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C'est un nouveau coup de théâtre dont l'industrie de la musique se serait bien passée. Déjà en proie à d'importantes difficultés financières en raison de la crise sanitaire mondiale, qui a provoqué la mise à l'arrêt des tournées, festivals et concerts et occasionnerait, selon une étude, des pertes de l'ordre de 3,5 milliards d'euros pour les créateurs, la culture va devoir faire face à la fermeture des rayons culturels des grandes enseignes décrétée par le gouvernement. Une décision « totalement aberrante » pour Olivier Nusse, le patron d'Universal Music France. « Sous prétexte de ne pas vouloir créer de concurrence déloyale entre les différents réseaux de distribution, on ferme tout et on pénalise tout le monde, les artistes les premiers mais aussi le public » explique le PDG, très inquiet des conséquences de cette mesure prise par souci d'équité pour les petits commerces comme les disquaires indépendants, fermés pendant le confinement. Et pour cause : la période des fêtes représente 40% des ventes de disques de l'année en France. Face au mur, certains artistes comme Calogero ou Suzane ont pris la décision de repousser la sortie de leurs disques prévus en novembre. « Toute la culture, on la met à la poubelle (...) et puis nous on est paumé » résume Claudio Capéo, se faisant écho de la colère des artistes, las d'être laissés pour compte.

"On essaie d'apporter un peu de lumière dans l'obscurité"

Pour Vianney en revanche, pas question de plier. Vendredi, jour du début du deuxième confinement qui durera jusqu'au 1er décembre minimum, le chanteur a dévoilé dans les bacs son troisième album "N'attendons pas". « C'était le pire jour, mais nous sommes motivés comme si c'était le meilleur. C'est quasi du militantisme » commente-t-il dans les colonnes du Parisien, lucide mais déterminé. « Avec mon label, on a le sentiment de faire preuve de courage, car on sait que l'on vendra moins d'albums que prévu. Mais on essaie d'apporter un peu de lumière dans l'obscurité. On revient à l'essence de notre métier : proposer une évasion » estime l'artiste de 29 ans, dont la ballade "Beau-papa" fait chavirer les Français et se classe numéro un de l'airplay radio cette semaine.

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Des mesures "radicales et illogiques" pour Vianney

Cet album intime, que Vianney a réalisé entièrement seul dans le studio aménagé chez lui, contient de précieux souvenirs immortalisés en chanson comme dans "Tout nu dans la neige", un titre dédié à son grand-père maternel qui était « hypergénéreux et travailleur, obnubilé par la transmission de valeurs et d'idées ». « Il était petit commerçant à Valence, comme tous ceux qui doivent fermer aujourd'hui » confie le musicien, amer. « Ce qui m'attriste le plus, au-delà des mesures radicales et illogiques du gouvernement, c'est le manque d'empathie de ceux qui les prennent » estime le futur coach de "The Voice" saison 10, qui s'est donné pour ligne de conduite de « voir les choses positivement » dans ce contexte difficile : « Les soignants et les artistes, nous n'avons pas le droit de lâcher ». Excédé du flou dans lequel est plongé le monde culturel, Vianney n'a d'ailleurs pas hésité à exprimer le fond de sa pensée publiquement. « Je dirais que le plus inquiétant pour la suite, dans ces discours gouvernementaux sauce PowerPoint, est ce manque d'empathie tellement palpable » persiste-t-il sur Twitter, appelant le chef de l'Etat et ses ministres à plus de considération pour l'ensemble des acteurs de cette industrie en péril et pour le peuple durement touché par les restrictions en vigueur : « L'empathie ne se feint pas. Elle s'exprime. Ou non visiblement ». Le message est passé.

Je dirais que le plus inquiétant pour la suite, dans ces discours gouvernementaux sauce PowerPoint, est ce manque d'empathie tellement palpable..L'empathie ne se feint pas. Elle s'exprime. Ou non visiblement.

— Vianney (@VianneyMusique) November 2, 2020