samedi 05 juillet 2014 12:00

Alizée : "Je suis fan de Britney, c'était la reine de la pop. C'est du gâchis..."

Par Matthieu RENARD | Rédacteur
C'est à l'occasion de la sortie de son album "Blonde" que nous avons rencontré Alizée. L'occasion de discuter de son nouveau projet mais aussi de revenir sur ses 15 ans de carrière, ses échecs, le poids de "Lolita", son utilisation des réseaux sociaux, "Danse avec les stars" et... son dégoût des courgettes.
Crédits photo : Renaud Corlouer
Propos recueillis par Matthieu Renard.

Tu es dans quel état d'esprit avant la sortie de ce sixième album ?
Je suis bien et impatiente ! Depuis la fin de "Danse avec les stars" tout est allé très vite. Je me suis dépêchée pour sortir ce album avant l'été et j'ai tout fait pour qu'il me plaise et qu'il plaise aux gens. J'ai hâte que le public l'écoute !

Quand on écoute ce disque, on remarque tout de suite que c'est plus léger qu'avant.
« J'ai voulu un album léger et décalé ! »
Oh oui et c'était voulu ! Je sortais de l'album "5" avec des textes durs, une vision de la vie et de l'amour pessimiste, comme je le voyais moi. Je parlais de mes déceptions, de tout ce que j'avais pu vivre. Participer à "Danse avec les stars" a été une thérapie, j'ai fait la paix avec moi-même, j'ai chassé mes démons et mes araignées au-dessus de ma tête. J'étais épanouie et il fallait que ça se ressente dans ma musique car chaque album représente une étape dans ma vie. "Blonde" c'est ce que je suis aujourd'hui. Dans les textes, j'ai voulu un album léger, décalé. J'aurais jamais pu chanter "Blonde" il y a 3 ans, 5 ans ou 6 ans. Je n'aurais jamais eu le courage. J'avais envie d'un album pop et un album pop c'est plus léger qu'un album de variété avec des chansons à textes. J'avais envie de revenir à mes premières amours et mes deux premiers albums qui étaient très pop, tout en restant moderne. On est en 2014, je ne voulais pas ressortir des vieux sons des années 2000 ! Mais c'est de la musique qui me ressemble plus que ce que j'ai pu faire par la suite.

Visionnez le clip "Blonde" d'Alizée :



Mais du coup, tu ne trouves pas qu'il y a un décalage entre l'adolescente que tu étais quand tu as sorti tes deux premiers albums et ce que tu es aujourd'hui ?
« Avec "DALS", j'ai compris beaucoup de choses... »
Non, je me suis permis de faire ce disque car les gens m'ont vraiment découverte avec "Danse avec les stars". Avant, on me connaissait chanteuse, mais c'est tout. Je suis interprète donc je me cachais derrière des auteurs et compositeurs, je ne parlais pas de moi. Quand je suis arrivée dans l'émission, j'ai réalisé qu'il fallait autre chose que la technique, il fallait que l'on comprenne ce que ressent l’artiste pour juger sa performance de danse. Le public a compté aussi. Il a fallu être sincère, ne pas jouer, être vraie. Même si je fais un métier extraordinaire, je suis quand même un être humain qui a vécu des choses. Cette émission m'a permis de me faire connaître au public qui aimait ma musique sans me connaître et au public qui ne me connaissait pas. C'est grâce à ça que je me suis permis de faire ce disque. Ils ont vu que je pleurais, que j'étais sincère, parfois trop franche, que j'allais avoir 30 ans, que j'avais une fille. Les gens savent que je ne suis plus une ado. Par contre, si je l'avais fait il y a 3/4 ans, on aurait dit que je n'avais pas grandi.

