Crédits photo : Danny Clinch
The Killers ne perd pas de temps ! Tout juste un an après l'excellent "Imploding the Mirage", le groupe américain revient déjà dans les bacs avec "Pressure Machine", son septième album studio. Il faut que dire que Brandon Flowers et ses acolytes ont profité du confinement et de l'impossibilité de partir en tournée pour composer davantage de nouvelles chansons. D'ailleurs, si "Imploding the Mirage" sonne comme un disque imposant, dansant et coloré, "Pressure Machine" apparaît comme l'exact opposé, que ce soit à travers sa très belle pochette en noir et blanc et ornée de croix derrière des barbelés, mais aussi dès son introduction sur le cinématique et mélancolique "West Hills", qui nous plonge dans un décorum américain désertique.



Pour donner naissance à ces 11 nouveaux titres, Brandon Flowers est d'ailleurs revenu sur les traces de son enfance dans la ville de Nephi, dans l'Utah, où il a grandi et qui a été fondée par les Mormons. « Mentalement, je suis retourné dans ce lieu où j'ai grandi et j'ai commencé à écrire des chansons à propos de ça. C'était comme s'il y avait une chambre de souvenirs quelque part qui attendait juste que je l'ouvre. C'était incroyable. Une fois que j'ai ouvert la porte, les chansons sont venues et les souvenirs étaient assez vivaces et émouvants » confie le rockeur américain, lui-même mormon, à NME.

Un disque aussi personnel que puissant

Inspirées notamment par des romans de John Steinbeck ou Sherwood Anderson, les 11 chansons de "Pressure Machine", dont le duo "Runaway Horses" avec Phoebe Bridgers, sont autant de petites histoires sur des personnages typiques d'une petite ville américaine, que ce soit un adolescent d'une petite bourgade rêvant d'une vie meilleure ou d'un homme arrêté par la police pour possession d'opiacés. De ces médicaments antalgiques devenus un fléau aux Etats-Unis, il en est également question sur "Quiet Town", probablement le titre le plus up-tempo et le plus Bruce Springsteen de l'album, sur lequel Brandon Flowers évoque aussi un épisode qui a durablement marqué sa jeunesse : un accident de train. « 25 ans plus tard, je suis toujours affecté par cet accident de train qui est arrivé quand j'étais en sixième. Deux élèves de terminale du lycée ont été tués. J'en avais vu un le matin même. Ils avaient un bébé. Je ne suis pas allé jusqu'à faire un deuil, car ils n'étaient pas mes meilleurs amis, mais j'étais simplement choqué du fait que j'ai été si ému quand j'ai commencé à écrire ce couplet » avoue l'interprète de "Caution".

« In this quiet town, families are tight / Good people, they still don't deadbolt their doors at night / In this quiet town » entonne le rockeur américain sur le refrain du morceau, qui se pare d'un clip animé pour accompagner la sortie de l'album "Pressure Machine". Et c'est via ces animations que la vidéo réalisée par Joshua Britt et Neilson Hubbard nous raconte l'histoire du morceau : pendant quatre minutes, l'on suit donc la trajectoire de ces deux jeunes décédés dans l'accident et de leurs parents en deuil, du ravage des opioïdes dans la société américaine et de Brandon Flowers, marchant tel un lonesome cowboy dans les rues de sa ville d'enfance et dans ses souvenirs. Une véritable réussite pour The Killers, qui enchaîne désormais des albums de qualité remarquable.

Regardez le clip "Quiet Town" :


Ecoutez l'album "Pressure Machine" :


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