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Superbes articles Jimecca (Puis-je ?). Comme Derf, je ne me suis jamais vraiment penché sur Lovesexy, dont j'adore pourtant le Alphabet St. Je trouve éprouvant le système du mono-piste, moi qui aime grapiller les chansons au gré de mes envies. Je n'ai donc que rarement mis ce CD sur ma platine et n'ai même pas pris la peine de l'extraire en MP3.

 

Du coup, si quelqu'un peut m'envoyer un rip HQ de la version dans laquelle les titres ne s'enchainent pas (Tia ? :blush:), je suis preneur.

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Go baby, go go!

 





Prince & the Revolution | Around the World in a Day

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En 1985, Prince est une superstar. L'accueil public et critique de son monumental Purple Rain a été d'autant plus phénoménal qu'il était inattendu. Toujours avec son groupe The Revolution, il enregistre le successeur du disque qui l'a rendu célèbre : Around the World in a Day, dont le titre fait incontestablement pensé à sa nouvelle renommée internationale. Pourtant, il n'a pas l'intention d'écrire un resucé de Purple Rain, mais il désire par contre creuser la veine pop dans laquelle il s'engouffre de plus en plus profondément au fil des albums. Au sommet de sa gloire, il s'inspire également de l'album que beaucoup considère comme le plus grand de tous les temps : Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles, dont l'empreinte psychédélique marque énormément le son d'Around the World in a Day. Toujours à contre-courant, Prince joue un pari risqué : il exige qu'aucun single ne soit disponible avant le premier mois suivant la sortie du disque, afin d'éviter que le public n'associe trop facilement un morceau à l'opus. Il considère sa nouvelle création comme un « tout » cohérent et réclame du public qu'il en fasse autant : oui, c'est Prince, quoi !

 

Dés l'introduction du morceau "Around the World in a Day" à la flûte enchanteresse et ses paroles « Open your heart / Open your mind », on est prévenu quant à la couleur psychédélique de l'album. Ce premier titre est une délicate entrée en matière dans un monde pop sophistiqué, mais les choses sérieuses commencent réellement avec "Paisley Park", du nom de son nouveau studio d'enregistrement, et le premier single en Angleterre. "Paisley Park" est une fantastique chanson pop psyché, où ni la guitare et ses larsens, ni les cordes, ni les percus et ni les synthés ne parviennent à prendre le dessus : tout est subtilement maîtrisé dans une parfaite harmonie pop. "Condition of the Heart", sur la troisième plage du disque, est une superbe ballade principalement jouée au piano et introduite par un prologue carrément ambiant. Notre périple autour du monde se poursuit avec le morceau phare de l'album et premier single aux États-Unis : "Raspberry Beret". Si la chanson pop parfaite existe, elle doit ressemble à "Raspberry Beret" comme deux gouttes d'eau. Je ne cacherai pas mon amour pour ce morceau, pour son refrain joyeux et sautillant, pour ses superbes cordes, pour ses chœurs féminins assurés par les fidèles Wendy & Lisa. En trois minutes trente, tout est dit, rien est à ajouter, rien est en trop, et on a fait le plein d'énergie pour le reste de la journée : c'est ça, la perfection pop. "Tamborine", dernier titre très saccadé de la face A, repose principalement sur ses percussions. Il clôture la première partie sur une note beaucoup plus funky, et finalement plus anecdotique.

 

"America", que le New York Times compare à une 'protest song' des années 1960, ouvre la face B de façon plus rock'n'roll. Avec l'album Controversy, Prince avait déjà abordé dans ses textes des thèmes plus politiques, notamment sur "Ronnie, Talk to Russia" ; ici, Prince manifeste à nouveau son insatisfaction face à la politique (américaine) pour l'un des titres les plus péchus de l'album. "Pop Life", l'autre chanson phare du disque, arrive ensuite. Tout aussi pop et parfaite que "Raspberry Beret", le Kid y relate les inconvénients de la célébrité. Sheila E., la petite protégée de Prince à l'époque, assure la batterie. Pour ceux qui, comme moi, trouvent le morceau trop court : il existe une version longue de neuf minutes. "The Ladder", que l'on voit dessinée sur la pochette, est l'une des plus belles ballades de l'album. Prince maîtrise la technique du crescendo à la perfection, et si "The Beautiful Ones" sur Purple Rain ou "The Cross" sur Sign "" The Times en sont probablement les meilleurs exemples, "The Ladder" n'a pas grand-chose à leur envier. Le disque s'achève sur "Temptation", le plus long morceau de l'album. Bien que son mélange de rock et de jazz fasse preuve d'une originalité notable, le titre est bien trop démonstratif et vain pour passionner. Il s'agit globalement d'un titre quelque peu hors propos, heureusement les deux dernières minutes, plus psychédéliques, le réconcilie avec la ligne directrice de l'opus.

