samedi 04 juin 2011 16:00

Lussi In The Sky en interview

C'est en mai dernier qu'est sorti le premier EP 5 titres de Lussi In The Sky, comprenant la désormais culte reprise de "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin, mais pas que ! A cette occasion, nous rencontrions il y a quelques jours Lussi, une jeune femme passionnée et sensible, qui vit pour sa musique, pour la scène, et ça se voit. Dans la lignée de celle qu'elle avoue admirer, Catherine Ringer, Lussi In The Sky livre un EP atypique, sorte de rock lyrique porté par les textes mutins et la voix exceptionnelle de Lussi. Un premier opus bien ancré dans son époque, hybride.


Qui est Lussi In The Sky ? Peux-tu nous en dire plus ? Est-ce un groupe ou uniquement toi ? (Bridget UGWE)
Lussi : C'est vrai que dans l'esprit des gens Lussi In The Sky c'est moi. Je n'ai pas de problème avec ça et les garçons qui sont sur scène avec moi non plus. Je ne suis pas vraiment une chanteuse avec des musiciens, la frontière est assez étrange, c'est un peu particulier... En fait on fonctionne véritablement comme un groupe, mais pour en avoir vécu l'expérience, quand tu es avec un groupe tu as un mur de son derrière toi et tu as juste à poser ta voix. C'est plus facile car on est tous considérés au même niveau. Là je me retrouve un peu plus “frontwoman” qu'avant, je dirais que je suis un peu à cheval entre les deux, entre le groupe et l'artiste solo.

Qui compose et écrit les titres de Lussi In The Sky ?
J'écris principalement les chansons avec Benjamin le batteur. En général j'écris une chanson à la guitare avec un texte déjà prêt et on travaille les arrangements ensuite avec Benja. Je dirais que le noyau dur de Lussi In The Sky c'est Benja et moi et qu'on est accompagnés par Eddy. Mais bon, ensemble en tournée on ne fait pas de distinction, on fonctionne comme un groupe !

Mais pour la promo, comme aujourd'hui par exemple, tu es seule ?
Oui oui, c'est moi qui porte le projet en quelque sorte.

Ton EP est sorti le 23 mais, comment appréhendais-tu la sortie de cet opus en sachant que lors de la "Nouvelle Star" tu étais jugée sur l'interprétation de chansons qui n'étaient pas les tiennes, alors que là tu sera jugée comme tu le disais frontalement sur des compos qui te sont propres ?
J'ai plutôt hâte de savoir ce que les gens vont en penser ! Ce n'est pas un exercice nouveau pour moi car j'ai déjà fait des choses avant. C'est sur qu'on craint toujours un peu la manière dont le public va nous recevoir mais pour le moment en live j'ai un très bon accueil donc j'espère que ce sera toujours le cas à l'écoute du disque... Non je n'ai pas spécialement de crainte mais surtout hâte !

On t'avait collé pendant la "Nouvelle Star" l'étiquette de la fille un peu froide, distante, certains disent même que c'est ce qui t'a empêchée d'aller plus loin dans l'aventure. J'étais à ton concert à la Flèche d'Or, à Paris, et au contraire le show était plutôt chaleureux, je t'ai vue très proche du public. Est ce que tu as tenu compte de ces remarques qui t'ont été faites ?
C'est quelque chose qui m'a toujours été plus ou moins dit car même dans la vie je suis comme ça. Dans ma famille on est beaucoup dans la réserve et dans l'observation... C'est plus un trait de timidité que d'orgueil ou de mépris, je ne veux pas trop m'imposer en fait ! Et puis être sur scène c'est totalement différent que d'être sur un plateau télé. Sur scène je me
« Sur scène je me transforme, c'est là que je suis à l'aise, que je suis bien. »
transforme c'est là que je suis à l'aise, que je suis bien et j'ai vraiment envie d'avoir ce partage avec le public et cette proximité qui est très importante. Quand on est sur un plateau télé c'est radicalement différent parce que le public a beau être là, on est face à des caméras et c'est pour les caméras qu'on chante ! D'ailleurs c'est ce qui était imposé dans l'émission, il y avait sept caméras et on chantait pour elles. Donc c'est un exercice qui pour moi était tout à fait nouveau d'où ma réserve... mais après honnêtement je ne suis pas non plus quelqu'un qui saute au cou des gens ! (rires)