Alors, puisque tu voulais faire un album pop, frais et léger, pourquoi avoir fait appel à Pascal Obispo ou Zazie. Ça peut paraître un peu étonnant comme choix...
« Pascal Obispo sait tout faire ! »
Avec Pascal ça fait des années qu'on se voit aux Enfoirés et qu'on se dit que ce serait bien de faire de la musique ensemble. Quand j'ai enregistré l'émission de l'anniversaire de Line Renaud, je l'ai croisé, on a parlé de ma victoire et de mon album. Je lui ai dit que je voulais un album qui retranscrit vraiment ce que je suis maintenant, de m'amuser dans la musique, avec de la pop, comme mes deux premiers albums. Pascal sait faire plein de choses : de la tristesse comme avec "Lucie", des comédies musicales, du Florent Pagny etc. Mais regarde "Fan", c'est très pop, plus que variété ! Je me suis dit qu'il saurait faire de la pop, surtout pour une fille ! Il est talentueux et il travaille vite ! Je me suis pourquoi pas ! Je lui faisais confiance. Dix jours après il m'appelle et me dit : "est-ce que ça te dit d'être blonde ?". Il m'a expliqué que c'était une chanson qui n'était pas écrite pour moi, pop, plus rock que ce j'avais pu faire au début. J'ai écouté et j'ai trouvé ça cool, fun, frais. Je lui ai dit que j'allais me faire blonde. J'ai vécu tellement de choses dans ma vie que je me suis dit que j'étais pas à une coupe de cheveux près. Et je me suis lancée là dedans ! Ensuite il m'a fait écouter plein de choses, avec une palette improbable. De Florent Pagny, à Vitaa en passant par France Gall ou David Guetta, il sait tout faire !

Et pour les auteurs, comment ça s'est passé ?
« J'ai toujours eu des auteurs de qualité. »
J'ai dit à Pascal que j'étais habituée à avoir des auteurs de qualité, qui jouent avec les mots : Mylène Farmer, Jean Fauque... Je ne peux pas me permettre de prendre le premier venu ou de moi-même écrire mes textes. Mylène m'a éduquée avec les mots, la meilleure école, et j'ai gardé cette forme d'exigence. Quand il m'a proposé Zazie, j'étais aux anges, je suis super fan ! Je l'ai toujours admirée même si ça ne correspondait pas à du Madonna que j'écoutais. Mais Zazie peut s'adapter. Quand elle travaillait avec Christophe Willem, c'était de la variété mais avec un côté super pop. Je me suis dit qu'elle pouvait jouer avec les mots. Bon après ça dépend de ce qu'on lui donne en musique à côté pour travailler... Mais ça reste dans ma lignée d'auteurs que je respecte. Pierre Grillet qui a écrit "Plus de bye bye", "Mon planeur"... c'est aussi l'auteur de "Madame rêve de Bashung" ou de "A cause des garçons" ! C'est ce que j'aime !

Tu me parlais de Mylène Farmer. Tu n'en as pas marre qu'on te parle d'elle ?
Non parce que je n'aurais pas fait une chanson sur elle, si j'en avais marre !

Raconte-nous l'histoire de ce titre. Pourquoi, ça s'est fait ?
Ce qui est drôle, c'est qu'au départ, la chanson n'avait pas été faite pour moi. Quand j'étais en studio et que je choisissais les chansons, j'écoutais des choses avec Pascal (Obispo). Sur l'ordinateur j'ai vu un fichier qui s'intitulait "Mylène Farmer". Je lui ai demandé ce que c'était, si c'était pour elle, sur elle... Il m'a expliqué que c'était une chanson sur Mylène ! Alors je lui ai demandé "c'est pour qui ?". Il m'a dit "Je ne sais pas encore". J'ai dit : "S'il y en a une qui est bien placée pour en parler c'est moi ! Fais moi écouter !" Donc j'écoute et tout et je me dis, "mais franchement c'est génial" parce que je parle de Mylène sans vraiment en parler !

Elle parle de quoi cette chanson ?
« "Mylène fait partie de ma vie" »
C'est pas un hommage car je ne suis pas là, à dire que je l'aime, qu'elle me manque, des trucs improbables, c'est pas du tout ça... Je parle de la vie d'un fan de Mylène Farmer. Moi, je suis la personne qui vit avec ce fan. Cette personne que j'aime et avec qui je vis est fan de Mylène, à tel point qu'il voudrait que sa femme soit comme elle. Donc il voudrait que je sois comme Mylène Farmer. Mais je ne suis pas Mylène. Elle a beau être parfaite, c'est pas moi. Je raconte la vie de ce fan qui tous les jours se lève avec Mylène, se couche avec Mylène... Ce fan ça aurait pu être moi. Car même si ça fait 15 ans que j'ai commencé à chanter avec "Moi... Lolita" et que ça fait 10 ans que je ne travaille plus avec elle, elle fait partie de ma vie. Je suis toujours aussi fan d'elle, je suis allée la voir en concert pendant "Danse avec les stars" à Bercy... C'est l'artiste pour laquelle j'ai le plus de respect et d'admiration.

