mardi 14 juin 2011 14:31

Ganaël Joffo : de Jacques Dutronc aux Mini-Star...

Par Romain PONTAUD | Rédacteur
Le 27 mai sortait en librairie "La princesse au petit poids", livre autobiographique dans lequel Ganaël Joffo aka Anne-Marie Nebot revient non sans humour sur sa jeunesse de chanteuse, entre collaborations avec Jacques Dutronc et Maxime Le Forestier et période noire d’animation de supermarchés. En toile de fond sa lutte contre l’anorexie, maladie dont elle aura mis plus de 20 ans à guérir.


Le nom d’Anne-Marie Nebot ne vous dit peut-être rien pourtant en cet été 1967, son premier 45 tours "Le vent malin" est un des grands succès du label Vogue. Comme Françoise Hardy ou Alice Dona quelques années plus tôt, c’est au Petit Conservatoire de la Chanson qu’elle fait ses premiers pas de chanteuse. Mireille, peu emballée par cette petite jeune fille au physique à mi-chemin entre celui de Brigitte Bardot et Sylvie Vartan, lui déconseille purement et simplement de poursuivre dans cette voie-là ! Le sort en décidera autrement puisque quelques temps plus tard, en accompagnant une amie au "Jeu de la chance" (séquence qui révéla notamment Mireille Mathieu), Anne-Marie est remarquée par Jacques Wolfshon le directeur artistique des disques Vogue qui lui fait signer un contrat sur le champ. Dans la foulée, il lui présente un jeune et timide musicien, un certain Jacques Dutronc, pour l’accompagner dans l’enregistrement de sa première chanson : "Le vent malin".

Visionnez le scopitone d'Anne-Marie Nebot, "Le vent malin" (1967) :


Le disque rencontre un assez bon accueil auprès du public (au grand dam de la famille d’Anne-Marie qui ne voit pas cela d’un très bon œil) et la chanteuse se retrouve rapidement intégrée dans la “bande à Dutronc”. C’est là qu’elle côtoie notamment Zouzou, les Charlots ou Claude Puterflam également vedettes du label.
Son second 45 tours sort au moment des événements de mai 68 ce qui lui vaut de passer complètement inaperçu et d’être débarquée de chez Vogue. C’est chez CBS qu’Anne-Marie “trouve refuge” en 1970. Nouveau départ, nouveau nom. C’est désormais sous le pseudonyme de Gaynael qu’elle enregistre les chansons "Romantale et sentimentique" ou "Chapeau sabots" (en duo avec Jacques Blanchard).

Ecoutez Gaynael, "Romantale et sentimentique" (1970) :


L’année 71 la voit signer chez Polydor et perdre un Y pour devenir Ganaël. C’est aussi l’année de sa rencontre avec Maxime Le Forestier avec lequel elle passe des nuits entières à composer des chansons et noue une véritable complicité artistique. De cette période nait le 45 tours "Je n’ai plus que la chanson". Entre temps celui-ci enregistre la chanson "San Francisco", suivi de l’album "Mon frère" avec le succès que l’on sait.

Visionnez Ganaël/Maxime Le Forestier, "Je n'ai plus que la chanson" (1971) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


Après plusieurs disques chez Polydor, c’est chez Pathé-Marconi qu’en 1974, sort "Ta liberté". A cette époque, Ganaël vit une idylle avec le musicien Jean-Pierre Castelain (connu notamment pour ses collaborations avec Françoise Hardy sur les albums "Message Personnel" et "Entr'acte") et c’est avec lui qu’elle compose les dix chansons de l’album. Malheureusement le disque ne connait qu’un succès d’estime ce qui lui vaudra par la suite quelques années de traversée du désert. Elle ne cesse pourtant pas d’écrire mais plutôt pour les autres : Nicole Croisille, Fabienne Thibeault ou encore Line Renaud.

En 1978, Ganaël fait plusieurs apparitions à la télévision ("Midi première", "Restez-donc avec nous le lundi", "Un sur cinq"...) pour présenter son nouvel opus "Les nanas au sirop" dont sera extrait un unique 45 tours promo reprenant les titres "Les cool babas" et "Les lolos du goûter".

Visionnez Ganaël, "Les lolos du goûter" (1978) :


Après un ultime album au début des années 80 sur lequel figure notamment l'adaptation française de "The Rose", chanson popularisée par Bette Midler (qui vaudra à Ganaël de se retrouver n°1 sur certaines radios gays) elle décide de raccrocher pour se consacrer à sa famille. C’est désormais dans l’ombre qu’elle continue de composer.

En 1984, elle se retrouve enrôlée dans l’aventure des Mini-Star, célèbre groupe pour enfant, et écrit le tube "Danse autour de la terre" (aux côtés de Chantal Richard aka Sloane), suivi de "Arrête ton clip" et "Papa comme nous", ainsi que divers génériques de dessins animés ("Les Bubblies", "Cubitus", "Ghostbusters"…).

Visionnez Mini-Star, "Danse autour de la terre" (1984) :


C’est la découverte du Refuge (une association qui propose un hébergement temporaire et un accompagnement social, médical et psychologiques aux jeunes victimes d’homophobie) et son implication dans cette association pour laquelle elle a écrit la chanson "De il à il", qui ont poussé Ganaël à se remettre à l’écriture et à remonter sur scène en novembre dernier au Théâtre de la Providence à Paris. Besoin pour elle de chanter ce qui la touche et la choque.

Ecoutez Ganaël, "De il à il" (2010) :
Le player Dailymotion est en train de se charger...


C'est un parcours atypique, une vie de femme, de chanteuse, d'auteur et de mélodiste souvent dans l'ombre plus ou moins volontairement que "La princesse au petit poids" met aujourd'hui en lumière. Un récit troublant et sincère qui nous permet de mieux appréhender les dangers de l'anorexie et le parcours semé d’embûches du monde de la chanson.
Pour en savoir plus, visitez son Facebook officiel.
Découvrez une interview exclusive de Ganaël (Swingin' Mademoiselles).
Visionnez Ganaël, "Les étages" (1972) :

Charts in France

Copyright © 2002-2024 Webedia - Tous droits réservés

  • A propos de Pure Charts
  • Publicité
  • Politique de cookies Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Nous contacter