Tu disais que tu avais déjà eu de l'expérience en groupe ; qu'est-ce que ton passage à la "Nouvelle Star" t'as apporté de plus ?
D'avantage d'expérience professionnelle je pense. L'expérience télévisuelle c'est quelque chose que je n'avais pas du tout et c'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour lesquelles j'ai fait la "Nouvelle Star". J'avais besoin de me frotter à ce média totalement inconnu pour moi qu'est la télé et qui est indispensable aujourd'hui pour espérer avoir une carrière suffisamment importante et suffisamment longue aussi. Ça m'a permis d'emmagasiner beaucoup de bouteille quoi ! Du coup je suis beaucoup moins effrayée... ça m'a donné beaucoup de confiance en moi et puis au moins je sais de quoi il s'agit maintenant ! (rires)

On a déjà du te comparer musicalement aux Rita Mitsouko et sur le titre "Mais qui c'est ?", ta voix se rapprochant vraiment de celle de Catherine Ringer ! C'est une personne qui t'influence ?
« Catherine Ringer c'est une femme que j'admire. »
Oui vraiment ! Je ne vais pas m'amuser à le cacher parce que de toute façon ça s'entend dans mes chansons. Si tu fais le tour d'horizon en France des chanteuses qui “envoient le bois”, et en français de surcroit, il n'y en a pas beaucoup. En plus, le disque contenant tous les tubes que l'on connaît, "Marcia Baila" etc, est sorti en 1984, pratiquement l'année de ma naissance donc c'est quelque chose qui m'a toujours portée, bercée et imprégnée même. Même si je voulais m'en détacher complètement et aller à l'opposé de ce que fait Catherine Ringer, ce serait impossible parce que c'est tellement ancré en moi... C'est clairement l'expression “chassez le naturel il revient au galop !”. C'est en moi, c'est comme ça, c'est une femme que j'admire.

En écoutant ton album, on a vraiment l'impression que chaque titre est écrit par toi, pour toi. On voit mal quelqu'un d'autre les reprendre à ta façon avec toutes ces envolées lyriques, ces cris... Tes chansons collent vraiment à ta voix et à tout ce que tu peux faire avec...
C'est sûr que quand on écrit pour soi, on sait exactement de quoi on est capable, on sait aussi vers quoi on peut et veut aller. Il y a c'est vrai un côté sur mesure ! C'est aussi l’intérêt et ce pour quoi je me bats, de continuer à écrire mes propres chansons. Même si c'est important pour moi de travailler avec d'autres et que je ne suis pas fermée la dessus car ils apportent souvent un recul que l'on ne peut avoir sur soi et plein d'idées nouvelles, je tiens toujours à mettre la main à la pâte pour obtenir justement ce côté sur mesure.

C'est une des raisons pour lesquelles tu t'es séparée de Sony Music ? Parce que tu étais signée chez eux à la base, c'était quand même la promo assurée, de gros moyens...
Exactement ! Disons qu'ils n'avaient pas du tout d'intérêt pour ma propre écriture, donc même en faisant tous les efforts du monde à un moment ça ne fonctionnait pas. Ça n'a pas été facile de claquer la porte de Sony, ça reste une expérience douloureuse pour moi. Quitter la "Nouvelle Star" et se voir proposer un contrat, un album, par un géant comme Sony c'était un peu l'aboutissement de ce rêve et de toute cette démarche. Puis devoir, au bout de six mois dire non, y retourner toute seule, se retrousser les manches, repartir de zéro et s'investir personnellement n'a pas été facile ! Mais c'était le meilleur choix je crois pour moi, car on ne pouvait pas tomber d'accord avec Sony. Nous n'avions pas du tout les mêmes perspectives pour ma carrière et je crois que je ne suis plus à un stade ou je peux me permettre de faire des essais, il faut vraiment que j'aille dans le concret, le définitif.

