Aller au contenu

Messages recommandés

C O N T R E L E S E X I S M E

ODE À LA J E U N E S S E S O N I Q U E

MAKING THE NATURE SCENE !!!

14dd1yd.jpg

Parce que je ne sais plus trop quoi écouter ces derniers-temps et que je me retourne donc vers un de mes groups fétiches depuis ma tendre adolescence. Parce que le groupe ne sortira peut-être plus jamais de nouvel album après la séparation du couple Kim Gordon-Thurston Moore. Parce que Lee Ranaldo a dit il y a un an que le groupe s’arrêtait “for a while”. Parce que je ressens seulement maintenant l’impact de cette déclaration et du gros point d’interrogation autour d’un hypothétique retour. Parce que SONIC YOUTH est le plus grand groupe de rock de ces trente dernières années et peut-être au-delà. Parce que je les écouterai toujours quand j’aurais soixante piges comme Kim Gordon. Parce que le topic que je leur ai consacré il y a plusieurs années est trop étroit pour eux et qu’ils méritent plus.

 

 

Rapide présentation, extraite du Carlson classicRock Alternatif • This Is What You Get

 

Sonic Youth, c’est à la fois l'un des plus grands et plus influents groupes du rock alternatif et indé. Dignes héritiers du Velvet Underground, les New Yorkais ont en trente ans de carrière distillé un rock noise absolument brillant, et sans être délaissés une seule fois par les critiques. Même si Sonic Youth ne connaîtra jamais de réel succès mainstream sur le long terme – et c’est probablement une excellente chose ! – le groupe a été cité comme influence majeure de Nirvana, Blonde Redhead, The Breeders, Pavement, Pixies, Placebo, Bloc Party, Electrelane, etc.

Considéré comme l’un des plus grands albums de tous les temps et comme le meilleur album des 1980s notamment selon Pitchfork, leur chef-d’œuvre s’intitule Daydream Nation (1988) et s’ouvre sur le légendaire « Teen Age Riot », hymne de toute la génération alternative. Suite à la séparation du plus alternatif des couples people Thurston Moore-Kim Gordon, le groupe est depuis 2011 plongé dans une pause dont on ne connaît pas l’issue.

 

***

Sonic Youth (1981 – 2011(?))

24npds8.jpg

***

L A D I S C O G R A P H I E “ S A I N T E ”

1. SONIC YOUTH (1982)

 

C’est en réalité un EP, mais le groupe le considère comme leur premier album. Cinq titres, vingt-cinq minutes (treize titres sur la réédition de 2006). Sonic Youth (1982) montre la première facette du groupe. Le rock alternatif n’existe alors pas encore – Sonic Youth en sera l’un des artisans quelques années plus tard – et le groupe évolue dans un son no wave clair-obscur à l’image de la pochette de l’album. Sonic Youth (1982) est, avec les premiers albums de Hüsker Dü, The Replacements, etc. particulièrement intéressant pour comprendre les racines post-punk du courant alternatif. On ressent ici l’influence d’artistes underground new-yorkais de la fin des 70s/début 80s (Glenn Branca, par exemple, dont Lee Ranaldo était l’un des guitaristes, etc.) mais également de l’avant-gardiste Brigitte Fontaine ou encore de Serge Gainsbourg (les rythmes tribaux de “She Is Not Alone” ou de “I Don’t Want to Push It” ne sont pas sans rappeler l’opus Percussions (1964) du Français).

Morceaux phares : “The Burning Spear

Coup de cœur de Rebecca : “She Is Not Alone

 

 

2. CONFUSION IS SEX (1983)

 

Avec Confusion Is Sex, Sonic Youth continue dans la vague no wave. Si le noir et le blanc se partageaient la pochette du premier album, le noir a ici presque bouffé intégralement le blanc. Les fins traits de blanc, comme dessinés à la main sur une ardoise couleur chat noir, semblent incertains, vagues, à deux doigts d’être balayés d’un revers de la main. Musicalement, c’est un constat similaire que l’on peut tirer. Confusion Is Sex est l’album le plus glauque et malsain de Sonic Youth. De par son titre et sa couleur musicale, il rappelle un peu Pornography de The Cure sorti à la même époque (1982). La fin des années 1970 et le début des années 1980, c’est aussi l’époque des slashers et autres films d’horreur (Vendredi 13, Halloween, Les Griffes de la Nuit, Meurtres à la Saint-Valentin, etc.); Confusion Is Sex semble être totalement imprégné de cette ambiance au point qu’il aurait été une grandiose b.o. dans ce registre. L’album contient un reprise de “I Wanna Be Your Dog” des Stooges (une autre grande influence du groupe, tout comme un certain nombres d’artistes issus du protopunk et du punk) et “The World Looks Red”, un premier “petit” classique que le groupe jouera encore de temps à autres vingt cinq ans après.

