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La retraite de Britney Spears, best-seller author 👩🏼‍💻


JuL!En

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J'ai même pas les mots. Elle est très lucide et raconte si bien son histoire. Le fait qu'elle ne veuille pas médiatiser ça via les schémas traditionnels comme une interview tv et qu'elle préfère en faire un audio partagé gratuitement sur internet c'est tellement inspirant. Elle a vraiment une personnalité à part parmi tous ces gens du showbiz. Elle a les pieds sur terre et veut faire de son expérience traumatisante un message d'espoir pour pleins d'autres personnes qui peuvent se sentir seuls comme elle.

 

Est-ce qu'elle aurait prémédité la suppression de la vidéo par peur des conséquences judiciaires ? Elle savait surement que des gens allaient enregistrer et republier l'audio.

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il y a 2 minutes, Free Xone a dit :

Est-ce qu'elle aurait prémédité la suppression de la vidéo par peur des conséquences judiciaires ? Elle savait surement que des gens allaient enregistrer et republier l'audio.

 

Ce que je trouve bizarre c'est qu'elle puisse justement publier elle-même des vidéos sur son compte Youtube Officiel.

En général, ce sont les Majors et les labels qui gèrent tout ça non ? 

 

Qui c'est... c'est peut-ĂŞtre un teaser audio pour la sortie de son livre non ?

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Le témoignage est fou. FOU

 

Fou par ce qu'elle raconte, l'absurdité et la cruauté qui en émane.

Fou dans le ton et la conviction qu'on y entend, la colère aussi.

Fou dans le fait qu'elle ait envoyer péter Oprah et compagnie pour publier elle même, sans autre agenda, ce témoignage sur une de ces plateforme. Gratuitement. Je pense qu'il n'y a AUCUNE motivation marketing derrière cet audio. Elle démonétise la superstar, une facon trés symbolique pour elle de désactiver le piège incontrôlable qui a poussé sa propre famille à la foutre sous tutelle.

 

L'argent n'est plus dans l'équation. Ce truc qui a motivé les autres à faire de sa vie un enfer, elle s'en désengage. ELLE témoigne de son traumatisme, de son vécu, elle sait que ça n'a pas de prix, elle a donc annulé les négociations.

 

BAD.

FUCKING.

BITCH.

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N’importe quelle personne aurait gratté une interview pour avoir du buzz et un chèque derrière.

elle elle s’en fou, elle s’exprime sur une plateforme publique gratuite

les moments quand sa voix tremble ou l’on sent qu’elle va pleurer m’ont trop touché 

Elle est tellement SIMPLE et HUMAINE

je l’aime tellement 

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Je vous mets la transcription littérale de la première moitié de l'audio.

 

Révélation

Bon, je me suis réveillée ce matin and j’ai réalisé qu’il y a beaucoup de choses qui se bousculent dans ma tête, des pensées que je n’ai jamais vraiment partagées avec quiconque. J’ai eu des tas d’opportunités, Oprah par exemple, des interviews. D’aller sur un plateau et partager mon expérience, parler de tout et n’importe quoi qui me traverse l’esprit. Mais je ne pense pas que ce soit très pertinent. Être payé pour raconter ton histoire, je trouve que c’est un peu stupide. 

 

Je suis là pour, honnêtement, juste…m’ouvrir aux autres et tenter d’expliquer — si quelqu’un ici a déjà traversé des épreuves difficiles ou n’importe quoi — expliquer ce qui se passe pour que vous non plus, ne vous sentiez plus seul. Je sais ce que vous ressentez. Je n’ai pas encore eu l’occasion de m’ouvrir sur ce sujet parce que j’ai toujours eu peur du jugement des autres. Et puis aussi l’embarras… sur toute l’affaire. Et le scepticisme, et tous ces gens cyniques et de ce que selon eux les gens pourraient penser. Mais je pense me sentir mieux à présent, au point que je suis encline à partager franchement mes pensées et mon expérience, parce qu’il est vrai que je n’ai pas eu l’occasion de le faire complètement jusqu’alors. Juste parce que pendant si longtemps, j’ai été terrifiée du jugement des autres, de l’opinion de ces autres personnes et ce qu’elles pourraient penser ou dire à mon sujet.

 

Je pense que c’est crucial pour mon bien être (mon cœur et ma tête) que je m’exprime franchement sur tout ça. Comme chacun le ferait.

