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Pedro Almodóvar - Filmographie


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Pedro Almodóvar

 

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À deux semaines de la sortie française de Dolor Y Gloria, son 21ème long-métrage, voici l’occasion de faire le point sur la filmographie du maître espagnol.

 

Bref historique:

 

Né le 24 septembre 1949 dans un village perdu de Castille, Pedro Almodovar grandit dans une large famille, très catholique. Dans l’espoir d’en faire un jour un prêtre (ironie tranchante), ses parents confient son éducation aux franciscains, chez qui il étudie jusqu’à l’âge de 18 ans ou il s’installe dans la capitale. Dans le contexte d’une dictature franquiste vieillissante, il étudie le cinéma et se familiarise avec la scène artistique alternative madrilène. Photo, peinture, courts-métrages, participation à des productions théâtrales, Almodovar touche à tout. À partir de la fin des années 70, Pedro Almodovar s’impose comme une des figures artistiques les plus importantes de La Movida, ce mouvement culturel libérateur qui explose avec la fin du franquisme et le retour de la démocratie. En 1980, Almodovar réalise le premier son premier long-métrage commercialisé en Espagne: Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón. À partir de là, les choses iront crescendo.

 

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Première période:

 

Le style Almodovar des premières années se caractérise par cette absence de règles, typique de la Movida. Univers pop et parfois kitsch à outrance, personnages exubérants, parole libérée, humour décalé, mêlés à une patte encore amateure en terme de technique, ses films se démarquent immédiatement et captivent leur audience. Après des succès à répétition en Espagne, le déclic international se fait en 1988 avec le célèbre Mujeres al borde de un ataque de nervios (“Femmes au bord de la crise de nerfs”), sommet du Almodovar fou/déjanté. Le suivant, Atame (“Attache-moi!”), au ton et sujet provocateur, fit scandale aux États-Unis.

 

Films sortis à cette époque:

1980 : Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier (Pepi, Luci, Bom y otras chicas del montón)

1982 : Le Labyrinthe des passions (Laberinto de pasiones)

1983 : Dans les ténèbres (Entre tinieblas)

1984 : Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (¿Qué he hecho yo para merecer esto?)

1985 : Matador

1986 : La Loi du désir (La ley del deseo)

1988 : Femmes au bord de la crise de nerfs (Mujeres al borde de un ataque de nervios)

1989 : Attache-moi ! (¡Átame!)
 

 

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Deuxième période:

 

Tacones Lejanos (“Talons Aiguilles”, sorti en 1991) marque un tournant dans la carrière de Pedro Almodovar. La tragédie familiale se mêle subtilement avec l’érotisme et l’humour brut de ses débuts, donnant naissance à un mix éclectique tragi-comique, le tout baignant toujours dans un univers haut en couleurs aux multiples clins d’oeil au gros film d’action américain. Ce style plus mature est approfondi dans La Flor De Mi Secreto (“La Fleur De Mon Secret”). Viennent ensuite les plus grands succès critiques de la carrière d’Almodovar, Todo Sobre Mi Madre (“Tout Sur Ma Mère”), Habla Con Ella (“Parle Avec Elle”), et La Mala Educacion (“La Mauvaise Éducation”). Dans ce trio cinématographique considéré par beaucoup comme le sommet de sa carrière, l’accent est mis sur l’affect, le sentiment humain dans toute sa complexité. Almodovar conquiert à ce moment ceux qui n’avaient jusque là pas pris son cinéma au sérieux et lui découvre une sensibilité et une maturité toute particulière. Tout Sur Ma Mère lui vaut alors l’oscar du meilleur film étranger.

 

Films sortis à cette époque:

1991 : Talons aiguilles (Tacones lejanos)

1993 : Kika

1995 : La Fleur de mon secret (La flor de mi secreto)

1997 : En chair et en os (Carne trémula)

1999 : Tout sur ma mère (Todo sobre mi madre)

2002 : Parle avec elle (Hable con ella)

2004 : La Mauvaise Éducation (La mala educación)
 

 

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Troisième période:

 

Volver, grand succès sorti en 2006, renoue avec de nombreux éléments du début de carrière de Pedro Almodovar. Le scénario catastrophe poussant des femmes à d’absurdes extrémités rappelle Mujeres et son ton décalé. La folie Almodovar est aussi plus présente que jamais dans Los Amantes Pasajeros (Les Amants Passagers), sorti en 2013. Jonglant avec les genres, il sort en 2011 le thriller La Piel Que Habito, son dernier grand succès en date. Depuis une dizaine d’années, les films d’Almodovar se suivent mais se ressemblent moins. Son statut de réalisateur établi, ses projets sont toujours suivis avec attention.