 

Morceaux phares : “The World Looks Red”; “Inhuman

Coup de cœur de Rebecca : “(She’s in a) Bad Mood

3. BAD MOON RISING (1985)

 

Après deux albums, un EP (le culte Kill Yr Idols) et un disque live (Sonic Death), le groupe revient quatre ans après leur formation avec leur troisième effort studio: Bad Moon Rising. Le groupe commence à se faire de plus en plus connaître sur la scène underground (la déjantée Lyndia Lunch les accompagnera même sur un morceau de l’album, et dans le clip, “Death Valley ‘69”).

Bad Moon Rising s’ouvre sur un magnifique intro à la guitare: un jeu de cordes galopant vers la première chanson et seconde plage de l'opus “Brave Men Run (In My Family)”. Moins malsain que son prédécesseur, Bad Moon Rising (le titre fait référence à une chanson de Creedence Clearwater Revival) n’en est pas moins crépusculaire; il suffit de jeter une oreille aux chansons joliment nommées “Society Is a Hole”, “Halloween” ou encore “I’m Insane”. Explorant les thèmes de la folie, du satanisme ou encore du meurtre, Bad Moon Rising est peut-être le premier grand album du groupe: il amorce une décennie glorieuse pour Sonic Youth (1985-1995: reconnaissance critique, aura (magistrale) dans le milieu rock, et albums superbes seront au rendez-vous), mais aussi l’âge d’or du rock alternatif (1985-1995).

À noter que l’album contient un mini sample de, et un hommage au, Metal Machine Music de Lou Reed (1975); en effet “Brave Men Run” et “Society Is a Hole” s’enchaînent grâce à un extrait de l’album expérimental du loup.

 

Morceaux phares : “Death Valley ‘69” (feat. Lyndia Lunch); “Flower”; “Halloween

Coup de cœur de Rebecca : “I Love Her All the Time

 

 

4. EVOL (1986)

 

Bob Bert s’en va et Steve Shelley se ramène le remplacer à la batterie. EVOL (“love” à l’envers; “evil” à une lettre près) est le quatrième album du groupe et le premier avec la nouvelle line-up, celle qui restera dans les mémoires quand on évoquera Sonic Youth: Thurston Moore-Kim Gordon-Lee Ranaldo-Steve Shelley. C’est aussi le premier album où la tendance no wave tend à se volatiliser pour créer un son alternatif, alors encore à ses balbutiements. Plus mélodique que ces prédécesseurs, EVOL montre toujours un Sonic Youth fou et torturé, à l’image de Lyndia Lunch qui pose sur la pochette de l’album telle une chienne enragée. Le premier single, “Starpower”, composé par Moore et chanté par Gordon, fait pour la première fois la démonstration d’une marque de fabrique que l’on retrouvera souvent chez Thurston Moore: une mélodie pop aguicheuse destructurée et massacrée sous une grosse dose de disto. De Jesus & Mary Chain à Blonde Redhead en passant par My Bloody Valentine, nombreux seront les groupes/artistes à épouser cette démarche artistique.

Classé 31ème meilleur album des 1980s par Pitchfork et 82ème par Slant, EVOL est encore aujourd’hui un classique et un album culte chez les fans; “Tom Violence”, “Shadow of a Doubt” ou “Expressway to Yr. Skull”, des morceaux phares, souvent joués en live.

Morceaux phares : “Starpower”; “Expressway to Yr. Skull”; “Tom Violence”; “Shadow of a Doubt

Coup de cœur de Rebecca : “Secret Girl

5. SISTER (1987)

 

Dès les premières notes de guitare, on sait que c’est un nouveau Sonic Youth qui s’ouvre à nous. La no wave n’est plus là et c’est un son alternatif déjà bien maîtrisé qui nous accueille. Les premières notes de guitare de Sister, ce sont celles de “Schizophrenia”: encore à ce jour l’un des plus grands classiques de Sonic Youth. Après des années d’expérimentation, Sonic Youth semble être parvenu à la recette parfaite: des mélodies fortes, vives, poignantes, sans concession et destructurées, sur un lit de guitares distordues et expérimentales. Un ensemble à fleur de peau, un chaos maîtrisé et jouissif.

Pitchfork le considère comme le 14ème meilleur album des 1980s; Slant, le classe, sur une liste similaire, à la 72ème position déclarant: “Sister is the last great punk album of the Reagan era and the first great pop album to emerge from the American underground”. Alternative Press le place 3ème sur une liste des meilleurs albums de 1985 à 1995 et pour NME, Sister est le 80ème meilleur opus de tous les temps.

Si avec Sister Sonic Youth a touché un sommet, l’année suivante démontrera qu’il est encore possible d’aller plus haut, plus loin.