 

Alors, la tutelle a débuté, il me semble, il y a quinze ou seize ans. J’avais 25 ans quand tout cela a commencé, j’étais terriblement jeune ! Je me souviens que beaucoup de mes amis m’appelaient ou m’envoyaient des sms, et on était si proches, et ils voulaient me voir, mais au vu de qui s’est passé, et je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé, même à ce jour, mais voilà c’était la punition de mon père…je n’étais pas autorisée à voir quiconque, ou même de faire quoi que ce soit. Il faut que vous sachiez que je n’y comprenais vraiment rien. J’ai parlé avec un accent britannique à un médecin pour qu’il me prescrive un médicament et trois jours plus tard, il y avait une unité de police (la SWAT) dans ma maison, et trois hélicoptères. Et je me souviens de la meilleure amie de ma mère et deux de mes amies qui sont restées passer la nuit…elles m’ont retenues de force. Et, sérieusement, je ne comprenais pas. Alors le degré de ma folie, lorsqu’il s’agissait de semer les paparazzi, ce qui à ce jour demeure la chose la plus marrante que j’ai pu faire en étant célèbre, eh bien je ne vois pas en quoi c’était si dangereux. Je me souviens de ma mère assise sur le canapé. Elle m’a dit “il parait que des personnes vont venir pour te parler…nous devrions peut-être, tu sais…aller dans un hôtel ou quelque-part”. Je n’ai jamais vraiment compris ce qu’elle voulait dire. Je n’arrivais pas à la croire. Je veux dire… un avocat allait venir me parler ? Qui allait donc venir me parler ? Quatre heures plus tard, plus de deux cents paparazzi avaient encerclé ma maison et me filmaient à travers les fenêtres d’une ambulance pendant qu’on tentait de m’immobiliser. À présent, je sais que tout était prémédité. Une femme a ensuite soufflé l’idée à mon père et ma mère l’a aidé à poursuivre le plan, c’est cette femme par qui tout est arrivé. C’était donc un coup monté. Il n’y avait pas de drogue dans mon système, pas d’alcool, rien, c’était juste du pur abus. Et je ne vous ai même pas dit la moitié de la vérité. 

 

La chose dont je me souviens depuis que j’ai débuté ma carrière était le contrôle exercé par mon père. Il aimait avoir le contrôle sur tout ce que je faisais. Je me souviens de ce jour où il a dit “je suis Britney Spears et c’est moi qui décide”. Et j’étais là en mode “euh ok, d’accord…”. Mon frère était un joueur de football et mon père a été très dur envers lui quand il était plus jeune. Très violent. Quand ma mère lui a donné l’idée de la tutelle ainsi que cette amie, je crois qu’il a juste mis les choses bout à bout et en a fait un truc immense au point que ça a viré à l’excès. Je me souviens qu’il était toujours dans son bureau et une de ses amies qui était mon assistante, ils n’arrêtaient pas de parler entre eux avec la porte fermée et moi, je n’étais jamais autorisé à aller nulle part. 

Deux semaines après avoir été hospitalisée, j’étais encore traumatisée par ce qui m’étais arrivée, j’ai directement participé à la série How I met your Mother. Ensuite, j’ai travaillé sur l’album Circus et j’ai bossé et bossé. Je me souviens que je devais faire ce que l’on me disait. Et ce que l’on me disait tous les jours c’est que j’étais grosse et que je devais aller à la salle de sport, et je ne me suis jamais sentie aussi démoralisée. Ils m’ont fait sentir comme une moins que rien et je n’ai pas protesté car j’étais terrorisée.

 

