jeudi 01 novembre 2007 17:50

Ben Ricour en interview

Déjà auteur du succès "Vivre à même l'amour" il y a deux ans, mais aussi du tube d'Olivia Ruiz "J'traîne des pieds", le chanteur originaire de Malakoff, en banlieue parisienne, vient de publier son deuxième album, "Ton image". Nous l'avons rencontré.
Ton nouvel album est en bacs depuis quelques jours, quelle est la différence fondamentale entre "L'aventure", ton premier opus, et "Ton image", ce second (Thierry Cadet, rédacteur) ?
Ben Ricour : J'ai eu beaucoup de temps pour faire le premier album, ce second a été réalisé plus rapidement, je veux dire au niveau de la liste des nouveaux titres, et aussi, je dois dire, de la pression du label. Mais je pense que c'était finalement une bonne chose parce que j'avais essayé lors de ma dernière tournée de composer et d'écrire des nouvelles chansons et je n'y arrivais pas. J'avais trop l'esprit sur "L'aventure", le premier album. Par contre, ce second, je l'ai écris instantanément en six mois ; de 22h à 5h du matin (sourire)... il est donc plus nocturne ou hivernal que le premier, et les chansons sont toutes très récentes.
J'ai aussi appris la réalisation avec "Ton image", je me suis intéressé à tout de A à Z.

Tu as déclaré avoir réalisé ce nouvel album dans une pièce de 6m² sans chauffage...
(sourire) Oui, j'ai une petite pièce à la maison, très froide, mais qui m'inspire pas mal (rires) !

Le premier album a connu un beau succès d'estime, notamment grâce aux nombreux passages radio de "Vivre à même l'amour", et t'a permis de faire de la scène, mais en terme de ventes ce n'est pas un carton. Penses-tu que le tube que tu as écris pour Olivia Ruiz, "J'traine des pieds", y est pour quelque chose dans le fait que ton label te demande rapidement un deuxième album ?
C'est sûr qu'ils ont dû penser à la dynamique créée autour du succès d'Olivia Ruiz, mais pas que. Mon label est confiant, m'accompagne, m'encourage ; je sais que dans les circonstances actuelles du marché du disque, j'ai beaucoup de chance. Et puis je préfère que le succès vienne crescendo, je veux prendre le temps de m'installer et de durer.

Tu as composé pour Olivia, mais aussi Florent Pagny, est-ce un exercice que tu affectionnes ?
Ce sont souvent des concours de circonstances. Olivia m'a été présentée, quant à Florent Pagny, la chanson a été écrite lors d'un séminaire d'écriture avec Oxmo Puccino. Elle est ensuite arrivée aux oreilles de Florent, et voilà ! Ni plus, ni moins. Mais c'est difficile d'écrire pour les autres, en ce qui me concerne en tout cas. Il me faut beaucoup de feeling. Pour "J'traine des pieds", j'avais le texte d'Olivia et j'entendais quelque chose de très mélodique, un peu à la manière du "Porque Te Vas" de Jeanette. Je dois dire que ce titre m'a pas mal inspiré.

"J'traine des pieds" est en tout cas le titre qui a fait décoller le deuxième album d'Olivia Ruiz, la collaboration va-t-elle se poursuivre ?
Pourquoi pas. Mais ce n'est pas encore d'actualité.

Est-ce que ça crédibilise en tant que compositeur de créer un tube comme "J'traine des pieds" ?
Evidemment (sourire). Mais il n'y a tellement pas de recette...

Revenons à ton nouvel album, pourquoi ce premier extrait, "L'heure d'hiver" ? Est-ce ton choix ou celui de la maison de disques ?
La maison de disques l'a choisi et je lui fais confiance, c'est son métier, elle sait ce qu'elle fait. D'ailleurs les airplay sont plutôt positifs. De toutes façons je les aime tous les titres, et je les assume pleinement, alors ça ne me pose aucun problème.