 

À sa sortie le disque receva des critiques peu élogieuses, et il n'a depuis toujours pas été réhabilité. Pourtant, Around the World in a Day est riche en surprise, mais il a peut-être la malchance d'avoir paru juste au milieu de quatre authentiques chefs-d'œuvre : 1999 (1982), Purple Rain (1984), Parade (1986) et Sign "" The Times (1987). De plus, il s'agit de l'album le moins funk du Nain. À cette époque, où il tenait à démontrer l'étendue de son talent en s'essayant à une multitude de style – le sommet de cette quête sera Sign "" The Times –, une partie du public de la première heure commence à prendre ses cliques et ses claques pour se barrer.



NOTE : 16/20

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Quelle excellente critique ! Around the world in A day est sans doute mon album préféré de prince même si beaucoup d'autres s'en rapproche ! Sa carrière musicale est tellement riche et intense que c'est parfois difficile de savoir ce qu'on préfère : d'autant qu'il touche à tous les styles ! mais dans la pop c'est sans doute celui çi qui se détache le plus : maitrisé du début à la fin !

je rêve toujours et encore d'une réédition totale de ses albums remasterisés pour qu'enfin on puisse profiter au mieux des productions de ce génie sans être obligé de monter le son au max pour entendre les subtilités des chansons etc !

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Prince | Come

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1958-1993 : Prince est mort, et il ne ressuscitera qu'après le nouveau millénaire, avec l'efficace The Rainbow Children (2001). Entre 1993 et 2001, Prince vide ses tiroirs pour terminer au plus vite son contrat avec Warner, maison d'édition pour laquelle il est devenu, selon ses dires, un « slave » – et il n'est pas trop du genre à chanter "I'm a Slave 4U" comme Spears –, il change également de nom de scène en 12px-Prince_logo.svg.png – son symbole imprononçable (toujours pratique quand tu dois te présenter) –, il déclare son émancipation artistique (Emancipation (1996), un triple-album, un projet qu'il ambitionnait depuis dix ans avec son disque non-édité Crystal Ball), écrit de nombreux albums, parfois mauvais (Chaos & Disorder (1996), Rave Un2 the Joy Fantastic (1999)), parfois honnêtes (The Gold Experience (1995), Emancipation (1996)), mais jamais géants. Que l'on soit clair dés le début, Come n'est pas brillant.

 

Le long préliminaire est le sexy "Come", dont le titre a deux significations (« viens » et « jouis »). Long de plus de onze minutes, ce morceau new jack, sans être mauvais, se révèle en réalité plutôt longuet et bien peu passionnant. "Space" et son gimmick au synthé captivent déjà plus que son prédécesseur. Chanson chaude aux paroles qui le sont tout autant, "Space" est le second single de l'opus mais ne rencontrera aucun succès. Le troisième titre, "Pheromone", est l'un de mes favoris. Il débute par des murmures princiers sur fond de vagues, avant de se transformer en un titre urbain à la "The Continental" sur The Love Symbol Album (1992) : efficace. Ensuite vient "Loose !", chanson assez étonnante, puisque Prince s'essaie à de la jungle/dance rock à la Prodigy, en moins hardcore tout de même. Un coup d'essai honnête. Le très court "Papa" est, quant à lui, presque un morceau d'atmosphère. Excellent titre, chaud et subtil, aux paroles sombres, où Prince parle plus qu'il ne chante sur une boucle électro et des handclappings avant d'exploser sur une final funk/rock. "Race" est un morceau funky assez anecdotique, ressemblant lui aussi à "The Continental". La chanson suivante s'intitule "Dark" : longue ballade sensuelle et agréable, quoiqu'anecdotique, ponctuée de cuivres et où Prince assure lui-même les chœurs. Autre morceau d'atmosphère, mais en moins efficace que "Papa", "Solo" (comprends : « so low », de l'humeur du Kid) est accompagné d'une harpe. "Letitgo", chanson R&B aux nets accents soul, est le premier single de l'album, probablement son plus mauvais lead single depuis… longtemps. Le génie de Prince est loin, il s'agit d'un mid-tempo R&B finalement assez quelconque. Le final, sa guitare, ses cordes et son clavier, sauve un peu le morceau. Puisque le ridicule ne tue pas, Prince te réserve une abomination pour conclure son disque : "Orgasm", apothéose du caractère chaud et sexy dans lequel s'inscrit l'album. Durant une minute quarante, on entend une femme en plein orgasme sur fond de vagues et de guitares saturées. Grotesque.