Je n’ai rien fait, pas vraiment, et pourtant une unité de police est venue…non, vraiment, je ne comprenais pas. Bref, depuis j’ai fait quatre tournée et demie, l’album Circus, Femme Fatale, Britney Jean et Glory. Après j’ai débuté le show à Vegas. J’ai fait ça pendant quatre ans et demi. Je me souviens que je travaillais et j’en suis arrivée à un point où, vous savez, du fait qu’à trente ans je devais encore vivre selon les règles imposées par mon père pendant que mes danseurs pouvaient faire la fête et boire, profiter de Vegas, alors que je ne pouvais rien faire, je me souviens que j’étais enfin voilà, piquée dans mon orgueil. Mes performances étaient horribles, je le sais, et je devais porter des perruques. Tous les danseurs pouvaient faire ses jolis mouvements de cheveux, si sexy, et moi j’avais un traitement pour mes cheveux, et ces petits bigoudis au-dessus de ma tête pendant toute la durée du show, je recevais un traitement pour cheveux alors que je portais des perruques parce que voilà, je n’étais qu’un robot. Honnêtement, maintenant je m’en fous. Je ne pouvais pas aller là où je voulais aller, je ne pouvais pas avoir les nourrices que je désirais pour mes enfants, je ne pouvais pas disposer d’argent liquide et c’était tellement démoralisant. C’était comme si j’étais au milieu d’un énorme complot. Entourée de personnes qui me traitent en super star mais en vrai, ils me traitaient comme une moins que rien. Je ne sais pas comment, j’ai recommencé à avoir la flamme pendant l’enregistrement de Glory. Sûrement parce que je produisais et que je faisais ma musique. Je suis allée dans cette petite villa espagnole et la flamme est revenue dans mes yeux. Pour je ne sais quelle raison. C’était à la fin de l’enregistrement de Glory. Mon fils l’a intitulé ainsi. Alors là, les choses ont changé, j’ai commencé à regagner un peu en confiance et avec cette confiance acquise je pense que les gens autour ont commencé à se dire « oh mais attends, qu’est-ce qu’il se passe ? Elle parle plus que d’habitude ». Ce qui n’était pas forcément une bonne chose pour eux après avoir été silencieuse pendant quinze ans. Je pense que lorsque vous regagnez une certaine dose de confiance, vient alors une sorte de révélation qui vous permet de penser avec plus de clarté. C’était bien la dernière chose que l’on voulait me voir accomplir. Je veux dire, me sentir mieux. Parce qu’à partir de là, qui aurait le contrôle ?

 

Ça été très compliqué. J’ai dû jouer ce rôle où je faisais comme si tout allait bien, je me sentais obligée de jouer le jeu parce que je savais qu’ils pouvaient me faire du mal. Donc voilà, je restais assise là pendant que tous mes amis buvaient de l’alcool et s’amusaient, je n’avais pas d’argent, et je me sentais vraiment comme une nonne. Des amies à moi sont venues me rendre visite, on est allées au spa, et je n’ai même pas pu pénétrer dans le spa, elles ont fait leur pédicure en barbotant dans l’eau, trois bouteilles de champagne, c’était juste avant mon show à Vegas, et moi j’étais là, assise. Elles ne m’ont accordé aucune attention, mes propres amies d’enfance ! Et elles venaient donc à Vegas, et c’était juste, déprimant…

 

Il faut aussi que vous compreniez que ça a été quinze ans de tournée et quinze ans de show en continu. Moi, dans la trentaine, à suivre les règles imposées par mon père. Avec tout ce qu’il se passait, ma mère qui voyait tout ça, mon frère qui voyait tout ça, et mes amis qui voyaient tout ça, et ils font tous comme si de rien n’était. Et moi, je n’ai rien en retour. Je n’ai pas la possibilité de m’amuser, faire la fête, de profiter un peu. Rien de tout cela n’avait de sens pour moi, vraiment. Le dernier show que j’ai fait pour Vegas remonte à 2017 il me semble. J’étais censée faire une tournée et proposer un nouveau show. Donc il y a ce nouveau show, c’était il y a quatre ans je crois.

 

Je suis allée à une répétition et j’ai objecté à un mouvement de danse. J’ai dit « non, peut-on plutôt faire ça ? Parce que je ne veux pas faire ça ». Et là tout est devenu hyper bizarre et silencieux et tous les producteurs et directeurs se sont réunis dans une pièce et se sont concertés. Mais j’étais…je ne comprenais pas, alors j’étais… Vous savez ce qui s’est passé ensuite ? Eh bien le jour suivant, on m’a dit que je devais être conduite dans un établissement de repos, que je devais raconter sur Instagram que c’est parce que mon père est malade, et que j’ai besoin d’un traitement. Sauf que je ne voulais pas y aller. Je me souviens avoir eu mon père au téléphone. Je pleurais. « Mais pourquoi vous me faites ça ? » Et je me souviens qu’il a dit « Tu dois écouter les médecins, les médecins te diront quoi faire, je ne peux plus rien pour toi ». Et puis voici ses derniers mots : « après, tu n’es pas obligée d’y aller, mais si tu n’y vas pas, ça ira jusqu’au tribunal et il y aura un grand procès et tu perdras, les gens sont de mon côté alors que toi, tu n’as même pas d’avocat, alors n’y pense même pas ! » Alors, je me suis rendue à la maison de repos, mais j’étais terrorisée.

