Crédits photo : capture d'écran Pure Charts
En France, son succès est relativement limité. Et ce n'est pas peu dire puisque son premier album presque éponyme, "Here's Willy Moon", compte un peu moins de 1.000 acquéreurs depuis sa sortie début avril. Autant dire que la tâche s'annonce compliquée pour le chanteur néo-zélandais, qui a choisi comme nouvel extrait le titre "Get Up (What You Need)" afin de succéder aux précédents "Railroad Track", "My Girl" et "Yeah Yeah", entendu dans le monde entier grâce à plusieurs campagnes publicitaires y trouvant le bon ton pour promouvoir leurs produits (Apple).

Et comme l'image tient une place prépondérante dans l'univers électro-pop/rock'n'roll du jeune chanteur de 24 ans, il fallait un clip digne d'un film hollywoodien. Bien évidemment, l'artiste nous plonge à nouveau dans les années 50, période qu'il affectionne particulièrement et qui s’accorde évidemment avec son registre. Devenant acteur pour les besoins de sa vidéo, Willy Moon se montre sous son plus beau jour, en costume noir et chemise blanche, twistant devant une caméra qui joue sur les effets d'ombre et de lumière comme l'auraient fait les plus grands cinéastes de l'époque.

Découvrez le nouveau clip "Get Up (What You Need)" de Willy Moon :



S'il est parvenu à se faire un nom avec son rockabilly fifties, Willy Moon a connu des débuts difficiles. Son histoire est digne d'un bon scénario de film américain. Sans mère depuis l'âge de douze ans, l'artiste a vécu plusieurs années de galère. Résidant à Londres, d'où il garde ses plus beaux souvenirs d'enfance, l'artiste de son vrai nom William George Sinclair a dû quitter la capitale britannique pour suivre son père en... Arabie Saoudite.

"Je voulais agencer mon propre monstre"

Non content de ce déménagement, l'artiste voit son avenir dans la musique et la perspective de Londres comme point d'ancrage pour lancer sa carrière le séduit. Seulement, tout ne se déroule pas comme prévu et c'est finalement dans le bâtiment que le jeune homme de 18 ans exerce ses talents pour payer le loyer de sa modeste chambre. « J’avais un boulot abominable dans une ville grise et glauque que désormais je méprisais. Je me sentais comme un héros de Dickens arrivant aux Etats-Unis le cœur rempli d’espoir et découvrant la plus sinistre des villes » a-t-il confié à nos confrères des Inrocks.

Mais que serait un bon film sans une belle histoire d'amour ? C'est à ce moment qu'intervient Sasha Rainbow, une photographe qui le suit dans son périple à berlinois. « Nos cartes de crédit étaient bloquées, on n’avait plus rien. On a fini chez une amie artiste à Berlin. Et j’ai commencé à écrire mes chansons. Je voulais créer quelque chose qui m’appartienne, agencer mon propre monstre. Il fallait que je trouve un sens à ma vie. Jusque-là, mon existence n’avait été qu’une succession infinie de journées » a-t-il expliqué. C'est donc fort de ses expériences, de ses escapades sur trois continents, que le chanteur a puisé pour écrire un premier disque riche de quatorze pistes, mais surtout riche musicalement et pas uniquement tourné vers le passé, Willy Moon tirant « une grande satisfaction à faire fondre les idées d’hier pour mieux les sculpter ».