Pourquoi avoir attendu si longtemps pour lui consacrer un morceau ?
« Un petit clin d'oeil pour la remercier »
J'étais prête à en parler aussi parce que, cette année 2013, j'ai fait plein de choses et réglé plein de problèmes dans ma tête. Il restait cette petite parenthèse pas trop réglée. C'est bizarre pour moi car on m'en parle beaucoup et on ne la voit pas beaucoup. Evidemment, une personne qui s'en est approchée, on essaie d'en savoir plus auprès d'elle. On m'en parle tout le temps, j'en parle tout le temps et j'en parlerai toujours. Mais là j'étais prête à en parler plus. Et c'est aussi un petit clin d’œil pour la remercier. Dans mes chansons, je parle toujours des gens qui me tiennent à cœur. J'ai parlé de ma fille, dans "Plus de bye bye" je parle de Grégoire.... Et Mylène Farmer c'était une personne très importante dans ma vie et du coup j'en parle. Tout simplement.

Mylène Farmer, qui t'a révélée avec "Moi... Lolita" il y a près de 15 ans, a un important public gay. Tout comme toi. Le titre "Bi", présent sur ton album, c'est un clin d'oeil à l'actualité, un message de tolérance ?
« Être gay, c'est normal. »
Exactement, c'est un message de tolérance. Après, j'ai toujours défendu le public gay mais... sans vraiment le défendre.... Dans ma tête je n'ai pas à défendre les gays parce que pour moi c'est normal en fait. Ma cousine est lesbienne, elle a une petite fille qui est ma filleule. Je suis sa marraine. Pour moi c'est quelque chose de normal. J'ai toujours eu mes meilleurs amis qui étaient gays. Donc pour moi, ça ne devrait pas être une polémique, on ne devrait même pas en parler. Et c'est pour ça que j'en parle dans "Bi". Qu'on soit bi, hétéro ou gay, on est tous fait pareil, c'est pas une maladie, c'est normal. C'est pour ça que j'en parle pas. Il n'y a pas à défendre ou pas, c'est juste normal pour moi. Qu'on aime un garçon ou une fille, c'est de l'amour.

Regardez le clip "Moi... Lolita" d'Alizée :



C'est vrai que tu n'as pas beaucoup réagi à ce qui s'est passé dans l'actualité ces derniers temps, notamment autour du mariage pour tous. On t'a parfois demandé de prendre position sur le sujet ?
Je ne suis pas du genre à faire des polémiques, à me lancer dans des trucs... Que ce soit en politique ou autre, j'ai mon opinion et mon avis, mais ça ne me passionne pas plus que ça. Une fois, j'étais chez Ruquier. Il y avait Eric Zemmour à côté de moi... Il disait que les enfants qui vivent dans des couples gays ne sont pas équilibrés. Ruquier m'a demandé si j'étais pour. J'ai dit que moi, ma filleule, elle a 5 ans, elle est élevée par sa mère qui est ma cousine, qui est lesbienne, et elle est aussi équilibrée que ma fille qui vit avec moi depuis 9 ans. Il n'y a pas à se poser des questions. Du moment qu'ils ont de l'amour...

J'aimerais te parler de la chanson "Tweet", écrite par Zazie. Tu parles beaucoup des réseaux sociaux, en disant que tout va trop vie etc...
« J'ai retrouvé plein de lettres que Mylène m’écrivait »
"Tweet" c'est une chanson qui me parlait car je suis super geek, j'adore les technologies, mais je suis aussi super old school et nostalgique. Par exemple j'adore relire des anciennes lettres. Tu vois les photos, aujourd'hui on en prend plein mais on les regarde jamais alors qu'avant on en avait 30 dans un album et on aimait les regarder. Pareil, on avait une jolie photo dans son portefeuille alors que maintenant on met ça en fond d'écran et on change tous les jours. J'ai retrouvé plein de lettres que Mylène m’écrivait à l'époque ou d'amis qui étaient fiers de moi quand j'ai commencé à chanter.

