mardi 30 juin 2015 14:27

Charles Pasqua est mort : ses relations tendues avec le rap et la techno

Par Hilal EL AFLAHI | Rédacteur
Charles Pasqua s'est éteint hier à l'âge de 88 ans. La relation entre l'ex-ministre de l'intérieur et le monde de la musique a toujours été tendue. La cause ? Ses "combats" menés dans les années 90 contre la {rave party} et le rap, plus particulièrement un groupe, Ministère Amer.
Crédits photo : ABACA
Au milieu des années 90, les raves font leur apparition en France, des centaines voire des milliers de jeunes de 15 à 25 ans se réunissent dans des lieux secrets pour faire la fête sur de la musique techno. Les fêtards se retrouvent dans des usines désaffectées, des caves ou en forêt. Le problème, c'est que ces raves sont un haut lieu de consommation de drogues. C'est cette activité qui inquiète les autorités qui décident de multiplier les actions contre ces soirées. Charles Pasqua décide alors de multiplier les descentes de police dans les raves et de punir lourdement les organisateurs lorsque de la drogue est retrouvée sur les lieux.

Le ministre se défend d'être "anti-techno"


Plusieurs clubs connus comme étant de hauts lieux de la musique techno font l'objet de fermeture et les organisateurs sont condamnés à de lourdes amendes. Le patron de la brigade de l'époque est formel : « Qui dit rave dit ecstasy ». Même si Charles Pasqua se défend de mener une politique "anti-jeune" ou "anti-techno", c'est l'image qu'il renvoie. Les adeptes des raves ou amateurs de techno se mobilisent et se réunissent dans plusieurs villes de France pour exprimer leur mécontentement. Le collectif "Tekno national" qui rassemble plusieurs organisateurs de soirées, écrit au ministre de l’Intérieur pour mettre fin à cette campagne de dénigrement et dénoncer l'amalgame dont ils estiment être victimes. Véhicules colorés et musique techno à fond, les jeunes revendiquent le "droit de faire la fête".

Une amende de 250.000 francs


Le groupe de rap Ministère Amer composé notamment de Stomy Bugsy et Passi est dans le collimateur du ministre de l’Intérieur de l'époque. Les paroles très dures envers la police dans leurs morceaux ou même en interview font scandale. En 1992, le morceau "Brigitte, femme de flic" et ses paroles très crues choquent « Aucune force d'Etat ne peut stopper une chienne en rut, surtout pas quand c'est la putain de fille d'une brute, c'est-à-dire d'un flic de pute ». Charles Pasqua souhaite interdire la sortie de leur album, en vain. Avec le morceau "Sacrifice de poulets" qui figure dans la bande originale du film "La Haine" , le groupe suscite une nouvelle fois la polémique. Après les propos tenus par le groupe lors d'interviews, notamment à Rock & Folk, où ils déclarent vouloir renverser un policier quand ils le croisent, le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua porte plainte et le groupe est condamné à une amende de 250.000 francs.

Charles Pasqua toujours d'actualité pour les rappeurs


Depuis sa plainte contre Ministère A.M.E.R, sa politique envers les immigrés et les nombreuses affaires judiciaire dans lesquelles l'ancien ministre était impliqué, l'homme politique d'origine corse traverse les époques et se retrouve au milieu de punchlines de nombreux rappeurs :

En 1998, Diams met Pasqua et Le Pen côte à côte dans "Extrême minée" :« Y s’passe quoi / Le Pen Pasqua / Les squales de la politique, mec casse-toi ! / Enfile un casque ou masque-toi / Qui que tu sois si t’es de leur côté / Dans notre rage notre haine, c’est sûr tu seras coté »

En 2008, Rohff cite le ministre dans le morceau "Expression du malaise" :« La violence est en cloque, leurs pilules ne passent pas / Parmi nous des crapules, comme parmi eux des Pasqua / Nique les vendus adeptes des milieux huppés / N'essaie pas de nous dupper, ton rap pue l'UMP »

En 2012, le morceau "Kalash" est l'occasion pour Booba de saluer l'ancien ministre à sa façon : « J'suis l'meilleur cela va d'soi / B.2.O.B.A. escroc mafieux comme Charles Pasqua »

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