Crédits photo : ABACA
Son nom est sur toutes les lèvres. Depuis la sortie de son deuxième album "Racine carrée" l'été dernier, Stromae enchaîne les succès. En bonne voie pour faire mieux que les ventes déjà exceptionnelles d'Adele, qui a conquis le coeur de plus de 1,7 million de Français avec son disque "21" (2011), le chanteur belge compte déjà plus de 1,5 million de fans. Il aligne les tubes au sommet des charts et remplit les plus grandes salles de l'Hexagone. Lauréat aux Victoires de la Musique, la nouvelle personnalité préférée des enfants séduit toutes les générations avec des textes forts qui évoquent des sujets graves comme l'absence de père ou le Sida, au détour de mélodies entêtantes envelopper de sons électro, de rythmes urbains et caribéens. Véritable phénomène de mode, Stromae est conscient de l'engouement populaire qu'il suscite mais garde la tête sur les épaules.

"Je dois protéger ma santé et mon mental"

C'est en tout cas ce qu'il confie cette semaine aux Inrocks. Élevé au rang de rédacteur en chef par le magazine, qui lui offre à cette occasion la couverture de son nouveau numéro, Stromae affirme que seuls ses sourcils ont changé. « J'ai remarqué il y a quelques temps que j'avais les sourcils plus froncés que d'habitude. A chaque fois que je me regardais dans le miroir, je voyais un garçon préoccupé ou sur la défensive » dit-il, avant de reprendre son sérieux pour expliquer qu'il a dû faire face à « beaucoup de sollicitations » : « J'avais l'impression que parce que j'avais demandé tout ça, je n'avais pas le droit de dire non. En fait, je peux ».

Selon lui, il est « même recommandé » de ne pas répondre à toutes les demandes, au risque de « soûler tout le monde » : « J'ai cette peur de lasser les gens, de les dégoûter » lance-t-il. S'il fait désormais partie de notre quotidien, Stromae sait qu'il devra apprendre à lever le pied pour se « préserver ». « Jusqu'à présent, je n'avais aucun problème à faire sauter mes vacances pour le travail. Aujourd'hui, je réalise que si j'ai besoin de me reposer, je me repose », affirme le chanteur dans les colonnes du magazine, ajoutant qu'il doit « protéger » sa « santé » et son « mental ».

A la conquête de l'Angleterre : "Le français n'est pas une sous-langue"

Son succès, Stromae l'explique par sa singularité et la pluralité des univers qu'il explore. « Je ne cherche pas à ressembler à tout le monde : J'essaie juste de ne pas être cernable. Une fois que c'est électro ou trop hip hop, ça commence à m'ennuyer ». Rendre simples les choses qui paraissent compliquées, telle est la devise du chanteur qui s'apprête à partir à la conquête des charts anglo-saxons avec son tube "Papaoutai". « Je voulais faire de la musique et être écouté par des gens qui parlent ma langue. Aujourd'hui, je me dis que je pourrais aller chanter partout où il y a des humains » annonce-t-il, avant d'expliquer qu'« il faut en finir avec les idées reçues » : « le français n'est pas une sous-langue. Il faudrait expliquer aux Anglais que, depuis toujours, on les écoute sans comprendre ce qu'ils disent et qu'ils sont capables de faire la même chose ».

Son album "Racine carrée" devrait sortir chez nos voisins britanniques et aux États-Unis avant la fin de l'année. Un planning ultra-chargé pour l'artiste belge, également sur la route des festivals cet été, qui ne lui laissera pas le temps de se projeter au cinéma. « J'ai reçu des propositions mais, pour l'instant, ce n'est pas au programme » conclut-il.