Pourtant, tu exposes beaucoup de choses de ta vie sur Twitter et Instagram. C'est pas un peu paradoxal ce rapport aux réseaux sociaux ?
Si tu veux, c'est une manière de contrôler ce qui se dit sur moi. Je préfère communiquer moi-même plutôt que de laisser les autres le faire à ma place. J'aime pas les rumeurs... Là au moins, j'ai le contrôle. Après, oui ça va super vite et c'est un sacré déballage, tout le monde donne son avis... Moi je m'en sers pour parler de ma vie professionnelle et privée. J'essaie de donner au maximum, mais en me protégeant aussi. Mais on est en 2014, il faut vivre avec son temps. Et puis c'est grâce aux gens qui m'ont suivie, qui ont voté pour moi, que je suis là, je trouve ça normal de partager des choses... Mais il faut que ça reste dans la limite du raisonnable.

Du coup c'est quoi la limite ?
Pendant l'émission "Danse avec les stars", la presse people a dit tellement de choses... Que j'étais avec mon danseur, c'était tout un truc... J'ai fait toutes les couv de magazines où on disait que j'élevais seule ma fille, que son père était furieux... Des trucs improbables ! Tout était faux ! Ils disaient que j'étais en couple avec Pierre-Antoine qui est mon meilleur ami, c'est comme mon frère ! C'était dingue ! Du coup maintenant je mets une photo avec Greg, mon compagnon, on n'est pas nus hein, et ça fait plaisir aux gens, ça leur suffit ! Les gens n'ont pas besoin de savoir ce qui est dans mon caddie quand je suis en course... Du coup, je maîtrise.

Les fans ont dû être déçus que Grégoire n’apparaisse pas dans le clip de "Blonde", non ?
Déjà, je t'assure, la perruque blonde ne lui va pas du tout ! (rires) En fait, quand on danse, on veut danser tous les deux, on aime être dans notre bulle ! Ça aurait été bizarre qu'il danse tout seul ou que je fasse du cha cha toute seule sur "Blonde", ça ne s'y prêtait pas ! Mais il sera sur la tournée et il reprend "Danse avec les stars" à la rentrée. Il va faire autant de dates que possible et là oui, on dansera à deux, ça va nous rappeler plein de souvenirs... Si "Mon planeur" sort, je danserai avec lui !

On sait que tu danses bien, mais lui, il chante bien ?
(rires) Euh comment dire... J'essaie de lui apprendre, il chante juste c'est déjà pas mal. Mais si il fait "Chante avec les stars", je ne pense pas qu'il gagnera ! Il n'est pas prêt pour "The Voice". (rires)

Regardez le clip "Les collines" d'Alizée :



"Une enfant du siècle", qui était un disque plus expérimental, c'était vraiment bien ! Pourquoi ne pas avoir continué dans cette voie ?
« Défendre l'électro c'est pas facile, quand tu n'y connais rien. »
J'adorais cet album... Ça s'est fait un peu sur un malentendu. Au départ le label Institubes m'avait contacté pour un remix. Mylène m'avait appris à travailler sur des remixes pour chaque single. Du coup, je voulais quelque chose de bien pour "Fifty-sixty". J'ai reçu une proposition très lente, un peu gainsbourien, loin des trucs trop club et dance habituels. Ca m'a plu, et j'ai voulu faire un album entier avec eux. En gros l'idée du projet c'était : la musique d'Institube et des textes qui racontent une histoire d'une égérie de Warhol. Un album-concept avec des clips et tout ça. J'ai adoré faire ça...Mais en même temps, c'était pas vraiment moi. Musicalement parlant c'était nouveau pour moi. On me livrait des chansons, des prods, sans mélodie, sans texte. Genre "Limelight" j'ai dit : bah c'est génial mais moi je suis chanteuse, il me faut une mélodie. Pareil pour "Les collines" : le son de la batterie, tout était superbe. Mais je ne savais pas comment chanter dessus ! C'était super déstabilisant. J'ai aimé travailler sur cet album, j'ai fait les choix de a à z, mais j'ai senti que je n'étais pas à ma place dans ce milieu-là. C'est pas ma culture. Défendre l'électro c'est pas facile, quand tu n'y connais rien. Je n'étais pas à l'aise, c'était pas moi, j'avais l'impression de mentir. Après c'était comme une école. Grâce à "Une enfant du siècle", j'ai appris à écouter les couleurs de la musique... J'ai été à l'école Farmer, j'ai été à l'école Institube. Du coup en studio je peux dire "Hey mais Pascal, ce son de batterie là, c'est cheap" ! J'apprends à chaque fois des choses, c'était dingue.

