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Julien Doré - La Fièvre (1er single) | Aimée (album le 04.09.2020)


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Le 20/03/2021 à 19:05, fredo a dit :

c est vrai que ce sont des titres taillés pour s ambiancer en  discotheque

Sur l’ile aux lendemain tu peux danser...un slow c’est si dur que ça de ne pas entendre la différence entre des morceaux en mid tempo qui passe en radio ( ils ne sont pas aussi lents) et un slow? ( qui passaient en radio mais dans les Années 80-90.

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il y a une heure, Scampi a dit :

Sur l’ile aux lendemain tu peux danser...un slow c’est si dur que ça de ne pas entendre la différence entre des morceaux en mid tempo qui passe en radio ( ils ne sont pas aussi lents) et un slow? ( qui passaient en radio mais dans les Années 80-90.

non mais tu va pas m apprendre ce que c est un slow !

mauvaise foi quand tu nous tiens !

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Révélation

Un apéro avec Julien Doré : « J’ai longtemps été une caricature de moi-même »

Chaque semaine, « L’Epoque » paie son coup. On boit un « pastaga » avec le chanteur à barrette, qui, après avoir mis ses chansons au vert et enregistré ses chiens sur son dernier tube de l’été, prend du champ dans les Cévennes. 

Par Nicolas Santolaria

Publié le 28 août 2021 à 00h34 - Mis à jour le 28 août 2021 à 06h26  

Temps de Lecture 6 min.

 

Lorsqu’il touche à sa fin, on s’aperçoit que l’été a souvent rimé avec une série de termes en « é » : autoroute embouteillée, verre de rosé, sable mouillé, merguez cramées. Depuis quelques années, on peut ajouter à cette longue liste Julien Doré, 39 ans, dont une ritournelle berce généralement nos décompressions estivales. Cet été, tiré de l’album Aimée (titre inspiré par le prénom de sa grand-mère), ce fut donc l’entêtant Waf et son refrain apéritivo-sentimental qui s’est déversé comme une évidence dans nos tympans.

« Sers-moi de l’amour dans un verre de pastaga », y susurre l’ancien candidat de « Nouvelle Star », alors que ses deux bergers suisses, Simone et Jean-Marc, hurlent en fond sonore de cette fresque surréaliste lestée de couplets inquiets sur la crise climatique. « Quand j’ai écrit l’album, dans mon “home studio”, mes deux chiens étaient tout le temps avec moi. Un jour, en les entendant faire des hurlements de loup, je les ai enregistrés et j’ai remis ça dans le morceau que j’étais en train de travailler. Ça fait un peu penser à Thriller, de Michael Jackson. Le problème, c’est qu’ils ne peuvent pas écouter le titre sans se remettre à aboyer. »

 

« Torturer » la pop culture et en resservir une habile mouture digestive fait partie de la griffe Julien Doré. C’est en reprenant d’une voix rauque Moi… Lolita de la très sage Alizée que le natif d’Alès est, en 2007, sorti des limbes de l’anonymat. Ayant également modifié le texte initial, l’artiste à barrette y donnait alors sa « langue aux chattes ». Retour en 2021, par une chaude journée d’été. En toute logique, on vient de commander deux pastagas et de s’installer au deuxième étage de l’O2 Scènes, un restaurant attenant à la Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).

Ré-enracinement

« Le pastis, c’est un clin d’œil symbolique à mon Sud, celui que j’ai retrouvé il y a trois ans. Depuis longtemps, j’avais envie et besoin de renouer avec mes racines. Quand je vivais à Paris, l’énergie était déstabilisante. Ce n’est pas comme ça que je suis né, que j’ai grandi. » Lui que l’on voyait jadis dans la presse people au bras d’une miss météo devenue actrice (Louise Bourgoin) a donc centré toute la promo de son dernier disque sur son réenracinement dans les Cévennes. Où, exactement ? Julien Doré préfère rester évasif. Dans un « tout petit village », proche de sa « grand-mère centenaire » et de ses parentsd’anciens brocanteurs qui lui ont donné le goût des beaux objets.

 

Indices supplémentaires : il y a une « plancha pour les soirées entre potes » et « une forêt de hêtres, pour alimenter la cheminée »« Là-bas, je fais mon potager, en permaculture. Pendant que je composais les chansons de ce disque, je voyais grandir mes plants de tomates, d’aubergines, de poivrons. » A l’époque de « Nouvelle Star », Julien parlait souvent de son tatouage Jean d’Ormesson, aussi naturellement qu’il cause aujourd’hui « semences de chez Kokopelli ».

Quand on entend ça, on ne peut s’empêcher de se demander intérieurement s’il n’en fait pas un peu trop. « Le tien va arriver », m’informe cet interlocuteur gracieux et réfléchi, après s’être penché vers le bar en contrebas pour vérifier que mon pastaga était bien en préparation – le sien est déjà sur la table. Cette manière si particulière de manifester l’air du temps en un précipité existentiel un poil trop parfait alimente le procès en situationnisme qui est fait à l’artiste depuis le début de sa carrière. Pour de nombreux observateurs, Julien Doré ne serait pas un vrai chanteur, mais le simulacre d’un chanteur.

