bonne nouvelle ! Des artistes comme lui, il y en a vraiment peu. Il avait un tel degré d'investissement dans ses chansons. C'était un moine de la musique. Après, ce qui est sorti un peu avant sa mort et après, ce n'est pas que heureux. Parce qu'on a eu droit à pas mal de compilations... S'il a publié si peu d'albums durant sa carrière, c'est parce qu'il a fait un gros travail de sélection. Je ne sais pas si c'est une bonne chose de sortir tout ce qu'il a fait, même si le mec était hyper talentueux. Il a eu des moments de moins bon comme tout le monde. Un album comme "XSCAPE", c'est bien pour des personnes comme moi qui verront toujours ce qu'il y a de sublime dans ce qu'il a fait. Il a laissé quelque chose de colossal. Je pense quand même qu'on devrait s'en contenter.

« Nous travaillons sur notre deuxième album. Il sera différent »
Si vous êtes encore incapables de me dire si votre carrière sera aussi belle et longue que celle de Michael Jackson, vous êtes au moins en mesure de nous annoncer s'il y a ou non un deuxième album en préparation ?
Nina : Bien sûr (sourire) ! On travaille dessus. Mais c'est vrai qu'on a peu de temps en ce moment avec la tournée. On essaie d'inventer des moyens de travailler sur la route. Ce qu'on peut en dire pour l'instant, c'est que cet album sera différent. Nous avons évolué, donc notre musique continue d'évoluer en même temps.

Avant de vous quitter, je voulais évoquer avec vous les moments les plus forts de cette année écoulée. Si vous deviez en citer juste deux ou trois, de quoi ou de qui me parleriez-vous ?
Yohan : Il y en a tellement (sourire) ! Il y a notre voyage en Bolivie, l'enregistrement avec les cordes pour notre disque et notre concert au Café de la Danse. J'ai eu 30 ans le jour de notre concert au Café de la Danse. C'était un moment unique. C'est le moment où tu te retiens un peu de pleurer.
Nina : Ce soir-là, mon fils est venu me voir. Il a réalisé que c'était sa maman qui chantait. Entre deux morceaux, alors qu'il n'y avait aucun bruit dans la salle, il a dit : « Bravo maman ! ». Le public était ému.
Yohan : Comme tu l'as remarqué, on est très sensible (sourire).
Toute l'actualité de Cats on Trees sur son site internet officiel et sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez l'album "Cats on Trees" sur Pure Charts.

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