Pour l'album suivant, "5", c'était plus un hommage à la pop de France Gall que tu aimes...
France Gall et Vanessa Paradis ont toujours été mes idoles, depuis toute petite. Car se sont des interprètes, et, comme moi, pas des chanteuses à voix. Les premières chansons que je chantais dans les karaokés quand j'avais 14 ans étaient "Il jouait du piano debout", "Jo le taxi". Avec "5", j'ai voulu faire un album de variété française. J'ai réfléchi à ce que je voulais faire vraiment. Gainsbourg et Berger ne sont plus là, quelles chansons me feraient rêver ? C'était France Gall. J'aurais adoré être l'interprète de "Si maman si". "Poupée de cire poupée de son", c'est un chef-d'oeuvre. Donc j'ai fait un album dans cette veine là.

Avec le recul, pourquoi ça n'a pas marché ?
« Sur "5", je me sentais seule. »
Il y a peut-être eu un mauvais choix de single... "A cause de l'automne" ne représentait peut-être pas si bien l'album...Et puis j'étais toute seule aussi. Je n'avais pas de manager, j'en ai eu à l'époque de Mylène Farmer mais c'est tout. Je sortais de "Psychédélice" et "Une enfant du siècle", deux grosses productions, et là j'étais pas très bien, fatiguée de faire tout toute seule. Du coup toutes les décisions de marketing, je ne sais pas les prendre. Je suis chanteuse. Je sais ce que je veux artistiquement, mais je après la stratégie c'est pas mon métier. Ma maison de disques à toujours défendu l'album mais je me sentais seule. Aujourd'hui j'ai pris un manager, c'est celui que Pascal Obispo m'a présenté, car je ne voulais pas faire la même erreur. Je suis super soulagée car du coup je me concentre uniquement sur l’artistique, ce qui est l'essentiel pour une chanteuse.

Regardez le clip "A cause de l'automne" d'Alizée :



« Les albums de reprises ? Tout le monde fait ça ! »
On parlait de France Gall, on t'a proposé des albums de reprises ?
On me l'a proposé après "Danse avec les stars" mais j'ai refusé. Le thème n'était pas arrêté, il y avait des chansons des années 80 et 90 mais c'était pas du tout ce que j'avais envie de faire. Le problème c'est que tout le monde fait ça ! Je me rappelle quand Mylène avait repris avec Khaled la chanson de Michel Polnareff, "La poupée qui fait non", sur scène, c'était génial. C'était original, ça ne se faisait pas beaucoup. Ou alors, à l'époque, quand Johnny ou Dalida qui faisaient des adaptations de standards américains, ok... Mais là c'est plus possible, il y a des reprises dans tous les sens. Et les reprises c'est bien pour s'amuser sur scène, mais tout un album, non.

Jenifer va participer à un album de reprises de NTM, ça te branche pas du coup ?
Je ne sais pas... NTM c'est original, et on participe à un projet où on chante une chanson donc ça va. Comme pour les projets de Renaud ou Goldman. Mais faire un album entier... Ce qui me dérange, c'est faire un album de reprises hommage à un artiste encore vivant... Ça me dérange un peu...

Lorie, Jenifer, Elodie Frégé ou même toi... Les artistes de ta génération sont aujourd'hui très présents à la télévision mais on a presque l'impression que la musique est devenue secondaire...
Je suis d'accord... En fait le truc, c'est qu'on se sert de la télé pour vendre notre musique. Internet a pris le dessus sur tout. Et il faut qu'on trouve un moyen pour parler de notre musique. J'ai fait "DALS", on me voyait danser, j'adore la danse, mais je savais que c'était une parenthèse. Et aujourd'hui c'est comme ça, il faut se servir de la télé et d'internet pour faire de la musique. Mais il faut savoir que c'est pas donner à tout le monde de faire "DALS", de gagner, d'être dans le jury de "The Voice" ou autre... Je comprends qu'on essaie d'utiliser cette chance pour vendre sa musique.

