jeudi 29 juin 2006 0:03

La biographie d'M. Pokora : Arnaud Babion-Collet en in

Depuis huit ans, il est le rédacteur en chef d'un des magazines les plus populaires de la presse jeune : "Like Hit !"; loin de se satisfaire de cette activité, Arnaud Babion-Collet regorge de projets et nous livre son premier ouvrage - qui devrait satisfaire plus d'une fan du célèbre strasbourgeois - la biographie d'M. Pokora.<br> C'est à cette occasion que Charts In France a rencontré Arnaud, pour une plongée passionnante dans le monde people, scoops à l'appui !
Charts In France (Thierry Cadet, rédacteur) : Peux-tu nous dire ce qui t'a motivé à écrire une biographie sur M. Pokora ?
Arnaud Babion-Collet : Alors que j'étais sur le point de négocier un virage radical dans ma carrière, les Éditions de la Lagune m'ont contacté pour me demander de travailler sur deux biographies non officielles. L'une d'elles portait sur Florent Pagny, tandis que l'autre était dédiée à M. Pokora.

CIF : Depuis combien de temps travailles-tu dans la presse ?
ABC : J'ai toujours été un passionné de musique. Pour faire court, j'ai chanté à partir de 8 ans sur la scène de l'Olympia, sur des plateaux de télé, en studio, dans des génériques, etc. avec les petits chanteurs d'Asnières. À 13 ans, j'ai enregistré un 45 tours (l'ancêtre du single) avec un groupe de trois autres enfants. Je n'ai plus jamais arrêté de chanter. Depuis l'âge de 18 ans, j'écris des paroles de chansons. Après de nombreux journaux lycéens, j'ai intégré la rédaction des magazines "OK Podium" et "Jeune et Jolie", avant de devenir rédacteur en chef de "Like Hit !", de "Planet Scoop", puis de "Star School", ou de hors séries comme "Stars en Séries", "Génération Jenifer", "100% Britney"... J'ai pris trois ans de cours de chant et je réserve des rebondissements à mon parcours dans d'autres médias, mais il est trop tôt pour en parler.

CIF : N'est-ce pas un peu opportunisme de publier un livre sur M.Pokora, au moment où il est au Top ?
ABC : Sincèrement, tu connais beaucoup de bons éditeurs qui sortent des biographies sur un artiste qui ne fonctionne pas ? Effectivement, certains, dont le manager de Matthieu (M. Pokora), trouvent qu'il est encore un peu tôt pour établir une biographie. Sa carrière est, comme lui, relativement jeune. Pourtant, de son parcours familial, sportif et scolaire, à "Popstars : le défi", LinkUp et son parcours en solo, il y avait déjà beaucoup de choses à dire.

CIF : Est-ce la musique que tu écoutes ?
ABC : Aucunement. Pour être honnête, j'ai écouté avec attention le travail de Matthieu durant le travail préparatoire, préalable à la rédaction de mon livre. Si son répertoire est aux antipodes de Jonathan Clay, Teitur et aux autres artistes que j'écoute, mon expérience vocale m'a permis d'apprécier le fort potentiel de l'artiste et son travail en chant. Je pense néanmoins qu'il est capable de bien plus qu'il ne donne aujourd'hui.

CIF : As-tu rencontré Matthieu ?
ABC : Effectivement. Matthieu, son père et son manager m'ont reçu dans une loge du théâtre de l'Agora à Evry, alors que M.Pokora faisait le dernier filage de son spectacle. C'était la veille du lancement de sa tournée. Cette réunion de travail avait pour but de me proposer de centrer les interviews que j'allais pouvoir effectuer pour m'aider à dresser un portrait fidèle de Matthieu. Malheureusement, pour une raison qui m'échappe encore, ces entretiens n'ont jamais pu voir le jour. Je ne désespère pas d'avoir une explication des intéressés. Le même jour, j'ai fait une interview de Matthieu exclusivement pour le magazine "Like Hit !" (ndlr : en vente jusqu'au 15 août) dont je suis encore rédacteur en chef. On m'a expressément demandé de ne pas utiliser cette interview pour mon livre, ce que j'ai respecté au pied de la lettre.

CIF : L'as-tu vu sur scène ce soir là ?
ABC : Le même jour, j'ai pu assister à quelques répétitions du show de sa tournée. Il a voulu s'investir dans chaque étape de celui-ci et gère l'ensemble avec une réelle implication. On est loin des stars qui ne viennent que lorsque le show est rodé.

