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Pomme - Saisons [Nouvel Album 2023]


Messages recommandés

Article très élogieux (et très intéressant) de Télérama sur l'album, auquel la journaliste donne la note maximale, et sur sa composition. Sans doute aura-t-elle droit à la une prochainement.
 

Révélation

 

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Après avoir chanté ses angoisses, Pomme revient avec un troisième album apaisé. À 26 ans, deux Victoires de la musique en poche, naviguant entre France et Canada, sensibilité écolo et hommages féministes, elle incarne résolument sa génération.

Sur la pochette du nouvel album de Pomme, un petit logo a fait son apparition : Sois Sage Musique. Le nom de sa maison d’édition et, désormais, de production. À 26 ans, la chanteuse a définitivement repris le contrôle, artistiquement et financièrement. L’aboutissement d’un parcours tout à la fois express et semé d’embûches qui, un temps, lui ont donné envie de renoncer.

Nous étions en 2017 et Claire Pommet, alias Pomme, 21 ans, se présentait au monde en jeune fille en fleur, un disque de folk charmant et inoffensif sous le bras, au titre involontairement ironique, À peu près. Problème : il ne lui ressemblait pas. Une histoire banale de compromis avec son label, sûr de son expérience quand la sienne était inexistante. Une grosse déprime plus tard — le disque fut un petit succès, les critiques mitigées — Pomme envoyait tout valdinguer et composait Les Failles, construit à partir de ses fêlures, de ses peurs et de ses obsessions. Rien d’engageant, a priori, mais ce deuxième album possédait une sincérité qui fit mouche. On y retrouvait la fragilité d’un Dominique A à ses débuts, une voix vibrante et un étrange instrument proche de la cithare et peu usité : l’autoharpe, qui lui donnait une vraie singularité.

https://dai.ly/x8d89mv

 

Deux Victoires de la musique plus tard (album révélation en 2020, puis artiste féminine de l’année en 2021), Pomme est devenue une artiste dont on guette les nouvelles sorties. Une femme à l’agenda chargé également, entre une tournée européenne à peine achevée et une autre qui s’annonce à l’hiver prochain, des leçons de conduite à suivre à Caluire, près de Lyon, chez ses parents, des allers et retours entre le Québec, pays d’adoption depuis ses 19 ans, et Paris pour défendre ce nouveau disque, écrit, composé et produit donc, de A à Z, par une Claire Pommet toujours plus décidée à prendre son destin en main.

 

L’album s’appelle Consolation, « une notion liée à l’enfance qui disparaît un peu quand on est adulte », mais à laquelle Pomme voulait « refaire de la place, dans a vie et de façon plus collective ». À cause de la pandémie bien sûr, mais pas uniquement. « La consolation est une réponse à un problème sans solution, qu’il faut accepter, sans pour autant le minimiser. Il existe des mots, des gestes qui aident à transformer le chagrin en quelque chose de plus positif, un peu à la façon des lots de consolation, dans les kermesses. On rate, mais tout n’est pas perdu. » Elle y voyait aussi l’occasion de réparer quelques failles. « J’avais exposé toutes mes angoisses dans le disque précédent, j’avais besoin d’évoluer, avec l’idée, qui sait, d’entrer dans l’âge adulte, de m’apaiser. »

Enfant “inadéquate”

L’enfance, pourtant, reste centrale dans son monde. « Une obsession » dont elle ne sera libérée qu’une fois connu « le moindre détail de la moindre journée » de cette période à ses yeux difficile, alors que toutes les conditions étaient réunies pour être bien : « un milieu favorisé, des bonnes notes, des amis ». Pomme pourtant se sentait « inadéquate ». « J’ai été mise dans une case « enfant problématique » sans trop savoir pourquoi. Mes parents m’expliquent que j’étais en demande d’attention constante, que je pleurais souvent. Je ne les juge pas, ils ont eu leurs enfants en peu de temps et devaient parfois être fatigués. Mais en comparant avec mes amis, je ne crois pas avoir été horrible. Puis je suis devenue artiste. À 17 ans, je donnais des concerts et j’ai finalement reçu mille fois plus d’attention que tout le monde. Au fond, ma place dans la famille a toujours été un sujet. »

Aujourd’hui les relations avec les siens sont pacifiées, même si ses frères et sœurs lui reprochent parfois de « porter un regard trop dur » sur le monde, sur leur enfance, sur leurs parents, notamment lorsqu’elle évoque dans les médias le chemin parcouru pour vivre pleinement son homosexualité. Une question de point de vue, de ressenti, d’expérience, leur répond Pomme, qui s’avoue fascinée par la diversité de vécus qu’une même enfance peut engendrer.