Morceaux phares : “Schizophrenia”; “Beauty Lies in the Eye”; “Kotton Krown”; “Tuff Gnarl

Coup de cœur de Rebecca : “(I Got A) Catholic Block

6. DAYDREAM NATION (1988)

 

Il est toujours difficile de parler d’un chef-d’oeuvre. Il est bien plus aisé de parler d’un mauvais album, d’évoquer les raisons pour lesquelles il est mauvais, tout comme il est plus facile de parler d’un album bon mais imparfait et d’indiquer quels sont déjà les acquis et ce que le groupe/l’artiste a encore à gagner. Parler de Daydream Nation, c’est s’attaquer à un chef-d’oeuvre. Daydream Nation, c’est le dernier album de Sonic Youth paru dans les années 1980, le dernier album du “premier” Sonic Youth, celui qui n’a pas encore signé chez une major. C’est aussi le sommet artistique du groupe.

L’opus s’ouvre sur “Teen Age Riot”: l’hymne de toute une génération alternative. Le “Stairway to Heaven” des 1980s. Sept minutes de perfection qui s’ouvrent sur une guitare aérienne et carillonnante et une ligne de chant mélancolique par Kim Gordon, avant d’exploser sur un riff de guitare bruitiste et d’enchaîner une mélodie implacable, urgente, chantée par Thurston Moore. Passé cette fabuleuse entrée en matière, l’auditeur n’est pas au bout de ses surprises: les classiques “Silver Rocket”, fougueux, rapide, magistral (l’un des meilleurs morceaux rock de tous les temps selon Rolling Stone), “Eric’s Trip”, l’une des meilleures compos de Lee Ranaldo, “Candle” et “Cross the Breeze”, joyaux qui jouent tantôt dans la douceur, tantôt dans la rage, tantôt dans la disto à fond les manettes. Et que dire de “The Sprawl” ou du final de 14 minutes “Trilogy”!

Daydream Nation, c’est le meilleur album des 1980s selon Pitchfork. Il se retrouve également sur des listes d’essentiels de Slant, Alternative Press, Rolling Stone, Blender, Q, etc. Plus important encore, il fait partie des très rares albums à être conservés dans le National Recording Registry américain pour être “culturally, historically or aesthetically important, or/and inform or reflect life in the United States”. Dans ce registre national, il se partage la place avec les enregistrements du discours “I have a dream…” de Martin Luther King ou encore de l’annonce “That’s one small step for man, one giant leap for mankind” d’Armstrong.

 

Morceaux phares : “Teen Age Riot”; “Silver Rocket”; “Eric’s Trip”; “Candle”; “Trilogy

Coup de cœur de Rebecca : “Providence

4mbh2.jpg

7. GOO (1990)

 

Un an avant Nevermind de Nirvana, qui se réclame ouvertement de l’influence de Sonic Youth (notamment), les années 1990 démarrent déjà superbement et le rock alternatif qui ne tapissait alors que dans les milieux underground sait que ce sera SA décennie. De nombreux groupes indépendants ont signés chez des majors dans les 1980 (R.E.M., Hüsker Dü, etc.) et Sonic Youth ne déroge pas à la règle. Sur Goo, le son du groupe est plus léché que sur les précédentes productions, mais la tension mélodique et musicale reste bien présente: il suffit d’écouter les géniaux “Tunic (Song for Karen)”, “Mary-Christ” ou “Titanium Exposé” pour s’en convaincre. Et avec “Mildred Pierce”, Sonic Youth se fait même plus violent que jamais! À l’époque, la galette décevra une partie des fans de la première heure, qui déploreront un son trop peu brut. Vingt-cinq ans après sa sortie, Goo est pourtant considérée comme l’un des essentiels des New-Yorkais.

Goo se hisse à la 82ème place des meilleurs albums des 1990s selon Pitchfork. Un clip vidéo sera realisé pour chacune des chansons de l’opus.

Morceaux phares : “Kool Thing”; “Dirty Boots”; “Mote”; “Tunic (Song for Karen)”; “Disappearer

Coup de cœur de Rebecca : “Titanium Exposé

8. DIRTY (1992)

 

Avec Dirty, le label Geffen voulait tenir un hit. On est en pleine Nirvanamania et les groupes alternatifs comme Pearl Jam, Alice in Chains ou R.E.M. marchent très bien. Les anciens maîtres de l’underground se hissent en tête des charts, “Smells Like Teen Spirit” passe en boucle sur MTV et les ados portent des t-shirts à l’effigie de Nirvana, Pearl Jam, Soundgarden ou Dinosaur Jr. Si les puristes se désolent de voir leurs groupes préférés se partager la couv’ du magazine musical pour ado avec Michael Jackson et Dr. Alban, les représentants de maison de disque font tous les clubs rock de chaque ville pour dénicher le nouveau talent qui va leur faire rapporter gros. C’est dans ce contexte que le huitième album de Sonic Youth – ce groupe que Kurt Cobain cite comme influence majeure en tant que fan et ami du couple Moore-Gordon – est enregistré. Egalement un an après la tournée de 1991 qui se verra offrir un docu, aujourd’hui culte, intitulé 1991: The Year Punk Broke: axé autour de la tournée de Sonic Youth en Europe, on y rencontre aussi les membres de Nirvana, de Dinosaur Jr., de Mudhoney, etc.: un docu très intéressant pour se replonger dans un époque où les groupes, alors au sommet, se connaissaient tous pour avoir faits leurs premières armes d’abord dans des garages, puis dans des clubs rock: dans le même underground.

