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Propos recueillis par Yohann Ruelle.

Te voici de retour avec un nouveau single intitulé "How To Be Lonely", un nom qui pourrait ressembler à un cours de survie durant la quarantaine mais qui parle en réalité d'amour. Que voulais-tu raconter avec cette chanson ?
Je t'assure qu'à l'origine, ça n'avait aucun rapport avec ce qu'il se passe aujourd'hui ! (Rires) C'est un titre qui parle de rupture et de toutes les émotions qui te traversent durant ce moment difficile, qu'on a tous vécus. Mais c'est vrai qu'après coup, ça ressemble à une sorte d'hymne pendant le confinement.

La chanson est co-écrite par Lewis Capaldi et était initialement destinée à apparaître sur son premier album. Comment s'est-elle retrouvée entre tes mains ?
J'ai rencontré Lewis l'an dernier et nous nous sommes entendus à merveille. Il est incroyable, talentueux et super drôle. C'est un garçon profondément gentil. Quand on a évoqué le fait de travailler ensemble, il m'a dit : "Tu sais quoi, je vais t'envoyer une chanson et je crois que tu vas l'adorer". Il n'avait jamais collaboré avec quelqu'un d'autre auparavant. J'ai adoré bosser avec lui.

Ça a été facile de t'approprier la chanson ?
Dès que j'ai lu le texte, je me suis profondément sentie connectée aux paroles. J'avais l'impression d'y déchiffrer mes propres sentiments. Pour moi, c'est le plus important : que la chanson reste authentique à qui je suis. On a beaucoup parlé ensemble avec Lewis, en face à face, et on échangeait constamment durant l'enregistrement du morceau.

Regardez le clip de "How To Be Lonely" de Rita Ora :


Tu sors cette semaine le clip de "How To Be Lonely". Peux-tu m'expliquer le concept que vous aviez en tête ?
Je suis très heureuse d'avoir eu Dave Meyers derrière la caméra. C'est un de mes réalisateurs préférés, il a sorti certains des clips les plus mémorables de ces dernières années. Ça faisait très longtemps que je voulais travailler avec lui et enfin, nous avons réussi à trouver la chanson parfaite pour collaborer ensemble. Notre idée était de représenter les différents stades de la rupture. Un tableau montre comment, dans une relation à la dérive, on peut en arriver à marcher sur des œufs avec son partenaire, un autre illustre l'envie de tout envoyer se briser contre les murs. Dans une scène, je suis carrément transformée en guerrière de l'espace ! C'est une façon de représenter le voyage émotionnel que chacun traverse.

J'imagine que ce single est un avant-goût de ton futur album. Où en es-tu dans sa conception ?
A vrai dire, pour le moment, je me focalise juste sur cette chanson. Je n'ai pas encore dessiné les contours de mon prochain album. Je dois d'abord trouver les producteurs avec lesquels j'ai envie de travailler et surtout établir quand nous pourrons nous mettre à la tâche, car avec ce qu'il se passe en ce moment, c'est difficile d'y voir clair.

Avec quels artistes aimerais-tu travailler ?
Je n'y ai pas encore réfléchi. Avant de penser à des collaborations, ma priorité est de définir la couleur et la tonalité que je veux pour cet album, avec les producteurs qui m'aideront à le confectionner.

Tu as déjà des idées sur ce que tu aimerais dire avec ce projet ?
La situation que nous vivons me préoccupe beaucoup et je n'ai que ça en tête à l'heure actuelle. J'aimerais trouver une façon de me rendre utile. Via mes réseaux sociaux, j'ai lancé un symbole, créé avec la Fondation pour les Nations unies, pour sensibiliser et lever de l'argent en faveur du COVID-19 Solidarity Response Fund, un fonds initié par l'Organisation mondiale de la santé. J'ai aussi participé à une session live sur Instagram avec Miley Cyrus appelée "Bright Minded". Si je peux, à travers ma voix, inciter le public à faire un don pour aider à arrêter la propagation du virus et soutenir les soignants, c'est déjà beau. Nous avons besoin de solidarité en ces temps difficiles.

En tant qu'artiste, comment vit-on personnellement cette crise qui touche de plein fouet l'industrie de la musique, avec tous ces concerts annulés et albums reportés ?
C'est une situation dramatique mais pas seulement pour la musique, pour tous les secteurs. Nous, les artistes, devons trouver de nouvelles façons de nous adapter pour exercer notre métier et partager nos productions. Lorsque nous aurons traversé cette épreuve, nous serons plus vigilants, je crois, sur les outils à notre disposition pour faire de la musique puisque nous ne pouvons ni partir en tournée ni faire de la promotion à la télévision. Je suis plutôt impatiente de voir ce qu'on tirera de cette expérience traumatisante pour tous.

Crois-tu que la musique a le pouvoir d'aider les gens à se sentir mieux ?
Absolument. On le voit bien sur les réseaux sociaux que la musique unit les peuples, et c'est sans doute sa plus grande force. On n'en a plus que jamais besoin. Quand on écoute de la musique gospel, ça touche quelque chose au fond de notre âme. Je suis persuadée que de merveilleuses chansons naîtront dans l'adversité. J'en suis certaine.