lundi 30 janvier 2012 16:51

Le Centre national de la musique de Frédéric Mitterrand ne fait pas l'unanimité

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
Le Centre national de la musique, dont l'accord-cadre vient d'être signé le 28 janvier par les représentants de la musique enregistrée et du spectacle vivant invite déjà au débat. Le financement et la question de la force de chacun des deux acteurs ne semblent pas assez égalitaire pour ne pas voir l'un l'emporter sur l'autre. C'est en tout cas l'opinion des syndicats du spectacle vivant.
Crédits photo : ABACA
C'est le samedi 28 janvier qu'a été signé l'accord-cadre destiné à mettre en place le Centre national de la musique, visant à subventionner la production et la distribution musicale. Selon le projet de lois de finances 2012, le CNM servira à « rassembler le soutien à la musique enregistrée et au spectacle vivant dans un établissement public couvrant l'ensemble de la filière ». Un équivalent du Centre national de création cinématographique qui n'enchante pas tous les acteurs puisque l'accord à peine signé, certains d'entre eux avouent leurs craintes d'être marginalisés.

En effet, même s'ils ont ratifié l'accord comme l'ont fait les auteurs, compositeurs et producteurs, les représentants du spectacle vivant se demandent s'ils ne seront pas prochainement oubliés comme ils l'ont été dans le discours du Ministre de la Culture et de la Communication Frédéric Mitterrand samedi dernier, lors du Midem : « On a été un peu choqués » s'est exclamé Jules Frutos, Président du Prodiss, le syndicat des producteurs de spectacles et concerts (selon "Les Echos"). C'est « une provocation, un outrage, un affront au spectacle vivant ? […] Le spectacle vivant a été cité au milieu d'une phrase au milieu du discours. Il ne rentre pas dans la philosophie du futur CNM » a-t-il ajouté, visiblement indigné.


"On nous a promis un avenir radieux"


Ce qui inquiète tout particulièrement les producteurs de spectacles et de concerts, ce sont les financements. Quels budgets leur seront alloués ? En théorie, une taxe sur les abonnements Internet devrait être levée. Autant la Majorité actuelle que le Parti Socialiste semble d'accord sur ce principe, ce qui, à moins d'un retournement de situation inattendu, permettra au CNM d'ouvrir et même d'être financé. Cependant, dans l'attente de cette taxe, c'est le CNV (Centre national de la chanson, de la variété et du jazz), aussi appelé à être absorbé par le futur CNM, est présenté aujourd'hui comme « le principal contributeur au budget du CNM, via la taxe sur les billets de concerts qu'il récolte (23 millions d'euros l'année dernière) » rappelle le journal Les Echos.

« On nous a promis un avenir radieux, mais il n'est jamais simple pour un établissement de se voir absorber par un autre. Si l'ensemble des conditions évoquées sont remplies, sur le financement, le mode de gouvernance, la progression des aides, nous ne pouvons que nous réjouir. Mais nous sommes attentifs et vigilants. » rappelle de son côté Jacques Renard, Directeur du CNV. Car il n'est pas question de voir les deux piliers du CNM entrer en conflit. La musique enregistrée et le spectacle vivant, représentant un poids quasi-identique en termes de chiffres d'affaires, ont besoin l'un de l'autre pour exister. Et c'est pour cette raison que le CNM ne doit pas voir l'un écraser l'autre. Les besoins et ressources devraient cependant très prochainement être fixés.

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