jeudi 12 septembre 2013 11:05

Julio Iglesias et Dalida : leurs chansons utilisées comme instruments de torture

Par Julien GONCALVES | Rédacteur en chef
Enfant des années 80 et ex-collectionneur de CD 2 titres, il se passionne très tôt pour la musique, notamment la pop anglaise et la chanson française dont il est devenu un expert.
"Laissez-moi danser", "Gigi l'amoroso", "Vous, les femmes"... Ces tubes résonnent encore aujourd'hui mais s'ils sont devenus des standards populaires, ils ont également fait vivre un véritable cauchemar aux prisonniers chiliens, sous Pinochet. Une étude révèle ainsi que les répertoires de Julio Iglesias et Dalida étaient utilisés comme instruments de torture.
Crédits photo : Pochette du best-of de Dalida
Il y a des nouvelles qui font plaisir, d'autres beaucoup moins. Dalida reste l'une des plus grandes stars de son époque, qui a traversé plusieurs décennies grâce à ses chansons devenues cultes. Des années 50 aux années 80, elle a été encensée par le public français notamment, et ses titres sont encore dans tous les esprits, de "Il venait d'avoir 18 ans" à "Gigi l'amoroso" en passant par "Salma Ya Salama", sans oublier évidemment "Mourir sur scène" et "Laissez-moi danser". D'ailleurs, la comédie musicale "D.I.S.C.O" a choisi son "Gigi in paradisco" comme premier extrait de son show. De son côté, Julio Iglesias est sans doute le latin lover le plus populaire chez la gent féminine et il a su faire chavirer les cœurs durant plus de 40 ans de carrière avec des chansons romantiques, devenues des standards, comme "Vous les femmes" ou "Je n'ai pas changé".

Oui, Dalida et Julio Iglesias restent des artistes mythiques, mais une étude britannique révèle que leurs chansons ont aussi été utilisées à des fins plus... discutables. Cette année, le Chili commémore les 40 ans du coup d’État du général Augusto Pinochet et le Daily Mail vient de publier le résultat des recherches de Katia Chornik, chercheuse à l'université de Manchester. Elle s'est penchée sur l'importance de la musique dans les prisons et camps de concentration sous Pinochet. En effet, elle dévoile que des chansons étaient diffusées chaque jour, à volume maximum et sans interruption, afin de miner psychologiquement les prisonniers. Une pratique courante encore aujourd'hui, notamment au sein de l'armée américaine. Mais les anciens détenus et un membre des services secrets chiliens qu'elle a rencontrés lui ont fait quelques révélations sur la playlist préférée des troupes du dictateur.

Découvrez un live de "Gigi l'amoroso" de Dalida :



En effet, Katia Chornik avance que "My Sweet Lord", titre de George Harrison, ainsi que la bande originale inquiétante et perturbante du film "Orange mécanique", film de Stanley Kubrick, étaient particulièrement plébiscités. Mais ce n'est pas tout. Les chansons de Julio Iglesias et celles de Dalida étaient également utilisées comme sévices. « Jouées à plein volume pendant des journées entières, des chansons à l'origine populaires ont été utilisées pour infliger des dommages psychologiques et physiques » a expliqué la chercheuse, à l'origine de ce buzz. Un ex-prisonnier du centre de Tres Alamos a d'ailleurs confié que "Gigi l'amoroso" avait été un véritable cauchemar lors de sa détention. Ses bourreaux avaient l'habitude de chanter ce tube en l'emmenant en interrogatoire, avant de le torturer avec cette chanson en bande-son. Mais l'étude révèle également que « la musique a rapproché les prisonniers car elle était un moyen pour eux de faire face à leurs terribles souffrances ».

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