lundi 31 janvier 2011 19:00

Rencontre avec Ava pour la B.O du film "Poupoupidou"

Par Jonathan HAMARD | Rédacteur
A peine formé, le groupe AVA a été sollicité pour participer à la bande originale du film "Poupoupidou". A l'occasion de la parution de l'album de la musique de ce long-métrage, le groupe a bien voulu répondre à toutes nos questions concernant cet exercice périlleux, mais aussi leur futurs projets qui devraient voir le jour en 2011...


La bande originale du nouveau film de Gérald Hustache-Mathieu, "Poupoupidou", est disponible en bacs dès aujourd'hui. Composée et arrangée par Stéphane Lopez, dont on avait déjà pu entendre les compositions pour le film "Coco" (2009), cette B.O. regroupe plusieurs artistes qui ont chacun contribué à leur manière pour rendre hommage à l’une des artistes les plus mystérieuses et médiatisées du XXème siècle : Marilyn Monroe. Le jeune groupe AVA a composé cinq morceaux sur cet album, dont le titre éponyme qui est une reprise du tube de Marilyn. Si le nom de ce groupe ne vous dit rien, rassurez-vous, vous n’êtes pas le seul. Encore peu connu, ce duo de musiciens excelle dans une pop romantique et distrayante. C’est guitare à la main que Dimitri Leroy compose des mélodies efficaces sur lesquelles la voix androgyne de Jérémy Barlozzo se pose. Souvenez-vous de ces noms que vous pourriez bien retrouver prochainement. En attendant, nous les avons rencontrés il y a peu au sujet de la musique de "Poupoupidou".



Rencontre avec AVA


« Nous n’avions ni l’un ni l’autre de bons échos de chacun de nous deux. »
La bande originale de "Poupoupidou", c'est votre premier exercice en commun ?
Dimitri Leroy : Tout à fait. C’est sûr que c’est un très bon tremplin pour notre duo. En même temps, le groupe n’existe pas depuis très longtemps : un an pour être exact. On s’est rencontré lors d’une soirée grâce, ou à cause à l’époque, d'amis que nous avions en commun. Nous nous sommes rencontrés par hasard car nous n’avions ni l’un ni l’autre de bons échos de chacun de nous deux. En se parlant, nous nous sommes rendus compte que le courant passait très bien. Assez rapidement, nous avons eu cette envie de collaborer ensemble en nous associant. De mon côté, j’avais déjà composé pas mal de choses et je cherchais un parolier ainsi qu’un chanteur. J’ai confié un premier titre à Jérémy pour qu’il puisse écrire un texte. Le lendemain, il m’appelait pour m’expliquer qu’il avait écrit un texte sur ce morceau qu’il s’était totalement approprié puisqu'il l'avait déjà intitulé "Comme si c’était",Le problème pour moi, c'est qu'il avait écrit en français. A ce moment là, j’ai commencé à craindre ce que Jérémy allait me proposer. Ce n’est pas tellement que je méprise la langue française, c’est tout simplement qu’elle ne fait pas partie de ma culture. Pour Jérémy non plus d’ailleurs.
Jérémy Barlozzo : C'était vraiment une petite surprise en fait. C’est d’ailleurs à partir de ce morceau là qu’on a commencé à travaillé sur la bande originale du film puisque Gérald Eustache est tombé dessus par hasard. A ce moment là, le groupe en était à son balbutiement : nous n’avions pas encore de nom. Tout notre travail personnel s’est fait en parallèle de notre travail sur le film. C’était vraiment deux projets différents. Pour le film, c’était davantage un travail de commande puisque nous nous sommes mis au service de Gérald qui nous a beaucoup guidés.

Tu parles à la fois de hasard et de commande pour vos titres figurant sur cette B.O. Comment s’est passé le travail sur ce projet ? C’est Gérald Eustache qui est venu vous chercher ou vous avez proposé vos morceaux de manière spontanée ?
Jérémy Barlozzo : Gérald a souhaité qu’on s’imprègne du scénario du film. Il nous a également présentés son projet dans sa globalité ainsi que les premières images du film. De notre côté, nous lui avons proposé plusieurs titres et c’est lui qui a pioché dedans.
Dimitri Leroy : A la base, comme nous te l’avons dit, c’est Gérald qui est tombé sur notre premier titre. Conquis, il nous a demandé d’écrire la musique de son prochain film.

« Travailler pour le cinéma est une expérience intéressante pour nous. »
En acceptant de travailler sur la bande originale du film, n’était ce pas d’une certaine manière aussi l’occasion de vous faire connaître ?
Dimitri Leroy : Oui, c’est sûr que c’est un tremplin. Si on te propose de collaborer sur un projet comme celui-là alors que tu n’es pas encore célèbre, tu ne peux pas refuser. Au-delà du film, qui est excellent, travailler pour le cinéma est une expérience intéressante pour nous en tant que musiciens. En plus, il faut savoir que je suis fan de musique de film qui est un genre qui m’a toujours séduit. Nous avons donc foncé sans hésitation.
Jérémy Barlozzo : Je ne sais pas si tu as vu le film, mais lorsque Gérald nous a présentés le scénario, nous avons été totalement emballés.

