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mardi 25 mai 2010 0:00

Gogol Bordello en interview

Gogol Bordello est un groupe de punk formé en 1999. Citant pèle-mèle Mano Negra, Fugazi, Alexandre Kalpakov, The Clash, Rootsman ou encore Jimi Hendrix comme influences, ce groupe a comme particularité le mélange des styles le composant. Rencontre avec Eugene Hütz, le chanteur, et son énergie débordante !
Gogol Bordello tourne énormément, est-ce que tu as le temps de rester un peu chez toi ? (Michael Rochette, rédacteur)
Eugene Hütz : En fait, je passe beaucoup de temps chez moi. Pour moi c'est beaucoup. Combien de temps veux-tu passer à la maison ? Pour moi, quatre mois c'est déjà beaucoup… et sept/huit mois sur la route, ce n'est pas tant que ça. C'est normal.

La tournée est-elle votre deuxième maison ?
Pour nous, oui, mais ce n'est pas à cause d'une idée romantique de la vie sur la route. On a un grand groupe, c'est beaucoup de gens, sans compter le crew. Donc où qu'on aille, que ce soit le Brésil, le Japon ou l'Australie on voit toujours les quinze même têtes, donc c'est la maison. Notre cocon social en quelques sortes. Et ça ressemble plus à la maison que d'être chez soi tout seul.

Y a-t-il de nouvelles influences sur cet album ?
Tu as écouté l'album ? Alors tu le sais déjà. Il y a des choses très évidentes qui ont été empruntées au Brésil, mais pas du tout dans une optique "aromatisé latino". Par exemple, une chanson comme "In the meantime in Pernambuco", n'importe quel Brésilien te dira tout de suite que ça ressemble à du frevo, qui est une musique du Nord-Est du pays. C'est un style géographiquement très localisé qui n'est jamais devenu aussi gros que la samba ou la bossanova. Et puis il y en a d'autres comme le maracatu et d'autres styles qui n'ont pas eu la même exposition que les musiques "stars" du Brésil. On s'intéresse plus à ce genre de choses, ce sont des musiques très "anti-touristiques" là-bas. Il y a d'autres chansons qui, même si elles sont dérivées de situations précises liées au Brésil, sont très pertinentes en termes de luttes des classes, de pauvreté, de gouvernement, de contrôle, de stratégies, et peuvent s'appliquer partout dans le monde. Mais oui, les chansons nées de l'expérience brésilienne sont "In the meantime in Pernambuco" ou "Universes Collide" qui parle clairement de pacifier les favelas. Et il y a "Uma Menina" qui vient d'un regroupement avec la communauté gitane de Rio de Janeiro.

Pourquoi es-tu tout seul sur la pochette du disque ?
Pourquoi pas ? On a fait plusieurs photos avec le groupe, deux séances, pour la pochette de l'album et ça n'a débouché sur rien. Alors j'ai demandé à un ami de venir avec moi à Rio, dans mon endroit préféré, le mercado uruguayen. On y est allés un matin de bonne heure, je ne m'étais même pas lavé les dents, on a pris une photo et je l'ai envoyée au reste de l'équipe en leur disant "voilà la pochette de l'album". Et ils l'ont validée. Ce n'est pas une question de style, c'est juste que je FAIS PARTIE de ce coin. Il y a une raison pour ça. C'est pour ça que la photo est aussi bonne, parce que je suis collé à cet endroit, je m'y connecte. C'est pour ça que je suis allé là-bas et que la photo raconte une histoire. C'est un album qui a été écrit à Rio de Janeiro, je suis passé par là un million de fois pendant que je l'écrivais. La photo raconte cette histoire. C'est aussi simple que ça.

Ce qui est étonnant chez Gogol Bordello, c'est que bien que votre musique soit très festive et très immédiate, le groupe jouit paradoxalement d'une aura "arty", avant-gardiste…
Je ne pense pas trop à ce genre de choses, mais c'est vrai que la première reconnaissance que nous avons eu venait du monde de l'art. Avant qu'on ne sorte des disques à grande échelle, on ne trouvait nos deux premiers albums que dans les galeries et les musées. À l'époque, on jouait beaucoup plus dans des galeries d'arts que dans des festivals de rock. C'était plus des happenings dadaïstes qu'autre chose d'ailleurs. C'est comme ça que ça a commencé et dans une certaine mesure ça existe encore, mais je me suis éloigné de tout ça, car tout ce que je voulais c'était faire de la musique. Écrire des chansons, c'est ce qu'il y a de plus dur. Raconter des histoires intemporelles – du moins je l'espère – en si peu de temps, en si peu de mots. La simplicité est la chose la plus difficile. Tout le monde dit "le génie est souvent quelque chose de simple", mais ce n'est pas simple-simple, c'est en fait l'expression d'une extraordinaire complexité au travers de quelque chose de simple. C'est engendrer une montagne pour ensuite la dépouiller à sa plus simple expression. Ce n'est pas juste (il fait mine de poser quelque chose) : "OK, voilà du génie". C'est toutes ces choses que tu compresses pour leur donner l'impression d'être faciles. C'est comme ça que tu te retrouves avec des Johnny Cash, des Neil Young ou des Manu Chao.. Pour revenir au monde de l'art, ça avait fini par devenir cosmétique et ça ne m'intéresse pas.
Découvrez l'intégralité de l'interview sur waxx-music.com.

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