 

Et rien ne faisait sens, ce que ces gens me faisaient…Et encore une fois, je ne voulais pas en parler autour de moi parce que c’est juste affreux, triste, abusif. Sérieusement, est-ce que quelqu’un m’aurait cru ?

 

L’une des choses dont je me souviens lorsque j’étais là-bas, c’est que mon cœur était comme gelé, je me sentais prisonnière, je voulais crier, m’enfuir.

 

 

Deuxième partie de l'audio:

 

Révélation

Je dirais que ce qui me manquait le plus, c’était cette possibilité de respirer profondément, parce que j’étais en état de choc. Un peu comme une vieille personne qui se sentirait totalement démunie et s’apprêterait à recevoir un traitement par électrochocs et qui ne parviendrait pas à se détendre, se calmer, tout simplement parce que cette personne n’a même pas la réponse à des questions très simples comme celle de savoir pourquoi elle n’a pas accès aux clefs de sa propre voiture. Je pourrais simplement mettre le contact, démarrer et sortir, mais à chaque issue, mes propres agents de sécurité, me répondent « non tu ne peux pas aller par-là ». Pourquoi dois-je rester assise pendant qu’on me prélève six gallons (27 litres) de sang toutes les semaines. J’étais faible à un point ! Alors j’essayais de joindre ma famille et je ne comprenais pas pourquoi ma famille se trouvait à Destin dans ma résidence secondaire. Non, c’était absurde. A partir de ce jour, j’ai comme…arrêté de croire en Dieu. J’ignore comment quarante personnes employées chez moi sont en droit de quitter ma maison tous les jours, et nous travaillons de huit heure à dix-huit heures, et moi, on doit me surveiller pendant que je me change, on me voit nue pendant que je me déshabille où quand je suis sous la douche.

 

Je n’ai pas d’intimité, il n’y a pas de porte pour me protéger, il n'y a rien. J’ignore comment tous ces gens s’en sont sortis après tout ce qu’ils m’ont fait subir. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça, merde ?! Je n’étais pas autorisée à fumer, mais putain, même ceux qui sont dans le couloir de la mort ont le droit de fumer une cigarette.

 

Mes réunions aux alcooliques anonymes me manquent. Bon j’étais plus ou moins forcée à m’y rendre, parce que je ne souffre pas d’alcoolisme, mais j’ai vraiment apprécié ces réunions parce que les gens que j’y ai rencontré sont géniaux. Ils viennent partager leur expérience, leur histoire, dans un petit cercle d’hommes et de femmes qui ne cherchent qu’à devenir de meilleures versions d’eux-mêmes et qui essaient de toucher d’autres personnes de par leur parcours.

 

Donc oui, ces réunions aux alcooliques anonymes me manquaient pendant que moi j’étais là-bas et que je ne pouvais pas utiliser ma voiture, je n’avais pas d’argent, je n’avais pas le droit de fumer, et je n’avais même pas d’intimité, une simple porte qui…Ils me regardaient me changer tous les jours. Je travaillais sept jours sur sept, je ne disposais pas de jour de repos ou du weekend. Ils surveillaient ce que je mangeais, et j’allais bosser de huit heures du matin jusqu’à six heures du soir. Parfois à 21 heures, j’avais le droit de regarder un film. Finalement, le dirigeant de la maison de repos que j’essayais sans relâche de contacter par sms pour pouvoir un peu sortir de cette maison, si on peut appeler ça une maison, cet endroit disons, le propriétaire donc, il a été obligé de me rendre ma liberté car le mouvement Free Britney a commencé à prendre de l’ampleur. Avec tous les t-shirt roses. Je les voyais beaucoup dans les informations du matin, alors il y a eu ces gens, le bouche à oreille, et puis mes fans qui ont tout de suite compris que quelque-chose de bizarre se tramait… je me souviens d’un gars interrogé dans la rue qui disait « vous savez quoi, il se peut que je me trompe complètement et si c’est le cas, je serais mortifié et j’irais boire un coup quelque-part, mais voilà j’ai vraiment la sensation qu’ils lui font quelque-chose en ce moment même, même si je ne saurais dire quoi, c’est ce que me souffle mon instinct » 

 