CIF : Qu'est-ce qui t'a frappé chez M. Pokora ?
ABC : Son perfectionnisme. Il a vraiment envie de tout bien faire. J'ai juste l'impression que sa volonté de parfaire son image va parfois au détriment d'autres aspects qui mériteraient tout autant son attention. Le second point que j'ai soulevé, également, c'est sa gentillesse. Et, au contact de sa mère ou de son frère, j'ai sincèrement l'impression que ce fond résolument gentil est une affaire de famille et d'éducation.

CIF : Admires-tu son parcours ?
ABC : C'est encore trop tôt pour te donner un avis. Je ne suis pas fan de sa musique. Je n'ai rien contre les artistes de télé réalité, même si je ne cautionne pas forcément les concepts de certaines des émissions en question. Matthieu a encore des preuves à faire : je pense qu'il faut que les critiques arrêtent de l'assassiner avant de lui avoir laissé le temps. J'ai l'impression que, pour l'instant, victime de son succès, il n'a pas encore le temps d'aller au bout des choses, gérant les urgences les unes après les autres.

CIF : Que penses-tu de son conflit avec l'autre Matt - qui a récemment déclaré (propos qu'a également tenus Willy Denzey) : « Si Matthieu est un performer sur scène, il est loin d'être un chanteur, je suis bien au dessus vocalement parlant » - ?
ABC : Je traite un peu de ce thème dans "M. Pokora - La Révolution R&B". Dans mon travail, j'ai tout fait pour essayer de rester objectif. Je suis arrivé à la conclusion que Matt Houston était dans son bon droit (concernant son nom), et c'est ce qui ressort, dans mon livre, même si je sais que cela va déplaire aux fans de M. Pokora. Néanmoins, je trouve que chaque artiste a son identité. Je ne pense pas que leurs carrières se rejoignent. Personnellement, j'ai l'impression que s'il voulait se faire appeler "Matt Pokora", cela n'aurait rien enlevé à Matt Houston. Et vice-versa.

CIF : Est-ce que Matthieu a conscience qu'il fait autant fantasmer les filles que les gays pour qui il est devenu une icône ?
ABC : Manifestement, oui. Les interviews qui reprennent ses propos sur le sujet sont légion. Les allusions des médias, notamment au sujet du calendrier où il se dévoile résolument, jouent plutôt sur l'ambiguïté, et je soupçonne Matthieu et son entourage d'en jouer. Il ne reste plus qu'à savoir s'il n'en jouera pas un peu trop.

CIF : Peux-tu nous livrer un scoop qui nous donnerait envie d'acheter le livre ?
ABC : Hormis le fait qu'on m'a mis des bâtons dans les roues et que, étrangement, certains proches de Matthieu, qui m'avaient réservé le meilleur accueil a priori, n'ont jamais répondu à mes questions, tu veux dire ? Disons que les coulisses du business et l'histoire vraie de la création du calendrier vendu avec l'album "Player" sont deux points importants soulevés par ce livre.

CIF : Comment vois-tu l'avenir de Pokora ?
ABC : Je ne m'aventurerais pas sur ce terrain. Je sais qu'il sera à nouveau en tournée à l'automne, qu'un beau livre de photos de lui - qui complètera très bien mon livre pour ceux qui voudraient acheter les deux (sourire) - sortira en novembre, que Matthieu n'exclut pas de se lancer dans le cinéma et qu'après un break bien mérité, il se verrait bien fonder un jour un foyer... C'est déjà un joli programme. Sera-t-il comme USHER un jour ? Mon livre donne des éléments de réponse.

CIF : Pour en revenir à la presse, est-ce que le fait de mettre Matthieu en couverture fait vendre le magazine ?
ABC : C'est toujours difficile de savoir si c'est tel ou tel artiste qui fait vendre "Like Hit !", parce que sa couverture est multiple. Il y a de nombreux artistes. Néanmoins, si Matthieu est sur toutes les couvertures des magazines pour adolescents, ça n'a probablement rien du hasard. Mais je crois que cela va s'estomper car les photos deviennent rares...

CIF : Est-ce semblable aux boys bands - époque que tu as bien connu ?
ABC : Par définition, non. Un boys band, c'est un groupe de garçons. Depuis l'époque de Take That, j'ai en effet interviewé MN8, East 17, Alliage, 2 Be 3, G Squad, Worlds Apart, 3T, Blue, N'Sync, et tellement d'autres. Je pense qu'on peut en effet rapprocher de ces groupes le fait que Matthieu ait, lui aussi, à une époque, joué de ses pectoraux pour séduire. Mais je crois néanmoins qu'il a vraiment des chansons qui répondent aux goûts d'une génération.