Visionnez la bande annonce du film "Poupoupidou" :


Le film en lui-même vous a donc convaincus. Vous aviez par conséquent envie de travailler sur ce projet au-delà de l’expérience et de la notoriété qu’il vous apporterait si je comprend bien.
Jérémy Barlozzo : Oui. Le scénario était très agréable à lire. Pour te situer, c’est l’histoire d’une starlette qui est la vague réincarnation d'une Marylin Monroe un peu fantasmée. L’action se déroule dans le Jura, à Mouthe, qui est la commune la plus froide de France. Gérald la voulait comme une ville américaine. Tu vois, il y a pas mal de choses un peu farfelues. De là, on peut avoir beaucoup d’idées et commencer le travail de création. Cependant, il faut savoir que notre but est de placer notre musique au service du film et non l’inverse. En ce qui concerne la mise en lumière du groupe, on nous parle souvent d’AaRON puisque le groupe a démarré avec la chanson "Lili" qui figure sur la bande originale du film "Je vais bien, ne t’en fais pas". Je comprends ce que les gens veulent dire : c’est tout à fait légitime.

« Notre but est de placer notre musique au service du film et non l’inverse. »
J’y ai pensé aussi en venant vous voir chanter au China la semaine dernière. Vous êtes un duo masculin et vous commencez avec la B.O d’un film, même si musicalement, vos titres n’ont rien à voir avec ceux d’AaRON.
Dimitri Leroy : Effectivement, mais c’est un hasard. Comme nous te le disions à l’instant, le groupe se formait, et tout juste un mois après, on nous proposait de contribuer à la musique d’un film.
Jérémy Barlozzo : A la grande différence d'AaRON, c’était un de leur morceau qui existait déjà tandis que pour notre cas, le titre principal que nous avons proposé est la reprise du titre de Marylin Monroe. Ce que nous faisons à côté, c’est quelque chose de totalement différent. Ce n’est pas une démarche qui vient de nous, C'est Gérald qui nous a cueillis en quelque sorte. Toi qui est venu nous voir en concert, tu as dû bien entendre la différence entre les titres de la B.O et ceux que nous avons écrit en parallèle.

Le cinéma est un art qui vous passionne autant que la musique ?
Dimitri Leroy : Oui. C’est un défi aussi. Le réalisateur te parle avec ses mots de réalisateur et toi, en tant que musicien, tu mets des notes et des sons à ses idées pour les retranscrire en musique. Nous avons écrit une trentaine de titres et proposer des thèmes musicaux. Nos recherches se sont affinées pour donner cinq titres au final, comme un concentré de toutes nos idées adaptées pour le film. C’est un boulot super intéressant.

Est-ce que AVA serait né en 2010 s’il n’y avait pas eu le film ?
Jérémy Barlozzo : Étant donné que le groupe s’est créé en parallèle du travail pour le film, je dirais que oui. Le processus était déjà enclenché et le film n’a fait que l’accélérer.

« On retrouve ce spectre féminin dans tous nos morceaux. »
Et pour avoir choisi AVA ? Que signifie t-il ?
Jérémy Barlozzo : Encore une fois, c’est le hasard. J’ai vu AVA s’afficher sur Internet en faisant une recherche. D’emblée, j’ai accroché sur la symétrie du mot qui symbolisait bien le duo. C’est un palindrome : il se lit de gauche à droite, et de droite à gauche.
Dimitri Leroy : Il y a aussi la référence à Ava Gardner. Cette actrice américaine symbolise la beauté, la grâce et la féminité. C’est vrai que la voix de Jérémy peut aussi faire penser à une voix féminine. Quand Jérémy m’a proposé ce nom, j’ai tout de suite été convaincu. C’était tout à fait l’idée que je me faisais de notre duo, d’autant que c’est court et très facile à mémoriser.
Jérémy Barlozzo : Et puis, on retrouve ce spectre féminin dans tous nos morceaux : aussi bien dans la musique de "Poupoupidou" que dans nos titres. Dans "Poupoupidou", on essaie de faire communiquer les personnages à travers la musique. Le travail d’écriture s’est fait dans une démarche que Gérald nous a soumise : il fallait faire parler Candice à travers les morceaux de son iPod. Tu vois, pour la B.O, il y a déjà ce spectre féminin qui transparaît dans les cinq titres que nous avons proposés. En ce qui concerne nos autres morceaux, on retrouve ce rapport féminin. Dimitri parlait de ma voix qui en est un très bon exemple. Je ne me sens pas du tout blessé dans ma virilité, c’est que tout se passe dans la sensibilité.

Écoutez la reprise du titre "I Wanna Be Loved You" par AVA :


« Nous souhaiterions livrer quelque chose de parfait. »
Vous me parlez beaucoup de vos autres titres. Qu’en est-il ? Pensez-vous publier un disque regroupant vos premiers essais ?
Jérémy Barlozzo : Oui, il y a un projet en cours. En tant que musicien et chanteur, nous avons besoin de matérialiser le fruit de notre collaboration. Il y a donc un album en projet mais la vraie finalité, c’est la scène. Nous aimerions véritablement partir à la rencontre du public pour avoir un retour sur ce que l’on a fait.
Dimitri Leroy : Nous terminons l’écriture des titres tranquillement. Nous allons bientôt commencer la production. Nous sommes devenus très pointilleux car nous souhaiterions livrer quelque chose de parfait et qui corresponde véritablement à ce que l’on a envie de donner, et pas seulement de faire un disque pour en faire un. C’est assez paradoxal du travail que nous avons fourni pour la B.O de "Poupoupidou". Pour te donner un exemple, la reprise de Marylin a été enregistrée avec une très mauvaise guitare pas franchement bien accordée. Nous avions comme seul outil le microphone du Mac. Ce premier enregistrement, fait à l’arrache, c’est celui que Gérald a souhaité pour le film. Nous avons ré-enregistré plusieurs fois le titre pour le parfaire, mais il ne correspondait absolument pas à ce que Gérald voulait.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le MySpace du groupe AVA.
Tous les renseignements sur le film "Poupoupidou" sur le site AlloCiné.
Écoutez "Be My Guide" d'AVA :

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