Dirty est produit par Butch Vig, le producteur de Nevermind et du Gish des Smashing Pumpkins ainsi que futur membre et tête-pensante de Garbage. En comparaison avec les autres efforts studio du groupe, l’album contient plus de chansons et celles-ci sont généralement plus courtes (“100%”, par exemple, premier single qui sera un hit mineur, dure deux minutes trente). Dirty continue la vague amorcée par Goo et abrite quelques-unes des plus belles pages de Sonic Youth, comme ce poignant “Shoot” (où le féminisme de Kim Gordon brille de ses plus beaux feux), l’atmosphérique “Theresa’s Soundworld”, ou encore l’exceptionnel “Chapel Hill”.

Dirty sera sacré album de l’année par Entertainment Weekly. Il sera le premier album de Sonic Youth a se voir offrir une jolie réédition deluxe dix ans plus tard.

Morceaux phares : “100%”; “Youth Against Fascism”; “Sugar Kane”; “Drunken Butterfly

Coup de cœur de Rebecca : “Shoot

9. EXPERIMENTAL JET SET, TRASH AND NO STAR (1994)

 

Avec Experimental Jet Set, Trash and No Star, Sonic Youth signe l’un de ses plus grands succès – succès notamment porté par “Bull in the Heather”, peut-être le plus gros hit du groupe. Pourtant l’album est peut-être l’un des moins bons du groupe: l’ensemble est globalement bon, mais est peu accrocheur. Les chansons sont relativement courtes, à l’exception de la dernière piste “Sweet Shine” et ses huit minutes, composée et chantée par Kim Gordon. À cette même époque, Kim Gordon crée un nouveau groupe, Free Kitten, d’inspiration riot grrrl: l’aspect immédiat et primaire des compos de Free Kitten se ressent dans la manière d’écrire de Gordon à cette époque (“Quest for the Cup”, “Bone”). L’album n'est cependant pas dépourvu de très bons moments: on pense à la superbe plage d’ouverture “Winner’s Blues” chanté par Thurston Moore, la très belle plage de fermeture “Sweet Shine”, mais encore le hit “Bull in the Heather”, “Skink”, “Screaming Skull” ou “Starfield Road”.

Morceaux phares : “Bull in the Heather”; “Self-Obsessed and Sexxee”; “Starfield Road

Coup de cœur de Rebecca : “Winner’s Blues

10. WASHING MACHINE (1995)

 

Après un dernier album en demi-teinte, Sonic Youth ne laisse pas perdurer trop longtemps ce sentiment mitigé car le groupe revient l’année suivante avec Washing Machine. Et là, à nouveau, on tient du très solide! Kurt Cobain est mort, le rock alternatif et le grunge commencent à passer de mode (les groupes grunge évoluent souvent vers le métal alternatif ou vers quelque chose d’inspiration plus folk), le R&B et l’electro viennent de plus en plus les remplacer dans les charts. Sonic Youth continue de continuer et de briller dans la veine expérimentale.

L’album s’ouvre sur “Becuz”, morceau rock expérimental quelque peu malsain chanté par Kim Gordon, puis enchaîne sur “Junkie’s Promise”, du Thurston Moore pur jus, et sur “Saucer-Like”, superbe morceau à la structure surprenante écrit et interprété par Lee Ranaldo. Les très bons moments se suivent jusqu’au prodigieux final: “The Diamond Sea”: pièce longue de vingt minutes qui montre le groupe au sommet: mélodie douce-amère entonnée par Moore, longues expérimentations semblant moduler le bruit des profondeurs océanes. “The Diamond Sea” est incontestablement la pièce maîtresse de l’opus et l’un des grands classiques de Sonic Youth. Notons également la présence de deux autres grands morceaux: l’étrange duo avec Kim Deal, “Little Trouble Girl”, genre de comptine psycho et obsédante ou le blues expérimental et déluré “No Queen Blues”.

Washing Machine reçoit à sa sortie un très bon accueil critique.

 

Morceaux phares : “The Diamond Sea”; “Little Trouble Girl” (feat. Kim Deal); “No Queen Blues

Coup de cœur de Rebecca : “Unwind

2ytuzag.jpg

11. A THOUSAND LEAVES (1998)

 

Si les morceaux étaient relativement courts sur Experimental Jet Set, Trash and No Star (1994), Sonic Youth offre ici un album où la durée moyenne des plages n'a jamais été aussi longue. Neuf minutes, sept minutes, onze minutes, six minutes, etc. Il s’agit, avec celui qui suivra, NYC Ghosts & Flowers, de l’album le plus expérimental du groupe. L’un des plus difficile d’accès aussi. Le premier single s’intitule “Sunday” (on retrouve Macaulay Culkin dans le clip vidéo): petit bijou à la guitare obsédante qui se termine sur un déflagration de disto plus jouissive que jamais.