Cauchemarwoke” pour conservateurs

La chanteuse symbolise résolument sa génération. Féministe, écologiste, inclusive, impatiente, revendicatrice. Un cauchemar « woke » pour conservateurs. Consolation n’a rien d’un manifeste, mais pourrait les aider à mieux la comprendre, s’ils le voulaient. Elle en a écrit et composé la totalité, avant de confier le résultat à un sorcier des machines aussi doué que timide, le musicien Flavien Berger. Sur des nappes délicates de claviers électroniques, Pomme y évoque de sa voix douce et gracile ces figures parfois sacrificielles qui se sont dressées contre la violence impensée de nos sociétés.

À l’image de Nelly Arcan (1973-2009), autrice québécoise, dont les écrits sans fard sur la prostitution, l’anorexie, le rapport des femmes à la beauté, puis le suicide par pendaison, l’ont bouleversée. « Tout ce qu’elle racontait était encore d’actualité vingt ans après. L’absence de changement me rendait triste. Ma seule manière de m’arranger avec cela était d’écrire une chanson, comme une lettre à Nelly ou à moi-même. »

 

Le Québec lui est devenu ces dernières années comme une seconde maison. Dans cette jeune nation de quatre cents ans, longtemps dominée par un catholicisme autoritaire dont elle s’est libérée par la Révolution tranquille au mitan des années 1960, la jeune femme a trouvé une liberté sans égale. D’autres discussions aussi. « Là-bas, on questionne différemment l’engagement, les relations de couple. Je m’y sens mieux dans les espaces publics. » Elle en arpente les villes et la nature, puissante.

Récemment, elle s’y est adonnée à l’une de ses passions, la mycologie, à travers des identifications guidées de champignons en forêt. « C’est un règne fou, entre l’animal et le végétal, on peut les manger, ils peuvent nous tuer, sont parfois hallucinogènes et dans les forêts sombres transmettent la lumière, nourrissent les arbres. À Tchernobyl, on a découvert qu’ils détériorent des matières toxiques, comme s’ils transformaient la mort en vie. » La résurrection comme ultime consolation ?

Sur la pochette de son disque, Pomme pose d’ailleurs déguisée en bolet géant, dans l’esprit des dessins de Claude Ponti, qu’elle a convié à illustrer chacune de ses chansons. Enfant, la petite Claire se réfugiait dans les maisons-arbres, châteaux-gâteaux ou cabanes-chanterelles des livres de l’artiste. Sûrement s’y sentait-elle en adéquation avec ce monde fait de rêves devenus réalité.

Odile de Plas

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EDIT. Désolé, je ne sais pas pourquoi la moitié est barrée d'un trait ... Enfin, l'article est quand même lisible.

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L'album a un certain charme mais globalement ça reste très homogène, surtout pour un troisième album.

On aurait pu attendre un peu de renouveau, une petit pas de côté pour tester quelque chose de différent.

Là c'est la stricte continuité des précédents, il n'y a pas une chanson qui prend le dessus sur l'autre.

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Je suis un peu déçue du nouvel album j’avoue :(.

C’est la suite logique Des Failles mais là je sais pas, tout se ressemble un peu. Sa voix est souvent trop aigue c’est désagréable, sur plusieurs chansons elle fait parler des gens et j’aime pas ce mix. 
c’est un peu monotone.. arf ça me fait mal d’écrire ça ?
 

je retiens quand même « jardin », « dans mes rêves » et « la rivière »

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il y a une heure, Red Lipstick a dit :

Je suis tombé sur la dernière piste de l'album assez courte d'ailleurs "B" en aléatoire, le reste de l'album est du même style? car j'ai vraiment adoré. ?

Sur celle-ci c’est surtout Safia qui chante

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C'est sans doute impopulaire mais mon album préféré d'elle est son premier, qu'elle renie plus ou moins aujourd'hui. Il y avait certes certains titres un peu faciles et impersonnels mais il y avait aussi de vraies pépites et surtout il était diversifié. "Les failles" est un bon album mais déjà plus monotone avec quelques titres sans grand intérêt et les rééditions n'apportaient pas grand chose selon moi. Là on est vraiment dans la lignée des failles, je suis un peu déçu alors que j'avais beaucoup aimé "Nelly" qui reste d'ailleurs mon titre préféré de l'album et de loin.

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