Il ya aussi la chanson "Je m'en fous" avec des paroles très cash : « Prends moi sur la machine à laver », « On fait pas l'amour comme on dresse le couvert », ce sont des paroles de femme assez dominatrice... alors dis-nous tout, es-tu dominatrice ?
« J'aime parler des choses quotidiennes et le sexe en fait partie ! »

(rires) Non pas du tout ! (rires) J'aime parler des choses quotidiennes et évidemment le sexe en fait partie. J'avais plutôt envie de tourner ça de manière rigolote, légère détachée et de mettre un peu en scène ce thème amusant de la routine. Il n'y avait pas de réelle envie de provoc, d'ailleurs les paroles ne sont pas vraiment choquantes en elles mêmes, c'est plus un morceau qui interpelle et qui résonne je pense, chez pas mal de gens !

Le jour où tu as interprété "Whole Lotta Love" de Led Zeppelin sur le plateau de la "Nouvelle Star", tout le jury, le public et même les téléspectateurs étaient bluffés. C'était une évidence pour toi que ce morceau figure sur ton EP ?
C'est assez simple en fait, c'est un morceau qui m'a beaucoup portée dans la "Nouvelle Star" et qui m'a permis d'aller plus loin. Je ne sais pas si je serais restée aussi longtemps si je ne l'avais pas interprété. Donc forcément c'est quelque chose qui résonne pour le public. J'essaie d'ailleurs de rester très en contact avec mon public via Internet et je savais qu'ils l'attendaient ! Ils me le demandaient, ça revenait souvent ils en voulaient encore donc c'était aussi un clin d'oeil, une sorte de remerciement à ce public qui m'a permis d'arriver là ou je suis aujourd'hui, ça me paraissait assez essentiel. Et puis c'est aussi une jolie façon de tourner la page sur cet épisode télévisuel, comme pour dire : « Voilà ça y'est on a entériné "Whole Lotta Love", on a fait le titre, maintenant on passe aux compos ! ».

Oui d'ailleurs le reste des morceaux est en français sauf un, "Allright". Pourquoi ce choix d'un titre en anglais ?
"Allright" c'est tout simplement le premier titre écrit pour ce projet il y a quelques années. J'ai hésité à l'époque entre l'anglais et le français et comme on partait sur de l'électro-rock, j'ai voulu tester l'anglais. Ensuite le titre est resté parce qu'il est très bon et que sur scène il marche fort ! Nous l'avons donc conservé en anglais mais par la suite la totalité des chansons de Lussi In The Sky est en français.

Dans ton clip, on voit Philippe Manœuvre dans le rôle de manager. Est-ce que dans la vie il a pris ce relais là aussi ? Il continue de te suivre, de te conseiller ?
(rires) Non, Philippe Manœuvre n'est pas mon manager ! Par contre il a pris le rôle d'Ange gardien, de protecteur, de soutien, clairement. Il me donne beaucoup de conseils, il me suit dans ma carrière, il est présent à chacun de mes concerts, il me fait profiter de son réseau, c'est un peu un “homme de confiance” aujourd'hui pour moi dans ce dur milieu... C'est très rassurant, c'est vraiment quelqu'un d'entier.

On en parlait toute à l'heure, tu chantes principalement en français. Tu n'envisages pas une carrière internationale ?
J'aime écrire en français, jouer avec les mots, interpeller les gens avec et ça je pars du principe que je ne peux le faire qu'en français tant que je travaille en France. Pourquoi pas m'exporter ? Oui ça me permettrait de faire beaucoup plus de choses ! Mais pour le moment c'est ici que je joue et j'ai envie de m'adresser aux gens de mon pays pour avoir cet échange avec le public, car c'est chez eux que je vais jouer, c'est avec eux que je vais partager ma musique sur les routes.