Du morceau d’ouverture, “Contre le Sexisme” au final “Heather Angel”, Sonic Youth, débarrassé alors d’une quelconque contrainte commerciale, fait grincer les guitares jusqu’à ce que les larsens approchent le stade de la caresse.

À l’époque, Sonic Youth vient de fonder son propre label (Sonic Youth Recordings): un label par l’intermédiaire duquel le groupe peut égoïstement sortir ses propres albums très expérimentaux. C’est durant cette période de créativité expérimentale que sort A Thousand Leaves. Entre 1997 et 2011 sortiront neuf “SYR” (de SYR1: Anagrama à SYR9: Simon Werner a Disparu).

 

Morceaux phares : “Sunday”; “Hits of Sunshine (for Allen Ginsberg)

Coup de cœur de Rebecca : “Wildflower Soul

12. NYC GHOSTS & FLOWERS (2000)

 

Creusant toujours plus loin la vague expérimentale, Sonic Youth sort NYC Ghosts & Flowers: un disque qui divisera critique, public et fans. Pourtant extrêmement hermétique, il présente une riche palette de sons, dont certains sont inhabituels chez le groupe (“Lightnin’”, “StreamXSonik Subway”). Si une chanson dans l’album précédent faisait référence au poète beatnik Allen Ginsberg, on retrouvera cette influence beat dans l’ensemble des textes de l’album. Ici, les morceaux bénéficient rarement d’une réelle mélodie et les textes sont déclamés comme des poèmes surréalistes au milieu d’une jungle sonore.

 

Morceaux phares : “Nevermind (What Was It Anyway)

Coup de cœur de Rebecca : “Renegade Princess

13. MURRAY STREET (2002)

 

Un an après les attentats du 11 septembre et la collaboration avec Brigitte Fontaine sur Kékéland, Sonic Youth revient avec Murray Street, du nom d’une rue de Manhattan. Le groupe est désormais constitué de cinq membres: en effet, Jim O’Rourke, multi-instrumentiste et producteur (Beth Orton, Joanna Newsom, Wilco, etc.) vient grossir les rangs. L’album ne contient que sept chansons pour environ 46 minutes, et montre un nouveau Sonic Youth. Sur Murray Street, Sonic Youth semble assagi. Les expérimentations sont toujours là, bien présentes, mais le son est moins rugueux, et une nouvelle richesse musicale et mélodique s’offre à l’auditeur. Certains prétendront que la jeunesse sonique est fatiguée, vingt ans après son premier album; d’autres, au contraire, verront en Murray Street un formidable retour en force et l’une de leur galettes les plus abouties. À l’exception du sauvage “Plastic Sun” (véritable critique de la société du paraître et du toc) interprété par Kim Gordon, les morceaux montrent une sagesse mélodique et musicale jamais égalée dans leur discographie: ici, même les déluges de guitares semblent maîtrisés et s’opérer dans un calme apparent.

Murray Street reçoit un excellent accueil critique. En 2009, Pitchfork le mentionne parmi les meilleurs albums de la décennie.

 

Morceaux phares : “The Empty Page”; “Rain on Tin”; “Karen Revisited

Coup de cœur de Rebecca : “Disconnection Notice

14. SONIC NURSE (2004)

 

Sonic Nurse reprend les choses où Murray Street (2002) les avait laissées. Si le précédent album débutait avec le tendre “The Empty Page”, le cru 2004 démarre sur un rock péchû à la Kim Gordon: “Pattern Recognition”. Six minutes trente d’un rock brillant, de guitares carillonnantes et d’expérimentations. La blonde n’avait plus été aussi efficace depuis A Thousand Leaves (1998) et se révèle également excellente sur les trois autres chansons qu’elle interprète: le mélancolique “I Love You Golden Blue” qui n’est pas sans évoquer Nico, le rugueux “Kim Gordon and the Arthur Doyle Hand Cream” (connu à l’origine sous le nom de “Mariah Carey and the Arthur Doyle Hand Cream”) ou l’étonnant et faussement calme “Dude Ranch Nurse”. Les chansons de Thurston Moore sont, quant à elles, toutes relativement calmes, assez longues également: le guitariste continue ce qu’il avait commencer sur Murray Street: de “Dripping Dream” à la protest song anti-Bush “Peace Attack” en passant par “New Hampshire”, Moore alterne mélodies pop douces-amères et déluges maîtrisés de guitares. Lee Ranaldo, enfin, ne signe qu’un seul morceau sur Sonic Nurse, il s’agit de “Paper Cut Exit”: l’une des meilleures plages de l’album: une ouverture à la guitare presque murmurée et une conclusion sur des guitares vrombissantes: la brise devient tempête.