 

À la sortie de Come, Prince n'avait qu'une seule chose en tête : saboter son propre disque et sa promo : ouais, c'est Prince, quoi. Dégoûté par Warner, il haïssait l'idée que son ex-maison se fasse encore un peu plus de fric sur son dos. Il affirmait alors que Come n'était composé que de vieux morceaux, autrement dit : des fonds de tiroir. En réalité, ce n'était pas tout à fait vrai : la majorité des titres de l'album sont issus des mêmes sessions que ceux de The Gold Experience, qui sortira l'année suivante. Par contre, à l'écoute de Come, on ne peut en effet éviter cette désagréable impression d'entendre des rejets. Prince n'innove pas, les morceaux urbains ont tendance à se ressembler, et mis à part quelques exceptions ("Loose !", "Papa"), il reprend des recettes déjà connues. Come est un album mineur, largement dispensable.



NOTE : 10/20

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"Around The World In A Day" est un des meilleurs opus de Prince (la cover étant une des pires). Je l'ai découvert grâce à Vanessa Paradis qui l'avait cité à l'époque comme un de ses albums de chevet. Je buvais ses paroles quand j'étais gamin^^

J'aime cet album de A à Z. Très pop, très cohérent. "Pop Life" et "Raspberry Beret" sont deux titres marquants de la discographie de Prince: je pensais que cet album avait été un succès critique et public. C'est surprenant.

 

"Come", quand à lui, est effectivement un album oubliable mais comme tu le dis Jim, quelques titres sortes du lot. "Papa", "Loose" et "Solo" que j'aime beaucoup. J'aime aussi "Letitgo", très bon single, assez proche de "Gold" sur l'album qui suivra. 4 titres sur 10, c'est déjà pas si mal pour des "fonds de tiroirs". Le plus agaçant c'est ces bruits de vagues récurrents et cet horrible piste qu'est "Orgasm". Cela dit, "Come" est un album que j'ai finalement beaucoup écouté, non sans plaisir.

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Pourquoi est'il si difficile de trouver des lives de Prince ? meme sur Deezer il n'y a que 3 albums de dispo, sur youtube trés peu de clips ..

 

C'est quoi son probléme ?

Le problème est simple : Prince a le contrôle total de son oeuvre, et il fait systématiquement retirer ses chansons de toutes les plates-formes gratuites (Youtube, Deezer etc...)

 

Si on veut du Prince, il faut payer.

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Putain, El Diabolo s'est inscrit sur CIF :mellow:

J'ai envie de mourir. It's like a nightmare come true.

 

C'est un peu abusé comme attitude je trouve... Ca fait vraiment artiste très fermé.

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Prince | Sign '☮' the Times



 

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S'il ne devait en rester qu'un, ce serait celui-ci : c'est probablement ce que devait penser Prince quand il s'est attelé à l'écriture de son ultime pièce de maître. Entre Parade (1986) et Sign "" the Times (1987), Prince a composé pas moins de trois projets qui ne paraîtront finalement jamais : Dream Factory (la dernière création avec The Revolution), Crystal Ball, un triple-album, et Camille, du nom de son alter-ego : c'est donc un Prince au sommet de son inventivité artistique qui compose, presque tout seul, Sign "" the Times, double-album, largement reconnu comme l'un des dix meilleurs albums des années 1980.

