jeudi 20 septembre 2007 14:20

Les Marguerites : un single contre Alzheimer

Les Marguerites ont proposé tout l'été un titre et un clip, qui tournent depuis avec grand bruit sur Internet (plus de 45 000 visites sur YouTube). Leur single "J'y étais pas" est enfin disponible afin de lutter contre la maladie d'Alzheimer...
Bonjour Thierry. Vous êtes chanteur et Chef de la rubrique "Actualités" pour Charts in France. Comment avez-vous atterri au sein du collectif des Marguerites (Abécé, rédacteur) ?
Thierry Cadet : Je suis à la base de l'idée du collectif ; c'est à dire que j'ai écouté pour la première fois cette chanson, "J'y étais pas", sur le deuxième album de Cédric Barré. Il l'a chantait seul, en hommage à sa grand-mère, et très pudiquement il l'avait placé en titre-fantôme sur son opus. Ce titre m'a tellement touché - ma grand-mère Marguerite, d'où le nom du collectif, est décédée des suites d'Alzheimer - que j'ai appelé Cédric pour lui demander l'autorisation de la mettre en avant sous la forme d'un projet caritatif d'artistes indépendants.

Cédric, vous rappelez-vous des circonstances dans lesquelles vous avez écrit et composé “J’y étais pas”, la chanson qu’interprètent désormais les Marguerites contre la maladie d’Alzheimer ?
Cédric Barré : Oui assez clairement... Ma grand-mère était atteinte de la maladie, et on s'occupait beaucoup d'elle... On a tous ressenti dans la famille une réelle impuissance... Dans ses moments de lucidité, on pouvait lui parler de choses très récentes et la seconde d'après l'entendre dire "J'y étais pas"... De voir les beaux souvenirs qu'on a eu ensemble, son quotidien, s'effacer peu à peu, m'a inspiré le texte que je souhaitais très simple et tendre... Perdre la mémoire, c'est perdre ce qui nous constitue en tant qu'être humain.

Pourquoi avoir choisi de ne travailler qu’avec des artistes issus du circuit indépendant pour réunir les 23 artistes qui ont intégré les Marguerites ?
TC : Pour la liberté dans un premier temps, et aussi parce que, même si nous sommes moins populaires que certains, nous faisons finalement le même métier, et nous sommes capables, nous aussi, de nous réunir autour d'une cause caritative afin de tenter de créer un mouvement national de solidarité, qu'on souhaite aujourd'hui, à grande échelle. A la manière de Sol En Si, l'Association Laurette Fugain, Si d'Amour Si etc.

Comment s’est déroulée la sélection des artistes avec lesquels vous alliez travailler ?
CB : Thierry et moi avons contacté les artistes que l'on connaissait et qu'on appréciait... Le seul critère était quand même d'avoir un parcours scénique et une discographie pour que l'artiste puisse apporter son expérience et s'intégrer rapidement... Pas évident de gérer une séance de studio pour 23 artistes, alors autant qu'ils soient déjà familiarisés aux enregistrements (sourire).

Qu’est-ce qui a motivé les artistes à participer à ce projet ?
CB : Probablement la cause que l'on défend, et qui touche toujours plus ou moins leur entourage... Le projet était difficile et ambitieux et je pense que le challenge les a séduit également, mais il faudrait leur demander...

Est-ce que tous les artistes sont confrontés à la maladie dans leur famille ?
TC : Malheureusement oui... la plupart nous ont confié au fur et à mesure : "Vous savez, ce projet me touche particulièrement, mon grand-père ou la tante de ma copine ou autres, est atteint..." C'est incroyable. Un million de cas actuellement en France, et 220 000 nouveaux cas chaque année... C'est un véritable fléau.

Mais en quelques mots, la maladie d’Alzheimer, c’est quoi ?
TC :
A l'origine, la maladie est une dégénérescence de certaines cellules nerveuses, elle altère le fonctionnement du cerveau. Les personnes atteintes éprouvent des difficultés à se souvenir et à comprendre. Une dégénérescence qui ne fera que s'accentuer... Jusqu'à perdre la motricité à la fin de la maladie.

