
(Desole jai écrit mon avis pour mon facebook du coup je le remets ici)
Un drame plus qu'un film d'horreur.
Deux semaines après avoir vu le film, je publie enfin mon avis définitif !
Alors, comme toute critique elle est personnelle, et je n'impose ma vision à personne. J'attendais ce film depuis une quinzaine d'années, et j'ai été déçu. Très déçu.
Pour commencer, je fais partie de toute la génération qui a été marqué par le telefilm "Il est revenu" (oui je parle bien de toute une generation). Et si le film était tant attendu depuis de nombreuses années, il ne faut pas se le cacher c'est aussi et surtout à cause des traces encore présentes que le téléfilm a laissé..
Parce que non, la mention seule "adapté d'un livre de Stephen King" au cinéma ne suffit pas à attirer les foules, ce n'est pas forcément synonyme de succès (il n'y a qu'a voir les remakes de Carrie, ou les autres téléfilms issus de Christine, Cujo qui ont fait des bides monumentaux), et que ce téléfilm avait réuni a l'époque 20 millions d'américains (et plusieurs centaines de millions dans le monde entier).
Certains considèreront donc mon avis biaisé et illégitime, et bien non du coup car je me suis également plongé dans le livre.
1- Premier mauvais point : la direction artistique du film plutôt mauvaise
Le film essaie de surfer sur le succès du retour des années 80.
Youhou c'est cool on remets nos vieux jogging, nos vieux vélos BMX, on écoute des vinyls, c'est trop tendance. Ils essaient de surfer sur la vague revival 80's et "Stranger Things" (ils en prennent l'acteur principal carrément, allez-y servez-vous, c'est gratuit).
Dans 10 ans ce sera démodé à nouveau mais c'est pas grave.
Sauf que non, dans le livre/téléfilm c'est dans les années 50 que se déroule l'histoire, et ça aurait été interressant de proposer la même chose.
Le livre (et le telefilm) entretiennent une tension quasi permanente pendant toute la durée de l'aventure.
Ici, on arrache des bras pendant les 5 premières minutes, on sort du gore. Le film ne se démarque en rien des autres dernières productions, et du coup il ne fait pas peur. Il n'y a aucune tension, c'est surtout du jumpscare, c'est à dire des effets de surprise ou on est censé sursauté. Mais le reste du temps aucune tension ni suspense.
L'histoire des gamins, leurs blagues lourdingues, leurs première histoire d'amour, qui prends presque plus de place que tout le reste, on en oublie parfois leur peur, le clown ou autre, alors qu'on est censé se sentir observé presque traqué et mal à l'aise en permanence.
Pas besoin de voir un clown surgir de la cave ou arracher des membres : dans le telefilm une seule ombre, un seul rire crispé prenait à la gorge. Ici non l'histoire se concentre surtout sur le club des ratés, et leur amitié est presque touchante, on a souvent le sourire, et le problème est qu'en 2h15 le sourire ne nous quitte pas trop. L'humour prends très souvent le dessus.
Alors oui, ça donne un truc super sympa l'histoire de ces gamins qui grandissent ensemble, mais ce n'est pas ce que j'attends de l'adaptation.
Les effets spéciaux sont grossiers. Les personnages comme "le personnage dans le tableau" ou "le lépreux" sont extrêmement mal faits. On se croirait dans la série TV "Chair de poule" dans les années 90. Mais qui est sincèrement horrifié en voyant ça ? Je ne sais pas. Même un dessin animé comme Coraline, est plus dérangeant (à conseiller au passage).
1- Deuxième mauvais point : le clown.
Lorsque le clown apparaît pour la première fois, je me prépare déjà à me sentir mal à l'aise et retrouver cette ambiance malsaine et très particulière.. Et là, premiere deception : le clown en lui même.
Ce n'est pas un clown. Ah non du tout. Il a deux grande dents proéminentes qui font penser à Bugs Bunny, des joues qui font penser à René la Taupe, et il bave déjà comme un animal. Alors oui il a des yeux, une bouche mais il ressemble plus à une bête qu'à un homme. Et c'est là le problème. Le gros problème même.
Alors du coup je souris genre "c'est une blague", je regarde autour de moi, non, tout le monde est ultra concentré. Première apparition du monstre et gros pétard mouillé. Dans le reste du film, les scène les plus mal jouées ou ridicules seront essentiellement celles avec le clown malheureusement (je pense à l'une des scènes ou il danse, c'est super mal fait, il manque plus qu'un fond de makina et c'est parti pour le clubing).
Le clown décrit dans le roman de Stephen King au début n'est pas un monstre. Il le décrit comme " un clown comme au cirque, un mélange de Bozo et Clarabelle qui parlent à coups de trompes dans les émissions du dimanche matin" , mais surtout un clown au visage innocent avec je cite "des touffes de cheveux marrantes" et surtout "un "énorme sourire". D'ailleurs il précise que le petit Georgie passe son temps à sourire aussi car "c'était le genre de sourire auquel on ne peut que répondre". Dans le telefilm on l'entends rigoler. La musique de fête foraine est là, les senteurs de barbe à papa aussi ... Et "il tient des tonnes de ballons de toutes les couleurs".