 

Films sortis depuis Volver:

2009 : Étreintes brisées (Los abrazos rotos)

2011 : La piel que habito

2013 : Les Amants passagers (Los amantes pasajeros)

2016 : Julieta
 


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Les acteurs:

 

Si Almodovar est célèbre pour son talent pour le cinéma, il a aussi mis en lumière toute une nouvelle vague d’acteurs espagnols qui ont marqué successivement leur époque et bénéficié d’un succès international. C’est d’abord Carmen Maura et Chus Lampreave dans les années 80, sans oublier les débuts du célèbre Antonio Banderas. Dans les années 90, place à Victoria Abril, Marisa Paredes, et l’iconique Rossy De Palma et son faciès unique au monde. Penelope Cruz est révélée dans Tout Sur Ma Mère, et joue son grand rôle dans Volver.

 

 

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Les femmes:

 

Almodovar, c’est aussi les femmes. De tous âges, en toute situation, riant, aimant, tuant, pleurant, jouant, Almodovar donne aux femmes les plus grands rôles de sa filmographie. Beaucoup diront que c’est là que le réalisateur espagnol excelle, dans sa représentation décomplexée (mais complexe à la fois) de la gente féminine.

 

 

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L’Espagne:

 

Le cinéma d’Almodovar est foncièrement espagnol. Plein de caractère, de couleur, de vie, il met en scène des personnages qui ont souvent le sang chaud et s’embarque dans d’extravagantes péripéties.

Pedro Almodovar contribue également à rendre à son pays sa place sur la scène artistique européenne et internationale, place relativement effacée sous Franco. Constante de sa filmographie, la ville de Madrid (qui palît historiquement devant les autres grandes capitales européennes) reprend aussi du poil de la bête quand elle est montrée sous tous ses angles avec la caméra d’Almodovar.

 

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À vous!

 

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Los amantes pasajeros  j'ai trouvé ça moyen mais Julietta j'ai pas compris pourquoi il est assez passé inaperçu alors que c'est un grand film à la Volver.

De sa période moderne mon préféré reste évidemment La Piel Que Habito.

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Pas tout vu de Almodovar mais j'aime beaucoup. J'ai l'impression que soit on adore soit on déteste, c'est un cinéaste qui ne fait pas souvent l'unanimité. Cinéma coloré, parfois extravagant, théâtral...souvent de beaux personnages de femmes, les hommes sont soi souvent absents, mauvais ou travestis j'ai l'impression.

Mon préféré reste Talons Aiguilles suivi de près par Tout sur ma mère.

Beaucoup aimé Julieta également, on sent que Almodovar s'est un peu calmé avec le temps. Pas vraiment accroché par contre à La piel que habito. Je ne connais aucun de ses premiers films (en même temps ça a l'air assez spécial) et J'ai très envie de voir Los abrazos rotos, Attache moi!, En chair et en os...

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Il y a 12 heures, Raiponce a dit :

Los amantes pasajeros  j'ai trouvé ça moyen mais Julietta j'ai pas compris pourquoi il est assez passé inaperçu alors que c'est un grand film à la Volver.

De sa période moderne mon préféré reste évidemment La Piel Que Habito.

 

Julieta est une adaptation de la spectaculaire trilogie de l'auteure canadienne Alice Munro (prix nobel de littérature). Je trouve aussi qu'on a pas assez entendu parler de ce film, qui a bien réussi à transposer à l'écran le génie de Munro, la subtilité de son écriture. 

 

Il y a 8 heures, everlast a dit :

Pas tout vu de Almodovar mais j'aime beaucoup. J'ai l'impression que soit on adore soit on déteste, c'est un cinéaste qui ne fait pas souvent l'unanimité. Cinéma coloré, parfois extravagant, théâtral...souvent de beaux personnages de femmes, les hommes sont soi souvent absents, mauvais ou travestis j'ai l'impression.

Mon préféré reste Talons Aiguilles suivi de près par Tout sur ma mère.

Beaucoup aimé Julieta également, on sent que Almodovar s'est un peu calmé avec le temps. Pas vraiment accroché par contre à La piel que habito. Je ne connais aucun de ses premiers films (en même temps ça a l'air assez spécial) et J'ai très envie de voir Los abrazos rotos, Attache moi!, En chair et en os...

