Aller au contenu

L' ère du Verseau , le nouvel et 4ème album de Yelle ( sortie le 4 Sept 2020 )


Messages recommandés

@Marceau je trouve leur album "complètement fou" presque parfait. les chansons de sexe sont dingues, et leurs chansons mélancoliques "florence en italie" et "dire qu'on va tous mourir" m'ont faites pleurer 

 

par contre "safari disco" j'avais moins accroché. peut-être qu'aujourd'hui l"écoute serait plus agréable

  • Like 2
Lien vers le commentaire
Il y a 5 heures, Marceau a dit :

 

Oui bien sur! Mais c'est toujours sympa d'avoir des avis extérieurs aussi, j'aime bien. ?

 

Commence par Complètement Fou. L'album est très bon et plutôt accessible, un vrai petit voyage. Safari Disco Club est chouette aussi. Je connais moins le premier.

  • Like 2
  • Thanks 1
Lien vers le commentaire

Le portrait du jour de LIBE :

 

Citation

Julie Budet, (Y)elle-même

Par Florian Bardou, photo Rémy Artiges pour Libération 20 septembre 2020 à 17:36

 

 

image.thumb.png.9827409ae274a9a3d8d224bec6271c23.png

Boudée par l’amère patrie, la chanteuse sculpte depuis Saint-Brieuc une pop arrivée à maturité quinze ans après des débuts tonitruants.

D’abord, il faudrait dissiper le «malentendu» originel. Oublier le carré à frange et la tecktonik, danse qu’elle ne renie pas. Mettre de côté, ne serait-ce qu’un instant, la garde-robe flashy (signée Jean-Charles de Castelbajac), les textes crus, l’inspiration adulescente et les collaborations loufoques (Parle à ma main avec Fatal Bazooka, notamment) qui l’ont portée au firmament. Avant d’examiner la quasi-quadra assise, droite, dans le coin café d’un hôtel de luxe branché du Marais par un joli vendredi matin de début septembre. Face à nous, Julie Budet, alias «Yelle», enfin la chanteuse du duo qu’elle forme avec son inséparable moitié Jean-François Perrier, dit aussi «GrandMarnier», sort ce jour-là son quatrième album, l’Ere du Verseau.

 

L’opus, autoproduit, a mis six ans à advenir dans leur domicile breton. Plus autobiographique que jamais, il évoque avec une grande maturité une variété de thèmes (le deuil récent du paternel pour Peine de mort ; une envie de baise sauvage pour J’veux un chien), mêlant ritournelles électroniques dansantes et proses mélancoliques. Bref, un excellent réservoir à tubes troublés et troublants pour lequel elle trimballe une appréhension de principe. «Un mélange de peur, d’excitation et de joie», dit-elle, émois confus catalysés par la précarité du déconfinement culturel, notamment une tournée automnale incertaine. Et de clarifier : «Avec les années, je me rends compte que ma quête, c’est de faire plaisir aux gens, de provoquer des émotions et d’y trouver de l’amour. Donc il y a toujours la peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur et de rater tout simplement.»

Depuis ses débuts retentissants il y a quinze ans, Julie Budet est restée la même fille simple et spontanée. Elle est toujours grande et élancée, habillée avec sophistication, cette fois par un jeune styliste prometteur. Elle a, entre autres, la voix placide, le tutoiement facile, et elle bredouille, parfois. Son débit, comme un flot tranquille, trahit une parole franche, moins réservée qu’il a pu être écrit. «Il y a eu des associations qui ont été fortes au début : Michaël Youn, la tecktonik, etc. Moi la première, ça m’arrive de rester québlo sur un titre d’un artiste et de ne pas aller chercher plus loin. Mais je crois qu’en France, on aime bien cataloguer les gens dans un genre ou dans un autre», résume-t-elle sans rien regretter de son irruption mainstream fugace. C’était en 2006. La France découvrait une pop cash, trash, vitaminée, fourrée à l’autodérision («Je veux te voir /Dans un film pornographique /En action avec ta bite /Forme patatoes ou bien frites»), grâce au réseau social MySpace. L’année suivante, Pop Up, le premier album de Yelle cartonnait - 120 000 copies ont été écoulées au total -, certifié disque d’or, et les majors pointaient leur nez intéressé voyant là une nouvelle Lio. «C’était inattendu et assez dingue. Quand on a commencé, on faisait de la musique chez nous, dans notre petite maison, et on se disait que peut-être un jour on jouerait au café du coin, se remémore-t-elle. Tout ça est arrivé, et je ne crois pas que ce soit par hasard. Après, on a aussi su mettre un peu les freins : on voulait revenir avec quelque chose dont on était complètement fiers.» Car, malgré quatre disques cohérents et entêtants, des centaines de concerts et plusieurs tournées internationales (Etats-Unis, Mexique, Europe, Japon), trois Coachella ou encore la première partie de Katy Perry, l’amère patrie a l’amour vache. Quand le public latino ou nord-américain, lui, l’accueille toujours à bras ouverts. De quoi nourrir une «incompréhension». «Faire le grand écart, du mainstream à l’hyperindé, ça peut brouiller les pistes, et le public ne s’y retrouve pas forcément. On a peut-être fait trop et trop différent», pense aujourd’hui la mélodiste, pour sa part «grande fan» de Kate Bush, sa voix instrumentale et son esthétique.