Pour moi, ce qui était incompréhensible, c’était de voir tous ces gens protester dans la rue pour moi pendant que ma sœur et ma mère ne lèvent même pas le petit doigt. À mon sens, je dirais que c’était comme si ils aimaient secrètement me voir tenir le mauvais rôle, celle de la folle à lier, comme si au fond ça les arrangeait. Autrement, pourquoi ne se sont-elles jamais présentées sur le seuil de ma maison en disant « oh ma chérie, monte dans la voiture, c’est fini on s’en va » ? C’est vraiment la chose qui m’a le plus blessée. Je n’arrivais pas à comprendre comment ma famille a joué le jeu aussi longtemps. Je veux dire pendant cinq mois, non, presque la moitié d’une année. Leur seul argument a été « on ne savait pas ». Et moi je me souviens : « je suis au téléphone, je te raconte toute la vérité, je suis retenue ici »…

 

Et donc, par la grâce de Dieu, en priant tous les jours à genoux, j’ai enfin pu quitter cet endroit. Mais j’étais toujours effrayée, je veux dire, j’étais vraiment terrorisée. À partir de là, j’ai reçu le soutien dont j’avais besoin. J’en avais terriblement besoin. J’ai rencontré deux personnes absolument extraordinaires qui sont venues me voir chez moi toutes les semaines juste pour m’aider à y voir plus clair quand moi je ne comprenais plus rien à ce qui m’arrivait. Avec toutes ses séances de thérapies que j’ai dû suivre là-bas…mais à quoi ça sert une thérapie quand on vous y oblige ? Surtout comme si à l’instar d’un militant retenu prisonnier, vous n’êtes pas complètement dedans ? C’était absurde. Mais je pense que j’ai repris des forces parce que j’ai cessé de chercher de l’aide auprès de mon père. Après, on a commencé à jouer au jeu du chat et de la souris. « De toute façon, elle va accourir auprès de nous parce que nous lui avons fait peur, c’est nous les patrons ici ». Mais non. Je n’ai pas accouru auprès d’eux. Je suis restée debout, debout, debout. Je crois qu’ils ont finalement compris que cette fois, je ne me coucherais pas. J’ai réussi à trouver un avocat, un ami fabuleux m’a obtenu un avocat et il m’a vraiment aidé à traverser tout ça.

 

Pour moi, c’est vraiment le traumatisme lié à toute cette histoire, je veux dire toute cette histoire mis bout à bout, et les efforts que j’ai dû fournir, le travail immense et tout le cœur que je mettais dans ce que je faisais. Ce que je faisais fonctionnais, je m’impliquais jusque dans les moindre détails, par exemple, le nombre de pierres incrustées dans mes costumes, je veux dire, je m’en souciais tellement de tout ça à la base. Mais ils m’ont littéralement tuée. Ils m’ont jetée. Oui, c’est ce que j’ai ressenti, ma famille entière m’a abandonnée. Je performais devant des milliers de personnes le soir à Vegas, mais l’adrénaline liée au métier du spectacle, les rires, la joie, le respect… Je saluais quarante personnes par soir avant mon show, je m’entrainais toute la semaine, trois séances d’entraînement par semaine, ajouté aux réunions des alcooliques anonymes, les consultations avec le psy, j’étais…mon père franchement… j’étais une machine. Une putain de machine. Pas même un être humain. C’était fou la façon dont je bossais. Et la seule fois où je décide d’objecter, où je réponds seulement non lors d’une répétition de danse, pour un putain de mouvement, ils sont devenus furieux. 

 

Cette stratégie de la terreur et la façon horrible dont ils m’ont traité vers la fin, je pense qu’ils se sont dit que j’allais retourner auprès d’eux et les supplier de travailler pour eux encore parce qu’ils pensaient, enfin vous savez, ils étaient persuadés qu’au fond, j’avais besoin d’eux. Car ce qu’ils ont fait, c’est qu’ils m’ont maintenu dans l’ignorance et la peur pour me laisser croire qu’en effet, j’avais besoin d’eux. Si tu ne fais pas ce que l’on te dit, on va te montrer qui c’est qui commande. Mais j’ai arrêté de me complaire dans cette mascarade. Je me suis mise à genoux tous les jours et j’ai prié. Je n’ai rien lâché. Je me suis rattachée à l’existence, comme une aiguille à son fil, parce que pendant si longtemps, ces gens-là m’ont fait me sentir plus bas que terre. Je savais au fond de moi que je n’avais rien commis de répréhensible et que je n’ai pas mérité que l’on me traite ainsi.

