

La plupart des morceaux sont dotés d'un tempo assez rapide et l'on ne compte que deux ballades si l'on excepte les titres bonus qui ne sont par ailleurs pas les plus réussis. "We Want All Love" et "Farewell" : deux titres où la guitare fait semblant d'être présente puisqu'elle est très vite camouflée par des sons électro pas forcément désagréables. Efficaces, ces deux ballades mettent en avant la voix de Rihanna qui a bien progressé dans sa qualité de chant. Déjà pour "Loud", la chanteuse avait mis l'accent à ce niveau. C'est Ester Dean qui signe "We All Want Love" : une très jolie chanson qui offre un moment de repos au détour de titres plus calibrés pour devenir des tubes.
La perle de cette sixième galette : "Roc Me Out". Un "Rude Boy 2" pourrait-on dire. Le rythme et les couplets rappellent quelque peu ce titre présent sur l'album "Rated R" (le cru 2009). Un single potentiel ! Ester Dean n'y a pas participé, préférant "You Da One", nouvel extrait récemment envoyé aux radios, et "Where Have You Been", produit avec la complicité de Dr Luke. Une équipe de rêve puisque "Where Have You Been" pourrait aussi être proposé aux radios. Le titre en a en tout cas le potentiel. L'interprétation saccadée sur les couplets laisse place sur les refrains à des sons électro up tempo à la manière de "We Found Love". Rihanna a su nous surprendre et confirme le virage musical envisagé avec la mise en ligne du lead single de Calvin Harris. Attention à ne pas associer de manière systématique la musique électronique à la dance. Rihanna donne à entendre avec "Talk That Talk" un disque où le r'n'b et le hip hop sont toujours présents, à la manière de "Loud" qui alliait un featuring rap avec Nicki Minaj comme "Raining Men" à une ballade pop comme "California King Bed". Les fans de musique r'n'b seront contents d'entendre Jay-Z sur la chanson "Talk That Talk". "Watch N' Learn" est tout aussi urbain avec cette petite touche érotique qui fait désormais partie intégrante de l'univers de Rihanna. La chanteuse livre dans ce morceau ses propres fantasmes : un enseignement de ses positions favorites si vous préférez.
Onze titres dont un interlude : "Birthday Cake" dont on aurait bien aimé entendre un développement. Dommage : la petite minute de ce morceau certes très répétitive mettait l'eau à la bouche. Peu de déceptions donc pour "Talk That Talk" : le tracklisting est bien ficelé. On se surprend à en redemander encore après les dernières notes de "Farewell", et c'est pour cette raison qu'on privilégiera la version « Deluxe » contenant trois titres supplémentaires. "Red Lipstick" ne restera sans doute pas dans les mémoires mais "Do Ya Long" et "Fool In Love" valent le détour. "Talk That Talk" s'insère donc dans la continuité de "Loud", cependant plus homogène tout de même. Un disque « sale » : une musique stylisée produite par de grands noms et accompagnée de textes provoc. Autrement dit : du Rihanna, tout simplement !
