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The King And I

Musique Classique » Oeuvres diverses, Compilations
samedi 14 juin 2014 12:49

"The King And I" au Châtelet : Lambert Wilson brille en despote misogyne repenti

Par Matthieu RENARD | Rédacteur
Méconnue en France, la nouvelle production du théâtre du Châtelet "The King and I" figure pourtant parmi les classiques de la comédie musicale. Ce spectacle basé sur l’histoire d’Anna Leonowens, qui a réellement existé, réunit sur scène Lambert Wilson et Susan Grahm pendant plus de trois heures. Critique d'un show grandiose signé Rodgers et Hammerstein, à qui l'on doit déjà "La mélodie du bonheur".
Crédits photo : © Marie-Noëlle Robert - Théâtre du Châtelet
Lambert Wilson est-il un roi crédible ? Si c'est surtout au cinéma que le grand public le connaît ("Matrix 2 et 3", "On connaît la chanson", "Des hommes et des dieux"), l'acteur n'est pas un chanteur débutant. Il a enregistré un album, "Loin", sorti en 2007 et a participé à la comédie musicale "A Little Night Music" de Sondheim au Théâtre National de Londres en 1996 et au Châtelet en 2010. Ça n'est donc pas la première fois que Wilson foule la scène du prestigieux théâtre parisien. Et le baryton s'en sort très bien ! Avec relativement peu de passages chantés, sa prestation, très juste, démontre bien les conflits intérieurs auxquels le roi qu'il interprète est confronté. Le monarque complexe affiche une volonté progressiste sans être pour autant prêt à abandonner son autorité. A ses côtés, l'américaine Susan Graham, vocalement impeccable, impressionne dans le rôle d'Anna Leonowens, en interprétant tout en nuance une femme forte, stratège, indépendante et moderne. Elle est sans conteste la reine du spectacle.

Alternant l'humour et la gravité, "The King & I" est peut être moins "connue" que les productions stars du Théâtre du Châtelet comme "My Fair Lady" ou "La mélodie du bonheur" mais ne manque pas d'originalité. Transportés au royaume de Siam, dans les terres d'Orient, les spectateurs assistent à un véritable choc des civilisations et des cultures rarement abordé dans le registre de la Comédie Musicale, habituellement davantage centré autour de l'amour et la complexité des rapports de classes sociales. Ainsi, plusieurs questions telles que la frontière entre le relativisme culturel et l'ethnocentrisme, l'égalité des sexes, la tolérance, l'importance de l'éducation, le poids de l'héritage, la religion ou le droit d'ingérence des puissances coloniales de l'époque sont abordées. Et si certains thèmes sont un peu surannés aujourd'hui - l'histoire se déroule en 1862 - d'autres font toujours étrangement écho à notre actualité.

Rythmé, touchant, drôle et moderne


Malgré une première partie un peu longue et une mise en scène qui aurait pu être un poil plus originale, "The King and I" est rythmé, touchant, jamais avare d'humour et d'ironie, et ravira à la fois les initiés et les néophytes. On retiendra une collection de costumes impressionnante, particulièrement réussis pour les nombreux enfants présents sur scène, des seconds rôles brillants -Je Ni Kim qui interprète Tuptim est remarquable- et la sublime mise en abîme du spectacle dans le spectacle excellemment chorégraphié qui intervient dans la deuxième partie. Une standing ovation méritée pour cette comédie musicale digne de Broadway.


Regardez la bande-annonce : "The King & I" au Théâtre du Châtelet, du 13 au 29 juin 2014

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