« Mon vrai métier, c'est chanteuse »
Mais c'est pas déstabilisant au final ?
Oui c'est déstabilisant. Après la victoire je me suis posée et j'ai réfléchi. Je me demandé : "pourquoi j'ai gagné ?". Parce que je me suis battue, parce j'ai pas lâché l'affaire et parce que les gens m'ont soutenue et m'ont emmenée à la finale. Et ils font ça car ils m'aiment. Et mon vrai métier, c'est chanteuse. Donc je me suis dit qu'il fallait que je profite du fait que les gens m'aiment et que je sois chanteuse pour continuer ce lien. Des émissions comme ça, ça sert beaucoup aux chanteurs car c'est compliqué aujourd’hui.

Lolita c'est une étiquette difficile à enlever aujourd'hui ?
C'était. Dix ans après, c'était toujours compliqué. Mais tu vois, je parle encore de "DALS", mais ça a vraiment aidé à ce que les gens me connaissent moi, ce que je suis vraiment.

« Petite, j'étais mal dans ma peau »
On a déjà dû te poser la question 1000 fois mais, tu as lu le livre ? Avec le recul, tu assumes toujours ?
Oui oui, quand j'avais 15 ans ! Quand j'ai rencontré Mylène et que la chanson existait déjà, et qu'elle me l'a proposé, elle m'a expliqué ce qu'était une Lolita et m'a donné le livre. Je l'ai lu et je me suis dit "mais pourquoi pas enfiler ce costume ?". J'ai toujours été mal dans ma peau quand j'étais petite. J'avais du mal avec les autres, j'avais pas trop de copains copines, j'avais des lunettes, Alizée c'est un prénom bizarre... Et du coup. C'était une revanche qu'à 15 ans une chanteuse aussi populaire et connue s'intéresse à moi. C'était une revanche sur la vie. Je me suis dit "si on croit en moi, je suis capable". Après on connait la suite, j'ai arrêté.

Ce type de personnage de femme-enfant comme toi, ou Britney Spears dans "Baby One More Time", ça correspond bien à la fin des 90's. Aujourd'hui on a soit des artistes politiquement corrects comme Tal ou Indila ou alors carrément les filles trash comme Rihanna ou Miley...
Ca passe... C'est comme l'époque des chanteuses à voix. Lara Fabian, Hélène Ségara, il n'y a plus de places pour elles. Regarde Tal a fait "DALS", elle était la personne la plus suivie. Est-ce que les gens qui achètent les CD de Tal ne votent pas ? Ça correspond aussi... Tal est très populaire, elle a un public d'enfant et de pré-ado. Je ne sais pas...

« Britney, c'est un gâchis »
Tu n'as jamais basculé dans la provoc pour casser ton image contrairement à Britney et les autres ados stars de l'époque.
C'est mon équilibre qui fait que je n'ai pas pété les plombs. J'aurais pu, j'ai commencé à 15 ans, succès fulgurant et tout ça. C'est peut-être mon éducation. On est en France aussi. Regarde Britney c'est un gâchis. Je suis sur-fan de Britney et pour moi c'était la reine de la pop. Celle qui aurait du remplacer Madonna, c'était pas Lady Gaga.

Si ta fille veut faire une carrière comme la tienne, tu lui diras quoi ?
Si elle veut se montrer, faire de la danse, on fera ça bien. Je ferais en sorte que ça se passe bien, qu'elle puisse gagner sa vie. Je parle pas de piston hein, mais je veux qu'elle décide et qu'elle ne fasse pas n'importe quoi. J'essaie de la protéger pour qu'elle décide plus tard de ce qu'elle veut faire de sa vie.

Sinon, pour finir, les courgettes, ça te fait toujours vomir sous la couette ?
J'aime pas ! Je suis allergique ! Et ma fille est pire que moi, elle ne mange pas du tout de légume !
Pour en savoir plus, visitez le site internet d'Alizée et sa page Facebook.
Ecoutez et/ou téléchargez la discographie d'Alizée sur Pure Charts.

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