Ca sent la FÊTE !!! Il y a une fête foraine dans les égouts ça donne envie d'y aller !
Dans le film de 2017, ce n'est pas la kermesse du tout : nous avons l'apparition d'un castor enragé dans les egouts maquillé comme Maléfique versus Joker qui va arracher le bras de Georgie sans perdre son temps. Paye ton suspense. Nous ne sommes mal à l'aise à aucun moment, car oui c'est un monstre et alors ? Qui aurait envie de suivre le mec dans les egouts pour récupérer son bateau franchement ? On capte direct qu'il est méchant alors qu'on est censé se faire avoir.
Il n'y a pas cette ambiguité, ce moment où l'on se demande si le clown sourit ou si il menace. Ce clown coloré, un peu freak vintage, qui faisait peur car justement : le contraste entre l'apparence enjouée du clown et sa véritable dangerosité était vraiment dérangeante, qui plus est, on s'attaque à une figure de l'enfance.
Le telefilm reprenait bien cet aspect du clown comme décrit dans le livre lors de ses premières apparitions : celui que n'importe quel enfant du monde avait déjà croisé dans une kermesse.
Et je suis désolé, c'est là que le jeu d'acteur de Tim Curry prends toute son ampleur, que ce soit dans les dialogues, l'intonation, les gestes, le regard. Le côté burlesque presque drôle avec cette ambiguité, ce moment où en un quart de seconde le sourire se transforme en menace. Il peut avoir vieilli autant que vous voulez, rien que de le faire apparaître derrière un drap, sans effets spéciaux, sans dialogue, tout en silence, faisait plus peur que n'importe quelle scène gore de la nouvelle mouture.
Juste là, debout, silencieux, un coucou en souriant, et j'avais peur pendant une semaine de me lever la nuit pour aller aux toilettes.
On ne joue plus du tout sur les même peurs.
Puis la musique ... Les New Kids on the block vraiment ? Le telefilm avait gagné l'Emmy award de la meilleure musique. Ici il y a un vrai manque musical.
3. Troisième mauvais point : le film de 2017 n'est pas plus fidèle au roman que la version de 1990
La version 1990 est une adaptation libre et pas forcément fidèle : tout comme la version 2017.
Alors il y a des choses plus fidèle, et en compromis d'autres moins.
Premier changement : le film se déroule dans les années 80, le livre et le telefilm dans les 50.
Et donc forcement tout un tas de changement dû aux deux époques différentes : le nouveau film le clown apparaît dans des diapositives. Dans le livre (comme dans le telefilm) c'était dans un livre ouvert.
Au lieu initialement de l'affronter au lance pierre, ils se servent d'un équipement pour abattre le bétail etc.
Le livre est adapté mais retransposé dans une nouvelle époque et ça en change forcement les codes.
De plus les peurs des enfants ne sont pas les mêmes : le tableau de la femme distordue n'existe pas dans le livre (je ne sais pas d'où ils sortent cette idée) alors que dans le roman c'est une momie qui apparaît (comme dans le telefilm).
Dans le livre un des enfants à la peur des loups garous : qui disparaît totalement de la version 2017.
Dans le livre, le corps du petit Georgie est retrouvé, il est mort et enterré. Son frère veux donc prendre sa revanche pour le deces de son frère. Alors que dans le film on ne sait pas trop, on le présente juste comme disparu.
Dans le livre un des enfants perds son père d'un cancer après avoir survécu à l'incendie du Blackspot et raconte à son fils ce qu'il a vu : un clown s'extraire des flammes. Clown qui lui fait revivre la scène dans ses cauchemars. Dans le film on devine rien de tout ça.
Dans le roman et le telefilm : Bervely se bats contre le clown, au même rang que les garçons. Alors que dans le film elle est mis en lévitation après avoir été enlevée par le clown.
(Et dans le téléfilm/livre la bataille est beaucoup plus psychologique, par exemple le fait que cest pas les coups qui tuent le clown mais labsence de peur. Vu que le héros simagine quil peut tuer le clown avec son inhalateur pour lasthme et « ça marche ». Tout comme la télépathie entre le clown et les enfants que je trouve super importante, la communication avec eux par lesprit, le non verbal. Toute cette partie psychologique très importante du bouquin non représenté en 2017.)
Le film se finit sur une scène d'amour. Ou les deux gamins s'ambrassent, alors que dans le livre ils font un gang bang et la salope de Bervely couche avec tout le monde. Les uns après les autres, pour sceller leur union.
Là non, le film se termine sur un baiser, je suis un peu ému, la salle se rallume.
Je ne sais pas ce que j'ai vu. Je n'ai pas eu peur, à aucun moment je n'ai été mal à l'aise, je n'ai pas ris non plus. J'ai juste été emu par le baiser final et ce n'est pas le genre d'émotion à laquelle je m'attendais en allant voir "ça".
Pour conclure, pour moi un film raté et complètement dispensable.