samedi 05 mars 2011 17:00

Faut-il baisser le volume sonore des concerts ?

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
N'avez-vous jamais pensé que le volume sonore d'un concert auquel vous assistiez était trop fort ? Il y a fort à parier que si ! Au Luxembourg, cette question a récemment interpellé le gouvernement qui pourrait prochainement statuer sur des normes sonores. En France, un projet de loi serait également à l'étude. Pour nous rendre compte de l'intérêt d'un nouveau dispositif législatif, nous sommes allés à la rencontre d'Éléonore Chouquet, ingénieure du son.


Il y a quelques semaines, un nouveau débat alimentait les oppositions à l'Assemblée Nationale sans qu'une suite ne soit encore donnée. En effet, en prenant exemple sur le Luxembourg, il fut un temps question de légiférer afin d'établir des limites maximales en ce qui concerne le volume sonore lors des concerts. S'il existe des normes, il n'y a encore à ce jour aucune obligation pour les équipes de professionnels de se soumettre à des quotas. A quelques exceptions près, comme les concerts en plein air notamment, les ingénieurs du son ont une totale liberté à ce niveau, et pourraient seulement entrer en conflit avec des associations de consommateurs intéressées par la santé auditive des spectateurs. Il vous est certainement déjà arrivé de rencontrer des vendeurs de boules quiès dans les couloirs des grandes salles de spectacles tentant de vous sensibiliser à leur cause. Ceux-ci seront donc satisfaits d'apprendre que la question du volume sonore interpelle nos députés. En ce qui nous concerne, nous avons souhaité avoir l'avis d'une spécialiste sur le sujet afin de comprendre qu'elle serait les intérêts et enjeux d'un tel projet de loi.

Éléonore Chouquet, ingénieure du son (DESTS), considère qu'« une règlementation stricte du volume sonore dans les salles de concerts serait la bienvenue ». En effet, celle-ci explique que « les premières personnes intéressées par un tel dispositif sont les équipes travaillant dans le domaine. Effectivement, les ingénieurs du son et autre professionnels présents sur les lieux de représentations de manière régulière mettent leurs oreilles à dure épreuve, sachant qu'ils passent déjà la majeure partie de leur temps dans des studios. Ils seront les premiers atteints de surdité car comme chacun sait, l'audition ne se régénère pas ». Éléonore Chouquet explique également qu'un projet de loi, s'il devait être réfléchi et voté, concernerait davantage les voisinages : « les plaintes émanant des personnes vivants à proximité des salles de spectacles sont plus nombreuses qu'on ne le croit. Imaginez-vous entendre chaque samedi soir un concert différent tout juste à côté de chez vous. Je pense que vous seriez également satisfaits d'apprendre qu'un projet de loi soit à l'étude. Enfin, en ce qui concerne l'ambiance, je peux vous assurer que diminuer de quelques décibels le volume ne vous empêchera assurément pas de profiter d'un spectacle. Bien au contraire, je pense bien des fois que le volume pourrait être diminué pour écouter la musique avec plus d'intérêt, plutôt que de se sentir agressé par des mouvements électriques qui, en plus de vous froisser les oreilles, vous empêchent d'entendre de vrais sons ».

C'est un vrai débat de santé publique qui s'ouvre en 2011. Et vous, qu'en pensez-vous ?

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