jeudi 12 mai 2011 13:26

"Je veux signer chez AZ" : Benjamin Marciano

Directeur artistique chez AZ et membre du jury de l'opération "Je veux signer chez AZ", Benjamin Marciano n'est pas un habitué de ce genre d'exercice. Pour Pure Charts, il a accepté de se plier au jeu des questions réponses. Rencontre.


Pour rappel, le concept de l'opération "Je veux signer chez AZ" est le suivant : il suffit de poster une vidéo musicale sur la page Facebook du casting, puis une centaine de candidats seront sélectionnés et passeront ensuite une audition à l’Olympia devant un jury de professionnels de la musique. 3 concerts au Sentier des Halles et une première partie à l’Olympia sont à gagner pour le ou les lauréats ! Les phases finales se dérouleront fin juin.


Rencontre avec Benjamin Marciano, Directeur artistique chez AZ


Bonjour Benjamin. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots en quoi consiste votre métier de Directeur artistique ?
La fonction de Directeur artistique est assez vaste. Il s'agit avant tout de découvrir de nouveaux talents, des artistes en devenir, ceux qui seront les « les stars de demain ». Par la suite, au moment où l’artiste est signé, le "D.A." a pour mission de l'accompagner et l'orienter dans ses choix. Il y a également tout le travail de suivi de la production, de collaboration avec le réalisateur artistique et les musiciens, le choix des studios... C'est tout un ensemble qui s'articule, allant de la découverte de l'artiste jusqu'à la production finale de son album.



" Internet est devenu un outil supplé-mentaire, il ne remplace pas notre métier. "
Quels sont les moyens à votre disposition dans cette recherche de nouveaux talents ? J'imagine que vous utilisez Internet ; recevez-vous toujours des maquettes par courrier ?
Internet nous a, d'une certaine manière, facilité le travail. Il y a quelques années, le seul moyen de découvrir de nouveaux talents, c'était de se déplacer pour voir les artistes en concert. On se partageait la France un peu à la manière des commerciaux, par régions, par secteurs. Chacun devait aller dans des petits cafés-concerts ou dans des concerts plus importants aussi afin de découvrir les premières parties. Je ne dis pas qu'on ne le fait plus parce que le live, c'est quand même le cœur de notre métier. En voyant une prestation sur scène, on peut mesurer la proximité de l'artiste avec le public. Mais Internet permet aux artistes de nous envoyer leurs maquettes directement. Il y a aussi les réseaux sociaux, généralistes comme Facebook ou plus spécialisés comme Myspace et Noomiz, qui prennent de l'importance et nous facilitent l'accès à ces artistes. On peut passer trois heures par jour sur ces sites-là, se balader de page en page... Enfin, il y a les sites comme le vôtre, Pure Charts, qui peut également parler de jeunes artistes qui ne sont pas signés. Internet est devenu un outil supplémentaire, il ne remplace pas notre métier mais il nous permet de découvrir un nombre d'artistes beaucoup plus important qu'auparavant. Mais je continue de recevoir des maquettes par courrier malgré tout, un peu moins il est vrai.

En découvrant des artistes via le casting "Je veux signer chez AZ" et en y étant impliqué en tant que juré, allez-vous du coup être moins attentif à ce qui se passe sur les autres plateformes ?
Non, je ne vais pas abandonner mon métier de tous les jours. "Je veux signer chez AZ", comme tu le dis, c'est un casting. Il y a des gens qui ne sont pas forcément faits pour ça, qui ne se sentent pas prêts à passer devant un jury, qui ne sont pas forgés à ça. Tous ne veulent pas se produire devant des professionnels qui vont les juger et nous devons prendre en compte ces personnes-là. D'autres au contraire se diront c'est mon moment, ma chance. J'encourage les artistes à le faire car avoir l'opportunité d'être confronté à des professionnels qui pourront leur donner certaines directions ou conseils, ça n'arrive pas tous les jours.

" On ne cherche pas un style ou un courant de musique à la mode. "
Quel est votre rôle au sein du casting ?
Au sein du casting personne n'a de rôle prédéfini, c'est la sensibilité qui parle. Je ne pourrais pas définir la mienne, ni celle de mes autres camarades du jury. On fait nos choix, chacun avec ses idées, avec ce qu'il a envie de chercher. L'artistique n'est pas une science infuse, c'est très subjectif, c'est d'ailleurs pour cette raison que nous sommes cinq. Nous venons individuellement avec nos idées, notre courant de pensée, ça permet d'ouvrir le débat. Nous avons tous des personnalités différentes et on ne cherche pas un style ou un courant de musique à la mode. Le seul point commun que nous partageons en fait, c'est que nous sommes tous des professionnels de la musique.

Je suppose que vous avez déjà écouté ce qui a été proposé sur la plate-forme "Je veux signer chez AZ". Déjà des coups de cœur ?
Pour être honnête, oui, j'y ai été par curiosité. J'ai entendu pas mal de choses très intéressantes mais de là à parler de coup de cœur, non pas encore. Comme je vous l'expliquais, c'est un exercice que de se filmer, de chanter et d'envoyer le tout à quelqu'un dans le processus d'un casting. La deuxième étape qui est assez importante, c'est de se présenter et venir chanter devant un jury. Ça joue énormément de voir l'artiste pour le juger sur scène : est-ce qu'il n'est pas trop flippé, ou encore trop à l'aise ? Faire une vidéo dans sa chambre est plus facile que de se produire sur une scène devant cinq personnes en sachant que l'on va être jugé en direct quelques minutes après. Donc oui, j'ai remarqué certains artistes qui sortent de l'ordinaire, d'autres plus classiques aussi. Mais de là à distinguer une personne en particulier, non pas encore.

Pour finir, j'aimerais revenir sur ton parcours atypique chez Universal Music. Comment es-tu devenu directeur artistique ?
Effectivement je ne suis ni musicien, ni artiste à la base mais j'ai toujours adoré la musique. J'ai commencé comme contrôleur de gestion chez Universal il y a onze ans. Puis, le label AZ a été créé et Valéry Zeitoun m'a proposé de devenir chargé de production, c'est-à-dire de travailler avec 3 directeurs artistiques. Je devais en gros m'occuper de booker les studios, de négocier les contrats avec les réalisateurs... En bref, tout ce que les directeurs artistiques n'aiment pas faire ! Ça leur permettait à eux de se concentrer uniquement sur ce qui concernait la musique et de ne pas se soucier de la partie logistique. Je l'ai fait durant quatre ans et je suis devenu D.A. dans la foulée. Ça fait maintenant près de 3 ans.

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