Voilà pourquoi une large frange de l’intelligentsia ne l’aime pas, reprochant à ce crooner asphyxié un maniérisme flirtant avec le carton-pâte. « Pendant une période de ma vie, j’ai chanté avec mon haleine, porté les phrases avec vapeur, dans un souffle, reconnaît-il. J’étais, finalement, ma propre caricature. Ce n’est pas volontaire, j’en prends conscience après, quand je réécoute mes albums. Mais si on se moque de ma voix aussi longtemps qu’on l’a fait pour Francis Cabrel ou Etienne Daho, je suis preneur. »

Beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît, l’art de Julien Doré a une dimension intrinsèquement suspecte, et c’est en cela qu’il recèle une véritable profondeur. Au travers d’une authenticité si hypertrophiée qu’elle en paraît étrange – la coiffure faussement négligée, le végétarisme en bandoulière, la voix de faux Tom Waits sous hélium –, il métabolise à sa manière la suspicion généralisée inhérente à l’âge de la mise en scène de soi. « Le complotisme virulent m’étonne, m’attriste, me fascine », affirme celui qui, en réussissant à nous faire douter du fait qu’il est un vrai chanteur, est devenu un complot à lui tout seul.

Pourtant, Julien Doré l’affirme, il n’est pas cet archange post-situationniste qui serait venu dynamiter la société du spectacle. « A l’époque de Nouvelle Star, je ne me disais pas Tiens, comment je vais retourner le système de la télé, j’étais stressé à l’idée d’être en direct, de devoir chanter, ne pas me tromper, terrorisé par ce changement de vie du jour au lendemain, être reconnu, regardé, dans une ville où je ne connaissais personne, où j’étais venu une fois dans ma vie. D’ailleurs, j’étais persuadé que ça ne marcherait pas, ma personne, mes chansons, mon accent, qu’on se foutrait de ma gueule. »

S’il s’est retrouvé à faire un télécrochet animé par Virginie Efira, ce serait donc pour mettre en avant son groupe Dig Up Elvis, dont il arbore alors l’autocollant à l’écran, sur un ukuléléA ce moment de sa vie, Julien Doré vient de finir les Beaux-Arts de Nîmes. Cul-de-sac conceptuel. « Duchamp, c’est celui qui m’a fait comprendre que je ne serais jamais artiste plasticien, parce que tout était déjà condamné. En cinquième année, j’ai présenté devant le jury une porte sur laquelle j’avais écrit à la peinture rouge, avec un doigt, R.Mutt m’a tuer. C’était un clin d’œil à l’affaire Omar Raddad, et R.Mutt, c’est la signature de Duchamp sur l’urinoir. Dans le dispositif, il y avait aussi ma mère qui observait le jury avec des jumelles par une fenêtre. » 

Un timbre plus naturel

Cette première ambition artistique mise à mort, Julien gagne sa vie en travaillant durant deux ans pour une boîte qui entretient les enseignes lumineuses de la Banque populaire, dans le Sud. « J’allais de ville en ville, seul avec ma camionnette, mon échafaudage, ma visseuse-dévisseuse et mon gros stock de néons de différentes tailles. Je faisais cinq, six agences dans la journée. J’adorais ça, mais le patron m’a viré. Par amitié. Comme il venait me voir chanter dans les bars, à Nîmes, le soir, il ne comprenait pas ce que je faisais le matin à 6 heures dans le hangar de son entreprise. »

« Nouvelle Star », donc, albums, succès, disques d’or en pagaille, tout cela fait désormais partie de l’histoire. Ayant pris du champ avec les chansons d’amour égotiques, Julien Doré laboure désormais, d’un timbre plus naturel, les thèmes de la crise écologique et de la transmission entre générations. Est-il réellement devenu père, comme l’ont suggéré certains médias ? Le type solaire que l’on avait en face de nous s’obscurcit soudain. « Faut que tu les appelles ! Ces zones de la famille, de l’ultra-intime, je les brûlerai pour rien au monde. Protéger ma vie privée, c’est méga-sain, même si je l’ai compris un poil tard. »

En même temps que la vie privée, Julien a aussi redécouvert « la notion d’amitié », à laquelle il ne croyait plus vraiment, comme si le prix à payer au pays du simulacre était celui d’une dissolution de la foi en la sincérité de l’autre. Alors qu’il devise devant son verre, l’artiste s’aperçoit soudain que le mien n’est pas encore là. « T’attends toujours ton Ricard ? Là, c’est pas cool ! » Julien se verticalise dans ses santiags et, avec de faux airs de quidam, part en quête de mon breuvage doré.

Nicolas Santolaria

 

 

 

 

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