mercredi 30 juin 2010 0:00

Nessbeal en interview

Nabil Selhy dit Nessbeal est longtemps resté dans l'ombre de rappeurs plus connus, comme Booba notamment. Un homme franc avec les pieds sur terre : voilà ce que nous avons retenu de Nessbeal durant cette rencontre. Nous avons tenté d'y voir plus clair sur ce nouveau projet, "Ne2s", synonyme de changement de direction pour le roi sans couronne du 94. Très drôle et très franc, Nessbeal est un artiste intègre auquel vous allez vite vous attacher : découvrez-le !
D’où viens le pseudo "Nessbeal" ? (Alexis Quilichini, rédacteur)
Nessbeal : Nessbeal vient de mon vrai prénom, je m’appelle Nabil. Et c’est parti d’un délire : un de mes potes faisait le rapprochement entre Nessbeal et Nabil, et c’est resté. Ca date depuis que je suis tout petit. On m’appelle Ness chez moi.

« C'est l'album qui me représente le plus. »
Pourquoi as-tu appelé ton album “Ne2s” ?
Parce que je pense que cet album, c’est l’album qui me représente le plus. C’est une sorte d’autobiographie. Donc un titre éponyme ça collait vraiment bien. Aujourd’hui je suis vraiment en phase avec moi-même, j’ai rigolé en faisant cet album, j’ai pris du plaisir.

Tu n’étais pas en phase avec toi-même sur les albums précédents ?
Si comme toujours, mais j’étais dans une période de folie. Les gens ne peuvent pas s’imaginer mais c’était vraiment dur à l’époque des deux premiers albums. C’est toujours le cas aujourd’hui, sauf que je vais déjà mieux et je reflète ça dans ma musique. Les gens qui vont écouter ou même acheter mon album et qui me connaissaient déjà avant vont le ressentir.
Tu vois la rue c’est un truc qui te bouffe le cerveau, c’est vraiment nocif. Je ne comprends pas les gens qui viennent me voir pour me dire que mes deux premiers albums sont des classiques. Je réécoute mes anciennes chansons et je me dis : « Putain qu’est-ce que c’était dur avant ; dans quel monde je vivais ? ». Aujourd’hui je suis toujours dans la rue, sauf que j’ai grandi, j’ai mûri et j’ai un autre regard sur tout ce qui m’entoure.

Découvrez “A chaque jour suffit sa peine” de Nessbeal :
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Donc ton changement de style est apparu, selon toi, parce que tu as grandi ?
Tu sais le truc d’avant, il est toujours là. Ca dort au fond de moi. Je suis comme un volcan. La
« Je suis comme un volcan. »
musique c’est une thérapie et c’est vrai que de faire un bon rap, ça soulage. Mais si j’ai changé de style, c’est aussi parce qu'auparavant je ne passais pas dans les boîtes de nuit, les gens ne dansaient pas sur mes musiques. Et j’avais envie de faire bouger les gens, qu’ils aient le sourire aux lèvres quand ils entendent mes sons. Les gens qui m’écoutent le savent, j’ai fait du vrai rap avec mes deux premiers albums et je suis capable de le refaire. Maintenant, on va voir si je suis capable de faire danser les gens en soirée ! Je suis encore capable de rapper comme avant, ne t’inquiètes pas pour ça. J’ai juste rangé la plume assassine.

Ca te tenais à cœur de changer ?
Bien sûr ! Parce que j’ai pas fait beaucoup de concerts avec les deux albums précédents, donc ça me tenais à cœur de faire un projet qui serait écouté par le plus de monde possible.

N'as tu pas peur de perdre ton ancien public avec cet album ?
Non, je suis sûr de ne pas le perdre. Mon public devrait comprendre, c’est un peu comme un cheval de Troie ce projet. Je passe de plus en plus en radio, on me voit un peu partout sur Internet. Si mon public n'est pas bête, il devrait comprendre. Et puis, de toute façon, ils savent que dès que je repasse faire un freestyle en radio, je ressors les textes de mes anciens albums pour faire plaisir à tout le monde. Aller faire des concerts avec “Ne2s”, ça va aussi me permettre de présenter des chansons d'anciens albums.

Découvrez "Ca bouge pas" de Nessbeal :
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« Mes influences ? La drogue et l'alcool ... »
Quelles ont été tes influences sur cet album ?
Mes influences ont toujours été de la drogue et de l’alcool, je ne vais pas te mentir. Ce qui m’inspire le plus pour te dire la vérité, c’est l’amnezia. Je n'ai pas écouté l’album d’untel ou d’untel, c’est venu tout seul. Je suis un mec super bordélique, même à l’époque de mon premier album, "La mélodie des briques". Quand les gens écoutent mon album ils doivent se dire : « Ah oui, lui son inspiration elle vient d’ailleurs » ( rires ) .

Quelle est ta relation avec Orelsan ?
(rires) Orelsan, c’est mon frère albinos ! Je l’ai découvert à l’époque de la mélodie des briques, il était encore un peu timide. A cet époque là, il m'a fait écouté “Peur de l’échec” et je me suis tout de suite dit que ce mec là aurait de l’avenir dans le rap ; il est en train de créer quelque chose d’original. On peut ne pas aimer ce qu’il fait mais on ne peut pas nier que c’est un artiste. Mon nouvel album, je l’ai enregistré chez lui, et on a rigolé tout le temps !

Pourquoi travailles-tu beaucoup avec Skread au niveau de la production ?
Tout simplement parce que Skread est disponible. Je ne veux pas appeler un beatmaker et avoir des fonds de tiroirs. Si je vais chez Skread, je sais que je vais arriver chez lui et qu’il va me faire des instrumentales sur mesure, c’est ça qui me plait ! Ce n’est pas le genre de mec qui va me ramener un CD avec vingt titres et me dire de choisir celle qui me plait. Il va me faire l’instrumentale qu’il me faut, au bon moment.



A ton avis, qu’as tu amélioré par rapport à tes deux premiers albums ?
J’ai fait de la musique pour tout le monde tout simplement, en restant très rap et très "street". C’est ce qui me tenait le plus à cœur, que ma musique soit écoutée par un père de famille, par une vieille dame de la cité ou un professeur : je voulais que mon album ne soit pas destiné seulement aux mecs de banlieues.

Sur ton premier titre, tu as une petite réponse pour Youssoupha. As-tu eu des échos ?
Oui je l’ai piqué, comme il m’a piqué sur son album... et on m’en parle, effectivement. Ce n'est pas un clash, je me défends seulement. Il m’a attaqué dans son dernier album alors je fais de même. Je lui dis qu’il est moche, mais faut pas déconner, tu as bien vu ce n'est pas Brad Pitt qui dit ça, c’est Nessbeal (rires) ! Par contre, j’ai été gentil mais je lui déconseille de répondre : pour sa santé musicale, mais aussi physique !

Pour plus d'informations sur Nessbeal, visitez son blog officiel
Découvrez ou redécouvrez "On aime ça" de l'album précédent de Nessbeal :


Découvrez ou redécouvrez "Rap de tess" le premier tube de Nessbeal, du temps de son premier opus :

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