CIF : Dans ta carrière de journaliste musical, quels sont les artistes qui t'ont laissé le plus beau souvenir ?
ABC : Pas forcément ceux que j'admirais. Je me souviens d'une interview passionnante avec Lio, d'une discussion à bâtons rompus avec Mark Owen (ex-Take That) dans la salle de bain d'un grand hôtel parisien, d'une table ronde avec Phil Collins, d'un cours d'écriture avec MC Solaar... Mais j'ai oublie certains (comme Gage, Anthony Kavanagh, Hélène Ségara...), auxquels je n'ai pas pensé à la première seconde, mais qui ont pu faire basculer ma vie, d'une façon ou d'une autre. Je pourrais en faire un livre... ou une chronique sur Charts in France (sourire).

CIF : As-tu sympathisé avec certains d'entre eux ?
ABC : Certains, mais ce qui compte, ce sont les gens. J'ai une amitié sincère, née de rencontres, envers Yannick, Matthieu Johann, Essaï, Jonatan Cerrada, le mannequin-écrivain-parolière Lysa Aëngel, mais j'ai aussi rencontré beaucoup d'anonymes qui m'ont tout autant séduits humainement parlant. Ce métier m'a appris que ce n'est pas la notoriété qui compte. J'ai également appris que, même en travaillant au contact des artistes, la célébrité fait changer l'entourage tout autant que les intéressés. J'en ai déjà fait les frais.

CIF : Quel est l'artiste le plus antipathique que tu aies rencontré ?
ABC : L'un des artistes que je préférais. Mais je ne veux pas le citer pour une simple raison : je l'ai rencontré un jour et il est trop facile, et pas franchement objectif, de juger quelqu'un en un seul rendez-vous. Il a pu avoir une mauvaise journée ou a peut-être une très bonne raison de ne pas m'apprécier, ou de ne pas être ravi de devoir répondre à mon média ou à une question maladroite. J'espère le croiser une fois encore et donner une nouvelle chance à cet artiste.

CIF : Pour finir, combien de temps prend l'écriture d'un tel ouvrage : "M. Pokora - La Révolution R&B" ?
ABC : On m'a commandé le livre dans le courant du mois de janvier. Je l'ai terminé début juin. Il faut dire que travailler la nuit sur deux livres (ndlr : Arnaud en publie également un sur Florent Pagny) et être concentré, le jour, sur la rédaction en chef de deux magazines avec le perfectionnisme qui m'est caractéristique, demande une organisation particulière. Je pense que la lenteur de ces premiers pas dans l'édition est due à mon inexpérience en la matière. Dorénavant, l'écriture de mes prochains livres se déroulera autrement.

CIF : Celui que tu as écris sur Florent Pagny est-il similaire à celui sur Pokora ?
ABC : Pas exactement. Le livre sur Florent Pagny, sorti début juin, est plus une biographie factuelle, chronologique et, surtout, sans véritable point de vue. Son format, également, est plus court. Enfin, le livre sur Florent s'inscrit dans une collection "Il était une fois..." qui a une charte rédactionnelle spécifique.

CIF : Es-tu allé le rencontrer en Patagonie ?
ABC : J'aurais adoré l'y rejoindre. Non seulement parce que je trouve que les connaissances du personnage en matière vocale uniquement justifieraient déjà un tel voyage, et aussi parce que je ferais bien un séjour de reconnaissance sur place. L'idée d'y implanter ma résidence principale ne me déplairait pas (sourire).

CIF : As-tu d'autres projets de bouquins ?
ABC : Je travaille actuellement sur l'écriture d'un livre sur Madonna qui devrait sortir en fin d'année ; toujours aux Éditions de la Lagune. J'ai également en tête quelques projets, qui ne sont toujours pas signés avec un éditeur, dont un roman sur fond d'Hommes de médias crapuleux, un livre sur la voix, un guide sur les coulisses du show-business...

CIF : Et en dehors de l'édition ?
ABC : Je réfléchis à un moyen d'aider les artistes sur un site qui s'appellera www.lavraiemusique.com. Je suis également en train de travailler sur les chansons qu'on me propose. J'avance avec un ami réalisateur sur un projet d'émission musicale que nous voulons présenter prochainement aux chaînes. Et j'ai très envie d'arriver à défendre les intérêts d'artistes en qualité de manager, d'éditeur musical et d'agent littéraire, mais ce sera dans une autre vie... Il me reste encore beaucoup à apprendre.

CIF : Merci Arnaud !
ABC : Merci à toi et à Charts In France.

« M. Pokora - La Révolution R&B » actuellement disponible aux Editions de la Lagune; pour commander le livre, cliquez ici (fnac.com).



Pour contacter Arnaud Babion-Collet par email :
lespagesdedoucea[arobase]doucea.net
(remplacer [arobase] par @)

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