Tu parles beaucoup de scènes, pour toi c'est vraiment le cœur de ce métier ?
Ah oui c'est vraiment mon noyau dur dans le sens où moi je fais tout ça pour la scène ! Si demain on me dit : « Tu continues de faire la même chose mais tu arrêtes les concerts », là non j'arrête je fais autre chose ! Moi je fais tout ça pour aller en concert, il n'y a que ça qui me rend vraiment heureuse. Être en studio c'est chiant parce que c'est une énorme loupe sur ton travail, bien souvent ça amène énormément de remises en question, non pas que la remise en
« Moi je fais tout ça pour aller en concert, il n'y a que ça qui me rend vraiment heureuse ! »
question ne soit pas utile, mais c'est toujours un peu douloureux. Produire un album c'est comme un accouchement dans la douleur. Et puis je suis une personne très impatiente, j'ai du mal à me concentrer longtemps. Le studio on y passe des heures et des heures et moi je deviens folle... ce n'est jamais une expérience très cool pour moi. Alors que sur la scène on envoie, ce sont des instantanés, il y a une spontanéité, tout peut arriver, le public réagit, propose des choses, c'est extrêmement excitant !



Tu étais au Bus Palladium le 3 juin, comment se présente la suite ?
Il y a une tournée qui commence là, ce mois-ci. Je suis toutes les semaines sur scène et je continues jusqu'à la fin de l'année, pour aboutir le 6 octobre à la Boule Noire à Paris, ce qui marquera la fin de cette tournée, avant de se concentrer sur l'album je l’espère. D'ailleurs je serais aussi le 16 juillet aux Francofolies de la Rochelle ! Tout ça ce sont de supers nouvelles, il y a beaucoup de choses qui sont en train de se passer pour moi, ça rebondit beaucoup et je suis très contente. Il faut juste avoir conscience que maintenant c'est le public qui a les cartes en main, c'est toujours le public le patron des artistes en quelque sorte. C'est le succès ou l’échec relatif de cet EP qui va m'emmener ou non vers un album, c'est pour ça que j'invite les gens à me soutenir sur ce projet s'ils ont envie qu'on aille plus loin, qu'on continue à tourner sur les routes de France. C'est cet EP qui va déterminer la suite pour moi car je n'ai pas aujourd'hui la possibilité de sortir un album par moi-même, j'ai besoin de partenaires. Et pour intéresser les partenaires, il faut que le public s’intéresse à l'artiste. (rires)

Pendant la "Nouvelle Star", il y avait vraiment une alchimie entre toi, Luce et Stéphanie avec qui tu avais d'ailleurs repris le tube de Madness "Our House". Vous êtes restées en contact ?
Oui ce sont deux personnes avec qui je suis restée en contact. Un peu moins avec Luce parce qu'on est toutes les deux très occupées et c'est vrai que ça fait bien longtemps que je ne l'ai pas eue au téléphone, mais je sais que l'on se suit même de loin ! Avec Stéphanie on est beaucoup en contact via Internet. Je n'ai pas l'occasion de la voir souvent parce qu'elle est rentrée en Belgique. Elle a monté son groupe, Nolia, qui est un groupe de rock très chouette dans lequel elle exprime toute la rugosité de son univers et je trouve ça très bien ! Pour Luce, la sortie de son album est repoussée au mois de juin donc finalement on ne sort plus notre album le même jour ! (rires)

Oui il y avait déjà des pronostics en cours d'ailleurs..
(rires) Il n' y a pas vraiment de pronostics à faire, on ne joue pas dans la même cour ! Luce a beaucoup de gens qui travaillent pour elle et je ne me mesure pas du tout à elle... (elle sourit). On n'est pas dans le même bateau.
Pour en savoir plus sur Lussi In The Sky, visitez www.lussiinthesky.com
Visionnez le clip de ''Whole Lotta Love'' interprété par Lussi :

Charts in France

Copyright © 2002-2024 Webedia - Tous droits réservés

  • A propos de Pure Charts
  • Publicité
  • Politique de cookies Politique de cookies
  • Politique de protection des données
  • Nous contacter