 

Morceaux phares : “I Love You Golden Blue”; “Unmade Bed”; “Pattern Recognition

Coup de cœur de Rebecca : “Paper Cut Exit

qqtp9j.jpg

15. RATHER RIPPED (2006)

 

Après quatre albums aux accents très expérimentaux (deux très difficile d’accès; deux plus apaisés), Sonic Youth laisse Jim O’Rourke sur le bord de la route et retourne aux sources. Le titre de l’album, la pochette, le morceau d’ouverture (“Reena”) donne le ton: c’est fini la branlette arty-artistique, on retourne aux bases! Les morceaux sur Rather Ripped sont, à l’exception de “Turquoise Boy” et “Pink Steam”, plus courts que sur les albums précédents, plus incisifs aussi. Même si Thurston Moore reste dans une tonalité douce-amère, il l’exprime soit avec un swing et une pêche qui rappelle le Sonic Youth d’il y a quinze ans (on pense, par exemple, au superbe “Incinerate”, l’une de ses plus belles réussites dans les années 2000), soit en refusant tout artifice pour ne pas aseptiser l’émotion (“Do You Believe in Rapture?”, “Or”). Lee Ranaldo, lui aussi, fait revivre les fantômes du passé: on pense au tendu “Rats” qui rappelle certaines de ses compos sur Goo ou Dirty.

L’accueil critique et public est très bon. Pitchfork classera Rather Ripped parmi les meilleurs albums de 2006, tout comme Rolling Stone qui lui offrira même la 3ème place sur une liste similaire.

 

Morceaux phares : “Incinerate”; “Pink Steam

Coup de cœur de Rebecca : “Or

16. THE ETERNAL (2009)

 

Trois ans se sont écoulés depuis Rather Ripped. Pour les prolifiques Sonic Youth, il s’agit du plus long laps de temps entre deux sorties d’album. Est-ce le signe de tensions dans le groupe? Le signe du début de la fin? Le titre aussi donne cette impression: The Eternal. Musicalement, The Eternal revisite le glorieux passé de Sonic Youth, tout comme Rather Ripped le faisait déjà. Avec un dose de rugosité maximale. Ainsi, “Sacred Trickster”, beuglée par Kim Gordon, ouvre l’album avec une primalité que l’on avait plus entendu depuis Experimental Jet Set, Trash and No Star (1994), voire peut-être depuis plus longtemps encore. Chaque morceau qui défile confirme cette impression: “Anti-Orgasm”, “Calming the Snake”, “Thunderclap for Bobby Pyn”, etc. La douceur-amère de Thurston Moore, qui caractérisait ses compositions sur les quatre-cinq derniers album de groupe, ne s’illustre ici que sur le superbe “Antenna”: un des grands moments de l’album.

L’album et l’histoire de Sonic Youth trouvent un point final sur les dix minutes de “Massage the History”: pièce atmosphérique avec Kim Gordon au chant/murmure. “…wishing you were here by me… wishing you were here… let’s massage history”.

 

Morceaux phares : “Antenna”; “Sacred Trickster”; “What We Know

Coup de cœur de Rebecca : “Massage the History

17. HORS ALBUM

Morceaux phares : “Kill yr. Idols”; “Touch Me I’m Sick”; “Brother James”; “Superstar

Coup de cœur de Rebecca : "Moist Vagina"

***

 

 

L E S S I D E - P R O J E C T S N O T A B L E S

1. THE WHITEY ALBUM (paru sous le nom de CICCONE YOUTH) (1988)

 

Sorti la même année que Daydream Nation, The Whitey Album est le projet le plus étonnant de Sonic Youth et l’un des plus étonnants jamais conçus par un groupe de rock. Renommé pour l’occasion Ciccone Youth, les New-Yorkais accueillent Mike Watt (ex-membre des cultes Minutemen) dans ses rangs. L’album se veut être un hommage sonic-youthesque aux années 1980 et à Madonna (que l'on voit sur la pochette): pop songs revisitées, hip hop, expérimentations funky. Ciccone Youth se permet tout sur cet album: reprendre deux chansons de Madonna (“Burnin’ Up”, “Into the Groove(y)”), reprendre Robert Palmer (“Addicted to Love”), s’adonner aux expérimentations les plus assourdissantes (“March of the Ciccone Robots”, “MacBeth”, “Platoon II”, etc.), sampler du hip hop east-coast (“Tuff Titty Rap”) et même s’essayer au rap sur fond de disto et de scratching (Kim Gordon sur le cool “Making the Nature Scene”, dont la version originale (non-urbaine) se trouve sur Confusion Is Sex).