Cette maladie se soigne-t-elle ?
CB : Pas pour le moment... Elle se détecte et si c'est fait rapidement, le malade peut arriver en fin de vie de façon naturelle sans que la maladie ne se soit trop répandue... Disons qu'on a les moyens aujourd'hui de la retarder, c'est tout. On ne la guérit pas.

Le clip de “J’y étais pas” a été réalisé par Fabien Remblier. Comment s’est déroulé le tournage sous sa direction ?
CB : Plutôt bien, même si le lieu de tournage, un peu exigu pour 23 personnes, à favorisé les fous rires ! (rires) Tout le monde s'est prêté au jeu, et on a su garder au montage l'émotion qui se dégageait lors du tournage... Les imperfections rendent finalement une âme au clip et c'est ce qui le rend touchant auprès des internautes et des télespectateurs.
TC : C'est en tout cas, effectivement, les premiers retours qu'on a reçus.

Après une mise en ligne du titre sur les plateformes de téléchargement légal, le titre sort physiquement sous la forme d’un CD, le 21 septembre. Où pourra-t-on se le procurer ?
CB : Pour l'instant, uniquement sur Internet sur ce lien (www.lesmarguerites.net). Certains artistes pourront aussi le proposer lors de leurs concerts ou via leur espace MySpace. Si un distributeur est cependant intéressé, qu'il nous contacte !
TC : C'est en effet ce que nous recherchons activement. Je rappelle que les bénéfices des ventes de ce disques seront reversés à France Alzheimer pour aider la recherche.

Pensez-vous que la maladie d’Alzheimer puisse vraiment concerner le public le plus jeune ?
CB : Bien évidemment ! Ce sont même parfois les plus jeunes qui se sentent le plus concernés... Quand on a dans sa famille une personne diagnostiquée Alzheimer, et ça sera de plus en plus souvent le cas, peu importe l'âge, on en souffre forcément par procuration.
TC : On reçoit chaque jour de nombreux emails de soutien, des témoignages magnifiques de proches, souvent très jeunes, sensibilisés par la maladie de leurs grands-parents par exemple...

Quels seront les projets des Marguerites après la sortie de ce single ?
CB : Les Marguerites continuent leur combat toute l'année évidemment, et on aimerait pouvoir organiser des concerts partout en France... Avis aux amateurs ! L'idée est aussi d'intégrer petit à petit de nouveaux artistes et pourquoi pas, si le single connaît de bons retours, enregistrer un album...
TC : C'est vrai que depuis la création de l'espace MySpace des Marguerites, nous recevons beaucoup de messages d'artistes qui, spontanément, se proposent volontaires afin d'apporter leur contribution au projet et de nous accompagner. C'est très encourageant.

Que fait chacun des membres des Marguerites pour défendre cette cause au quotidien ?
TC : Chaque membre du collectif communique, comme il le peut, à sa façon, sur le projet. Et je crois que le bouche à oreille fonctionne plutôt bien, nous en sommes à plus de 45 000 visionnages du clip sur YouTube en quelques semaines seulement ! (sourire)

Si des grands artistes connus pour leur participation aux Enfoirés ou à Sol En Si, par exemple, voulaient marcher main dans la main avec vous, vous vous y opposeriez ?
CB : Non, bien entendu, mais on tient à ce que le projet ne soit pas vampirisé par quelqu'un de trop connu, au détriment des 23 artistes qui se sont impliqués dès le départ. Donc si un parrain prestigieux voulait nous aider, aucun problème au contraire, mais en se mettant sur un pied d'égalité avec les participants... ou par le biais d'un parrainage. Si cependant ça nous ouvrait quelques portes dans les médias...

Merci !
CB et TC : Merci à toi. Et rendez-vous sur notre site officiel afin d'écouter et de commander le single, visionner le clip...

Pour commander le single, et aider la recherche contre la maladie d'Alzheimer, visitez www.lesmarguerites.net.
Pour écouter et/ou télécharger le titre des Marguerites, "J'y étais pas", cliquez sur ce lien.

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