Ce qui n'était pas le cas sur le premier album ?
(sourire) Il y avait effectivement des titres, anciens, que je mettais moins en avant que d'autres. L'album dans sa totalité ne me ressemblait plus tout à fait au moment de sa sortie. Il faut qu'il a mis du temps à atterrir dans les bacs aussi ! (rires)

Parlons plus en détails de ce nouveau disque, sur "1/4 de sang" tu parles de tes origines, de ta maman qui est à moitié vietnamienne, à moitié italienne ; penses-tu avoir plusieurs cultures en toi ?
Plusieurs cultures pas complètement, parce que je suis né à Malakoff et que j'ai grandi en France, mais c'est vrai que ma maman m'a transmis des choses autour de son pays et qu'aujourd'hui j'ai besoin de m'y pencher. J'aimerai beaucoup faire une tournée là-bas, en Asie, pour m'imprégner de cette culture. Il y a comme un mystère qui plane, pour moi, autour des origines de ma mère (sourire).

L'amitié est un thème récurent chez toi : "Ami d'enfance" sur le premier album, "Alors, t'es là..." sur le second...
Oui. L'amitié est un sentiment très fort pour moi ; c'est pour cette raison que quand il a été brisé avec l'ami d'enfance de qui je parle dans le premier opus, j'en ai fais une chanson. Pour "Alors, t'es là..." l'angle est différent. La chanson évoque l'un de mes potes de lycée, avec qui j'ai fait aussi mes premières scènes, et qui est mort à 17 ans. Je ne l'ai jamais oublié.

"Amoureux / Amoureux" est un tube en puissance et ferait un excellent deuxième single...
Merci, il en est déjà question... (sourire)

-M- a posé une partie très personnelle de guitare sur "Cinq minutes", comment s'est passée la rencontre ?
En fait, il était de passage dans son studio où j'ai enregistré le disque (ndlr : Labo M, le studio de Mathieu Chédid...), et il a spontanément joué sur le titre que nous étions en train d'enregistrer. Il se trouve que c'était "Cinq minutes", et que c'était génial d'improvisation. On a gardé ! (sourire)

Et Michaël Furnon de Mickey 3d, qui a écrit le texte de "Sors de l'ombre" ?
Mick, c'est particulier. On s'est rencontré il y a quatre ans sur une soirée Europe 2 à l'Olympia, le feeling était bien passé, on ne s'est jamais revu depuis, mais on est toujours resté lié via le Net. C'est comme ça aussi qu'on a bossé sur le titre. Et on ne s'est d'ailleurs toujours pas revu ! Mais j'ai hâte maintenant ! (rires)

Peux-tu m'en dire un peu plus sur "Aimez-vous la chanson ?" ?
Je parle de la chanson avant qu'elle ne soit brouillée dans la machine industrielle (sourire)

Onze titres sur ce nouvel album, malgré tout on reste un peu sur notre faim, seulement 32 min 56 secondes...
C'est un album court afin que tu appuies de nouveau sur play à la fin (sourire)... sur Internet, en téléchargement légal sur Itunes, il y a cela dit un titre inédit. Et ceux qui ont aimé "Ami d'enfance" sur le premier album y seront sensibles. Je me suis mis cette fois dans la peau d'une femme...

Tu as déclaré dans le dossier de presse : "Depuis mes débuts, j'ai toujours l'impression d'être en lutte..." ; en lutte contre qui ? Contre quoi ?
Contre ma dualité. Je suis à la fois zen, doux, discret, abordable, mais j'avance le poing fermé...

Pour finir Ben, qu'en est-il de tes futures scènes ?
Il y a d'abord les premières parties de Vanessa Paradis... c'est un très beau cadeau qu'elle me fait. Nous serons trois, voir quatre musiciens, en acoustique. Une belle histoire que Vanessa, via -M-... J'aime ce métier pour ça aussi, ses rencontres.

Que penses-tu de son dernier album, "Divinidylle" ?
(silence) Je ne l'ai pas encore écouté... mais je vais évidemment le faire avant de monter sur scène avec elle. Je pars aussi en tournée seul jusqu'en décembre (ndlr : avec un crochet par Le Zèbre de Belleville le 8 novembre), et je serai en concert à La Cigale, à Paris, en mars 2008.

Et concernant le futur ?
Je pense déjà à un troisième album qui sera un opus concept. Soit un live - avec des chansons que je joue sur scène depuis mes débuts, que mon public connait, mais qui n'ont pas intégré ce deuxième album, notamment "Je tape fort" - soit dans un style électro-folk, à la Roudoudou.

Pour finir, si tu devais te définir en quelques mots...
Passionné, contemplatif, toujours assoiffé d'apprendre des choses...

Merci Ben, à bientôt !
Merci à toi et à Charts in France.

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