 

Morceaux phares : “MacBeth”; “Into the Groove(y)”, “Burnin’ Up

Coup de cœur de Rebecca : “Addicted to Love

2. TV SHIT (1994)

3. SYR1: Anagrama (1997)

4. SYR2: Slaapkamers met Slagroom (1997)

5. SYR3: Invito Al Cielo (1998)

6. SYR4: Goodbye 20th Century (1999)

7. SYR5 (2000)

8. SYR6: Koncertas Stan Brakhage Prisiminimui (2005)

9. SYR7: J’accuse Ted Hughes (2008)

10. SYR8: Andre Sider af Sonic Youth (2008)

11. SYR9: Simon Werner a Disparu (2011)

***

Q U E L Q U E S V I D E O S

Death Valley ’69 (feat. Lydia Lunch)

(extrait de Bad Moon Rising)

 

Shadow of a Doubt

(extrait d’Evol)

 

Schizophrenia

(extrait de Sister)

 

Teen Age Riot

(extrait de Daydream Nation)

(edit version)

 

Addicted to Love (en tant que Ciccone Youth)

(extrait du Whitey Album)

 

Dirty Boots

(extrait de Goo)

 

100% (réalisé par Spike Jonze)

(extrait de Dirty)

 

Little Trouble Girl (feat. Kim Deal) (réalisé par Mark Romanek)

(extrait de Washing Machine)

 

Sunday

(extrait d’A Thousand Leaves)

 

I Love You Golden Blue

(extrait de Sonic Nurse)

 

Incinerate

(extrait de Rather Ripped)

 

Pour en savoir plus sur le rock alternatif et Sonic Youth:

- Rock Alternatif • This Is What You Get

Lien: ici

- Sonic Youth, Dernière Dream Team de la Génération X

Lien: ici

chut..!

apa6wo.jpg

  • Like 6
Lien vers le commentaire

Tes topics envoient toujours du rêve, sache-le. 8)

 

Ce ne sera pas tellement original de dire que le meilleur album reste Daydream nation (pas bien loin après EVOL mais quand même) : incroyable comme ce disque sonne actuel encore aujourd'hui. Avec cette dichotomie entre le crade et le lisse. Goo contient aussi de sacrées perles comme "Tunic", petit chef-d’œuvre que ne renierait pas David Lynch. Enfin pour moi le plus riche et intéressant des Youth se situe clairement dans les années 80, jusqu'à Goo inclus.

J'ai également redécouvert Dirty récemment, pas aussi dégueu que ça (on sent que Garbage a voulu reproduire la même formule sur Bleed like me). Un peu facile mais plutôt bon. Malgré quelques titres satisfaisants entendus dans des samplers, je n'ai pas suivi régulièrement ce qu'ils ont sorti à la suite de cet album : ça semble plutôt inégal.

  • Like 2
Lien vers le commentaire
[...] sacrées perles comme "Tunic", petit chef-d’œuvre que ne renierait pas David Lynch. Enfin pour moi le plus riche et intéressant des Youth se situe clairement dans les années 80, jusqu'à Goo inclus.

 

J'adore "Tunic (Song for Karen)". Ce morceau est d'une force ! Cette guitare rugissante, vrombissante, enivrante, et la voix mi-chantée/mi-parlée de Kim... Il y a effectivement un côté étrange, exaltant, onirique qui rappelle David Lynch, c'est très vrai.

 

Kim Gordon, d'ailleurs, a très, très bien chanté la femme (et le féminisme) dans ses morceaux ("Tunic", "Shoot", etc.)

 

Malgré quelques titres satisfaisants entendus dans des samplers, je n'ai pas suivi régulièrement ce qu'ils ont sorti à la suite de cet album : ça semble plutôt inégal.

 

Non !

  • Like 1
Lien vers le commentaire

Les fameux Sonic Youth, mon Talon d'Achille, j'ai honte.. Il y'a certains groupes mythiques que je ne connais pas ou très peu. Impossible de me prononcer, il ne me reste qu'à les découvrir (enfin et pour de bon). Ce magnifique topic met l'eau à la bouche c'est indéniable.

  • Like 2
Lien vers le commentaire
  • 2 semaines après...
Sympa d'avoir éviter de me chambrer quand je disais ne pas vraiment connaitre ce groupe. Réflexion faite, c'est une émasculation publique que je méritais, c'est assez énorme.

Je vais mettre un long moment à découvrir leur discographie intégrale.

Pour l'heure, j'écoute en boucle les 3 premiers albums que j'ai chopé, à savoir :


-Dirty

-Confusion is sex

-A thousand leaves


J'attaquerai la suite plus tard. Je veux tout comprendre.


J'aime particulièrement la manière dont certains titres sont construits. Quand on pense accrocher une mélodie, la seconde d'après tout peut basculer, au sein d'une même chanson Sonic Youth arrive à composer et décomposer en même temps.

Assez étrange cette perte de repère, une sorte de détérioration rock qui met purement et simplement en transe .

Mes 15 premières minutes d'écoute furent mouvementées, je me suis retrouvé en slip a pogoté tout seul.

Merci.