 

Je n'ai pas vu toute sa filmographie non plus. J'ai bizarrement vu bien plus de sa première partie de carrière que de ses derniers films. Si tu ne l'as pas déjà vu, fonce sur Femmes Au Bord De La Crise De Nerfs qui est une excellente entrée en matière :) Dynamique, assez fou mais moins marginal que les plus anciens qui peuvent bousculer un peu fort. Parmi ceux-ci, j'ai adoré La Ley Del Deseo. Le plus gay de sa filmo, très sentimental, un peu à la racine de ses travaux récents. C'est un film ou l'homme a vraiment une place avec de beaux rôles, comme tu dis c'est assez rare.

Ne pas manquer Entre Tinieblas: des nonnes qui fument du crack, et une scène mythique ou Carmen Maura joue des bongos, inoubliable et tordant :mdr:

 

Pour ce qui est du gros milieu de sa filmo, je vénère particulièrement Talons Aiguilles, Attache-Moi (le génie du mec qui finit par faire d'un scénario S&M une histoire romantique à laquelle on s'attache), et Volver. Il faut impérativement que je voie La Mauvaise Éducation et que je me rematte Tout Sur Ma Mère. 

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Je ne sais pas si tu l'as fait exprès mais dès demain sur Arte il y a une journée spéciale Almodovar :) Quatre films et un documentaire !

 

Je ne sais pas quel est mon film préféré de lui. Je dirai La Mala Educacion peut-être...

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De mémoire, j'ai vu huit films en entier. Je l'ai découvert au collège en cours d'espagnol avec Mujeres al borde de un ataque de nervios, Tacones lejanos et Habla con ella. Trois films très différents que j'avais beaucoup aimé. Mon préféré avait été à l'époque Tacones lejanos pour la prestation de Victoria Abril et celle de Marisa Paredes ainsi que cette relation mère-fille tout simplement. 

 

Los abrazos rotos ne m'avait pas emballé. 

La mala educación malgré la présence de Gael Garcia Bernal faisait trop fouillis pour moi. 

Todo sobre mi madre est un film émouvant mais il m'avait manqué quelque chose pour en faire un des films que je préfère parmi ceux que j'ai vus. 

La piel que habito, je n'ai pas aimé du tout. 

Julieta vu au cinéma m'avait séduit en revanche et touché. 

 

J'irai sans doute voir au cinéma Dolor y gloria, en espérant ne pas être déçu.

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TOUT SUR MA MERE fait partie de mon TOP5 des films les plus beaux et marquants de ma vie. Je l'avais vu pour la première fois à la fac et j'ai été tout de suite séduit et transporté. 

J'ai également vu VOLVER,  ETREINTES BRISES et LES AMANTS PASSAGERS que j'ai également beaucoup aimé.

Ce réalisateur arrive vraiment à allié excentricité et folie avec émotions et sensibilité. 

J'ai acheté son intégral il y a quelques mois donc je vais me pencher sur ses anciens films. Vous me conseillez de regarder lesquels en priorité ? :) 

 

 

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  • 2 semaines après...

Je viens de voir Douleur et Gloire qui est magnifique.
C'est vraiment un portrait sincère, et Antonio Banderas est tout en douceur et en subtilité.

Je peux pas trop en dire pour pas spoiler, mais c'est un des films les plus honnetes qu'Almodovar ait fait.

Si je reprends les films que j'ai vus. Je te dirai que Femmes au bord de la crise de nerfs que j'ai vu au lycée est un classique, il est toujours très frais et incarne vraiment l'époque. On y retrouve la plupart des chicas qui sont à tordre de rire, et je le trouve vraiment léger dans le bon sens du terme...
Ensuite j'ai vu Kika qui est complément décalé, et qui plaira aux fans.
Tout sur ma mère est vraiment fort et je me souviens que c'était une claque de l'avoir vu.
Volver  est l'un des meilleurs films, encore plus abouti, et super efficace.

Etreintes brisées était pour moi une déception: les personnages n'étaient pas sympathiques ni attachants (seule la mise en abyme de Femmes au bord de la crise de nerfs était intéressant), et Les amants passagers était vulgaire et too much. D'ailleurs je le trouvais même prétentieux (ce qui était pas le cas des autres).
J'ai vu Julieta il y a pas longtemps, pas mal dans l'esprit de Volver mais plus fade et plus oubliable.