 

L'opus débute par la chanson-titre et le premier single, le funk "Sign "" the Times", au texte effroyablement acide et pessimiste (« Hurricane Annie ripped the ceiling of a church and killed everyone inside / U turn on the telly and every other story is tellin' u somebody died »). La chanson étonne également par son fondamental minimalisme : "Sign "" the Times"est l'apothéose de ce que Prince expérimentait déjà depuis Dirty Mind : vers l'essence des choses, toujours plus loin, en débarrassant les compositions du secondaire. Cette théorie "néoplasticienne" sera également d'application pour "Housequake", "The Ballad of Dorothy Parker" ou l'excellent "Forever in My Life", tous trois également issus du premier disque du double-LP. Que ce soit sur ces morceaux ou sur le sexy "It", au superbe final, les percussions sont particulièrement mises en avant, parfois plus encore que la voix : ce n'est probablement pas un hasard si au centre de la pochette de l'album trône triomphante la batterie et que seul la moitié du visage de Prince est visible, comme s'il disparaissait. Pourtant, le joyau pop, vaguement rétro, "Starfish and Coffee" prouve également que, mélodiquement, Prince a rarement été aussi bon.

 

Le second disque s'ouvre sur la pop de "U Got the Look", probablement le tube de l'album, dont l'association de la guitare stridente et du synthé enracine définitivement la chanson dans quelque chose de très « new wave », rappelant les ambiances que l'on retrouvait au début des 80s chez les Missing Persons, par exemple. Le morceau suivant est l'un des plus déroutants de toute la discographie de Prince, et aussi l'un des meilleurs : le pop/funk "If I Was Your Girlfriend". Rescapé de son projet androgyne intitulé Camille, son double féminin, le morceau voit Prince au sommet de sa schizophrénie puisqu'il l'interprète sous le nom de Camille avec une voix plus aigüe et légèrement modifiée électroniquement. La couleur du morceau est d'un romantisme sombre. Fin 1987, le Nain prendra le contre-pied de "If I Was Your Girlfriend" avec "Bob George", sur The Black Album, en jouant le rôle d'un gangsta rappeur misogyne. Les TLC reprendront sans grand succès "If I Was Your Girlfriend" sur leur célèbre et très bon CrazySexyCool en 1994. Le titre suivant, "Strange Relationship", autre rescapé du projet Camille, est une chanson pop/funk au gimmick addictif. Autre single, "I Could Never Take the Place of Your Man", qui rappelle le "Play in the Sunshine" de la première face, est l'un de mes morceaux favoris de Sign "" the Times. Il s'agit d'un long morceau de six minutes trente où Prince prouve à nouveau ici à quel point il maîtrise la pop tant la mélodie, subtile, est imparable. Pourtant, comme l'illustrent les solos de guitare et le long coda instrumental, ce titre a une couleur finalement très rock, tout comme le suivant : "The Cross" : mon moment préféré de l'album, et l'une des mes trois chansons préférées du Kid, tout album confondu. À l'instar de "Purple Rain", c'est un sublime morceau rock aux accents gospel avec un crescendo maîtrisé. "It's Gonna Be a Beautiful Night" est un long jam funk enregistré live et avec son ex-groupe, The Revolution. "Adore", qui clôture le véritable tour de force qu'est Sign "" the Times, apporte une couleur sensuelle et soul. Sur ce morceau, Prince chante divinement bien : sa voix, pure et nue de tout artifice, offre une palette de couleurs impressionnante. La voix reprend le dessus sur les percussions : Prince a gagné le combat.

 

Malgré ses nombreuses qualités mélodiques, Sign "" the Times n'est pas un album facile d'accès. L'absence d'un single fort à la "Kiss", le manque d'évidence radiophonique des ballades "Slow Love" et "Adore", en comparaison avec, par exemple, "Diamonds and Pearls", le minimalisme ambiant ou encore la multiplicité des genres musicaux (funk, pop, rock, soul, R&B, dance, new wave) : tout ça le rend difficile à cerner aux premières écoutes. Pourtant une fois apprivoisé, Sign "" the Times se révèle être l'album d'une vie. Inclus dans tous les classements imaginables des plus grands disques de tous les temps (Rolling Stone, The Times, VH1, Q, etc.), Sign "" the Times est pour Prince plus que l'album d'une énième confirmation, c'est carrément le disque de l'avènement au Panthéon des plus grands.

NOTE : 18/20

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