  • Like 2
Lien vers le commentaire

 

Réflexion faite, c'est une émasculation publique que je méritais, c'est assez énorme.
Je vais mettre un long moment à découvrir leur discographie intégrale.
Pour l'heure, j'écoute en boucle les 3 premiers albums que j'ai chopé, à savoir :
-Dirty
-Confusion is sex
-A thousand leaves
J'attaquerai la suite plus tard. Je veux tout comprendre.

 

 

Et l'extase est droit devant... Daydream Nation, Sister, Goo, Evol, Sonic Nurse, etc. 8)

  • Like 2
Lien vers le commentaire
  • 2 semaines après...

 

Et l'extase est droit devant... Daydream Nation, Sister, Goo, Evol, Sonic Nurse, etc. 8)

 

C'est chose faite concernant Daydream Nation. (une émotion après l'autre sinon je risque de ne pas m'en remettre)

J'ai des soucis avec ma messagerie du coup je ne sais pas si tu auras la réponse à la question que tu m'as posée Reb'^^, mais cet album est tel que vous me l'aviez annoncé :

purement fantastique. Probablement beaucoup plus structuré, plus chiadé aussi mélodiquement que les 3 opus que j'ai écouté jusqu'à présent. On retrouve cette distorsion abstraite dans les guitares et cet univers en demie teinte entre obscurité et lumière flamboyante. On est plongé dans un tunnel qui nous dirige à pleins poumons dans les entrailles du rock (et franchement le mot n'est pas trop faible). C'est bandant !!

J'ai cru comprendre à travers les blogs que j'ai consulté qu'il s'agissait d'un disque au message politique assez fort sur l'Amérique de Reagan.

 

Thurston Moore s'exprimait sur le sujet :

 

"Toute signification de l’Amérique est morte. Reagan parle de paix unique mais l’image que l’on a de ses discours est celle d’un champignon atomique. Une image de l’éradication complète de l’humanité. Notre culture est comme… morte."

 

Ainsi qu'une critique acerbe concernant Le bizz d'Hollywood sur le titre Kissability

 

"Tu es baisable

Tu soupires fort, ça te dit ?

Tu pourrais être une star

Ça ne serait pas difficile’"

 

Voila qui donne à cet album une dimension symbolique encore plus poignante.

 

Bref, il y'aurait tant à dire ..et redire..

  • Like 3
Lien vers le commentaire
  • 2 ans après...

Je me trouve actuellement dans une phase où il me faut deux ou trois albums minimum du groupe à écouter tous les jours. Diantre, c'est tellement jouissif à chaque fois : unique et inégalable.

EVOL (comme d'habitude, ceci dit), Experimental Jet Set, Trash And No Star et NYC, Ghosts & Flowers se payent une certaine place de choix.

 

:crazylove:

 

 

 

  • Like 2
Lien vers le commentaire

Je te conseille Bad Moon Rising et EVOL, Roméo : les deux albums sortis entre Confusion Is Sex et Sister. C'est intéressant de voir l'évolution du groupe dans les années 1980.

Par extension, j'ai toujours trouvé fascinante l'évolution d'une poignée de groupes issus du post-punk pendant ces année-là. Hüsker Dü (vous aimez ?), un exemple parmi d'autres, qui passe d'un son hardcore sans concession à quelque chose de beaucoup plus rond, pop même parfois, et qui annonce le rock alternatif tel qu'on le connaît dans le début des années 90. Sonic Youth fait partie de ces groupes : des débuts sans concessions, et une évolution, une richesse, une profondeur qui s'acquiert à chaque album, tous les ans, pour arriver à des chef-d'oeuvres alternatifs en fin de décennie, préparant le terrain pour l'explosion du rock alternatif au début des nineties.

 

Un album de Sonic Youth que j'aime beaucoup (et dont on parle peu, en général), c'est Sonic Nurse (2004). Je le préfère à son grand frère, le très apprécié, Murray Street (2002). Cela dit, il y a certainement un facteur affectif : j'ai découvert le groupe en 2004, avec ce disque, avant d'enchaîner et d'écouter Dirty, Daydream Nation, etc.

  • Like 2
Lien vers le commentaire
  • 2 mois après...

Le 17 juin prochain sortira Spinhead Sessions qui comprend des morceaux enregistrés en 1986 juste après la sortie d'EVOL pour le film Made In U.S.A. réalisé par Ken Friedman relatant un road trip au cœur des Etats-Unis. .Apparemment, tous les morceaux seraient instrumentaux.

 

Un premier extrait Theme with Noise a été dévoilé cette semaine :

Pochette :

sonic-youth-spinhead.jpg

Tracklist :

1. Ambient Guitar & Dreamy Theme

2. Theme with Noise

3. High Mesa

4. Unknown Theme

5. Wolf

6. Scalping

7. Theme 1 Take 4

  • Like 3
Lien vers le commentaire
  • Membres qui parcourent ce sujet   0 membres

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...