 

Autre incartade : la décision de rester amarrée aux terres armoricaines. A bonne distance des turpitudes de la capitale, et surtout pour la «qualité de vie». «En Bretagne, on peut se permettre d’avoir une maison avec un jardin sans se dire que c’est la merde à la fin du mois», explicite Julie Budet. Là-bas, dans la baie de Saint-Brieuc, avec son compagnon (de sexe et de scène donc) et leur chien Otto, la native du coin écrit et enregistre au fil de l’eau «dans une pièce aménagée en studio». Une vie discrète d’intermittente agrémentée de lectures (récemment, les Années d’Annie Ernaux ou un essai sur l’écoféminisme) et de petites passions - la cuisine ou la botanique en ce moment. «Julie, c’est quelqu’un d’attentionné et dans la retenue, mais qui a une vie très accessible, observe Carol Meyer, la directrice du festival briochin Art Rock pour lequel la chanteuse a longtemps été bénévole. On la croise au marché le samedi matin, elle participe à la vie culturelle locale.» «Yelle tord le cou à ce stéréotype qui veut qu’il faille vivre à Paris pour réussir avec une énorme fanbase américaine entretenue depuis le fin fond de la Bretagne, loue, lui, le producteur Tanguy Destable (DJ Tepr), intime et ex-troisième larron du couple musical. Ça permet aussi d’être hors du temps et hors des modes.»

 

Bien avant sa renommée, avant même qu’elle ne travaille pour une compagnie de clowns, Yelle a aussi le souvenir d’«une enfance heureuse» à la campagne, bercée par l’esprit de 68. Son père, le musicien breton François Budet, était un poète respecté depuis sa chanson Loguivy-de-la-mer (1965). Sa mère, éducatrice spécialisée à la retraite, est une femme «plutôt indépendante, investie et féministe». Les choix des enfants étaient libres - elle faisait beaucoup de théâtre - et l’engagement dans la vie civique locale valorisé. Soit les valeurs d’une famille plutôt à gauche, lectrice de Télérama et de Libé et curieuse des religions sans être croyante. Elle n’est pas baptisée et s’intéresse au druidisme. «Avec des copains, à 15 ans, on a monté une asso de jeunes dans mon village pour organiser des concerts, se souvient l’ex-étudiante en arts du spectacle, option musicologie, au premier rang des manifs à Rennes. Mais désormais, j’ai l’impression de ne jamais en faire assez, d’avoir un train de retard, car je ne suis pas beaucoup sur les réseaux sociaux. Par exemple avec le mouvement #BlackLivesMatter, c’était très important pour moi de savoir comment être une bonne alliée. En tant qu’artiste, on a une voix particulière.» Et d’autant plus quand on est une femme ? «Il faut continuer de se battre pour être entendue, même si c’est plutôt positif de voir autant de filles sur scène. Dans mes textes, je ne me suis jamais censurée.» Y compris quand elle évoque les désirs, la sexualité ou les nouvelles formes d’amour, matière brûlante comme la braise sur laquelle elle n’a de cesse de s’interroger.

  • Like 5
  • Thanks 5
Lien vers le commentaire

L'opus est excellent, j'avais un peu peur d'un album autotuné à mort et ce n'est pas le cas, sauf sur Je t'aime encore et dans une moindre mesure Un million, mais les morceaux sont tellement bons que ça finit par passer crème. J'étais totalement passé à coté de Karaté lors de sa sortie, et aujourd'hui j'adore.

Ça fait 15 jours que je l'écoute une fois par jour, tous les titres me plaisent et chose rare, je n'en zappe aucun. C'est extrêmement bien produit et je trouve qu'il y a de très bonnes mélodies, pas aussi évidentes que sur le précédent mais elles sont bel et bien présentes. C'est un véritable album pop dans sens le plus noble du terme.

Parfois les classements ne rendent vraiment pas justice au talent. ?

  • Like 9
Lien vers le commentaire
  • Membres qui parcourent ce sujet   0 membres

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...