 

 

Et le documentaire qui est passé la semaine dernière sur l'ensemble de son oeuvre est toujours dispo sur le replay d'Arte :

https://www.arte.tv/fr/videos/059590-000-A/pedro-almodovar-tout-sur-ses-femmes/

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  • 3 semaines après...

Je suis allé voir Dolor Y Gloria hier. J'en suis ressorti la tête par terre, j'ai marché jusqu'à chez moi en mesurant un peu plus à chaque pas l'envergure de ce que je venais de voir.

Peu de choses sont plus belles, je trouve, qu'un grand réalisateur qui nous avoue (même si on s'en doutait déjà) que tout en évitant de le faire, il n'a fait que parler de lui tout au long de sa filmographie. Ce film est l'ultime retour sur soi de celui qui invente. Tout y est, l'enfance, l'art, le succès, la découverte amoureuse. 

Et quelle nostalgie dans l'évocation des grandes années de la Movida! Le récit parvient à nous faire véritablement rentrer dans la peau d'un Almodovar qui peine à faire le point sur sa vie. Ce film contient tellement en deux heures que je ne trouve pas les mots pour résumer son génie, sa beauté, son importance. Je dis importance car c'est en mon sens le couronnement d'une oeuvre, un cadeau fait à ceux qui connaissent son cinéma et sauront tout y retrouver. C'est un film sage, grave, mais rempli de clins d’œils. On pleure dans la salle, mais on perçoit encore la couleur, la vie et la soif de créer d'Almodovar, représentée dans les dernières secondes du film.

 

J'écris très mal car on peut difficilement parler de ce film avec cohérence. Une seule chose que je peux dire avec clarté: les expériences de genre auxquelles il s'est livré ses 10 dernières années ne valent rien par rapport à ce monstre de film-aveu. Je serais presque tenté de dire que chacun de ses films nous prépare à l'immense claque que nous met ce Dolor Y Gloria. Pour ceux qu'il a déçu récemment: foncez en salle. 

 

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Le 20/05/2019 à 00:39, Tenma a dit :

Je viens de voir Douleur et Gloire qui est magnifique.
C'est vraiment un portrait sincère, et Antonio Banderas est tout en douceur et en subtilité.

Je peux pas trop en dire pour pas spoiler, mais c'est un des films les plus honnetes qu'Almodovar ait fait.

Si je reprends les films que j'ai vus. Je te dirai que Femmes au bord de la crise de nerfs que j'ai vu au lycée est un classique, il est toujours très frais et incarne vraiment l'époque. On y retrouve la plupart des chicas qui sont à tordre de rire, et je le trouve vraiment léger dans le bon sens du terme...
Ensuite j'ai vu Kika qui est complément décalé, et qui plaira aux fans.
Tout sur ma mère est vraiment fort et je me souviens que c'était une claque de l'avoir vu.
Volver  est l'un des meilleurs films, encore plus abouti, et super efficace.

Etreintes brisées était pour moi une déception: les personnages n'étaient pas sympathiques ni attachants (seule la mise en abyme de Femmes au bord de la crise de nerfs était intéressant), et Les amants passagers était vulgaire et too much. D'ailleurs je le trouvais même prétentieux (ce qui était pas le cas des autres).
J'ai vu Julieta il y a pas longtemps, pas mal dans l'esprit de Volver mais plus fade et plus oubliable.

 

 

Et le documentaire qui est passé la semaine dernière sur l'ensemble de son oeuvre est toujours dispo sur le replay d'Arte :

https://www.arte.tv/fr/videos/059590-000-A/pedro-almodovar-tout-sur-ses-femmes/

Si tu as aimé "Femmes Au Bord...", regarde "Attache-moi" qu'il a fait ensuite, ce sont mes deux préférés avant l'évolution plus "grand public" de "Talons Aiguilles"... à partir duquel j'ai moins "aimé" ses films même si je les ai tous vus et les apprécie beaucoup. Mais rien ne vaut "Dans Les Ténèbres", "Matador", "Qu'est-ce Que J'ai fait Pour Mériter Ça", "La Loi du Désir", "Pépa Luci et Autres Filles"... Tous ses premiers films, et puis il y avait Carmen Maura, quelle époque !

J'ai découvert tous ses premiers films lors d'une rétrospective dans un petit cinéma réputé art & essai de Rennes, à la fin des années 80, vers 89 ou 90, à l'occasion de son dernier film qui était alors "Atame/Attache-moi"... Coup de foudre artistique, les actrices, les couleurs, la folie, l'anticonformisme... !

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