 

Le plus dur pour moi c’est que je voulais faire usage de mes jambes, partir, m’enfuir quelque-part. On me faisait m’asseoir sur une chaise pendant six à huit heures, tous les jours. Je n’en pouvais plus. Je me suis confié à des rabbins sur ça, à des hommes sages et cultivés, et ils m’ont tous répondu « j’ignore comment vous avez fait pour survivre à tout ça ». Honnêtement, je l’ignore autant qu’eux. Je me souviens avoir répondu ne plus croire en Dieu. On devrait me décerner une récompense pour avoir prétendu que j’allais bien. J’étais certaines qu’ils allaient finir par me tuer. Je me souviens qu’une fois, j’étais en coulisses et j’avais besoin de ma Ventoline. J’ai commencé à parler à mon assistante, et j’avais mon téléphone avec moi, ce que je ne suis pas censé avoir, je ne dois pas avoir mon téléphone en coulisses, mais je lui ai dit « tu sais ce que je m’apprête à faire, n’est-ce pas ? J’ai parlé avec un mec et il est d’accord pour quitter le pays avec moi ». On avait tout prévu, c’était une relation secrète, et je lui ai dit à cette assistante que ma plus grande peur concernait mon père et ce qu’il pourrait me faire. Alors si je faisais quelque-chose de mal, comme fuir le pays, que se passerait-il s’ils me retrouvaient ? Que me feront-ils ? Je lui ai dit « je pense qu’ils voudront m’interner, qu’ils me feront vraiment mal ». Elle m’a regardé et a répliqué «  Britney, tu plaisantes ? Ton père ne te ferait jamais ça ! »

 

Mais je n’ai rien fait de la sorte et il m’a quand même internée.

 

Je suis davantage furieuse contre ma mère. Parce que j’entendais quand les journalistes l’appelaient pour simplement lui poser des question sur toute l’affaire. Elle allait innocemment se cacher quelque-part dans la résidence et refusait de parler. C’était toujours « je ne sais pas quoi dire » « oh, je ne voudrais pas dire n’importe quoi » « nous prions pour elle ».

Elle aurait pu m’avoir un avocat en deux secondes. Un ami a réussi à m’en trouver un, mais moi, à chaque fois que j’essayais de contacter un cabinet, mon téléphone était mis sur écoute et ils finissaient par me le confisquer. 

 

Encore une fois, je n’ai rien à gagner en vous racontant tout ça. J’ai reçu des offres pour m’exprimer publiquement, avec Oprah et tellement d’autres personnes, tellement d’argent, mais c’est ridicule.

 

Pour moi, cela va bien au-delà le fait de m’asseoir pour un interview. Je n’ai plus eu de contact avec ce milieu pendant si longtemps. Au plus profond de mon cœur, ce que je voudrais vraiment faire, c’est juste me tenir debout devant ma famille, hurler, pleurer, passer mes nerfs sur eux, puis remonter le temps et faire exactement ce que j’aurais voulu faire lors de tous ces moments-là…comme leur cracher dans leur putain de gueule. Pourquoi ? Parce que la souffrance que m’a infligé ma famille, comme resté assise toute la journée sans être autorisée à me poser sur mes pieds pour marcher, pendant qu’eux regardent mes petit-enfants vagabonder dans tout un voisinage de banlieue, comme si moi j’étais morte, comme si je n’existais pas, ça me donne juste envie de regarder vers le ciel en me demandant « merde, comment est-ce possible qu’ils s’en sortent ? ». Comment pourrait-il avoir un Dieu. Dieux existe-t-il ? Je donnais huit gallons (30 litres) de sang par semaine, je n’étais pas autorisée à me lever. J’étais si épuisée, si faible. Et ma famille s’amusait dans ma résidence secondaire à la plage. J’avais peur, j’étais brisée.

 

Si je vous raconte ça, c’est parce que je veux que vous sachiez que je ne suis qu’un être humain. Je me sens victimisé après toutes ces épreuves, et comment puis-je guérir si je n’en parle pas.

 

J’ai fait une super chanson avec un des hommes les plus brillants de notre génération et je suis si reconnaissante.

Si vous êtes bizarre, une sorte d’hurluberlu introverti comme moi qui se sent seul la plupart du temps et que vous aviez besoin d’entendre une histoire comme celle-ci aujourd’hui afin de ne plus vous sentir aussi seul, notez que ma vie a été loin d’être facile.

 

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