Le nouvel album du groupe de rock rouennais Radiosofa, "Le souffle court", est donc en bacs. Le disque succède au précédent, éponyme, paru en 2007 - et à l'EP 3 titres proposé l'an dernier, et porté en radios par le single "Les portes" (présent lui aussi dans ce nouveau disque). Ici tout se dispute, l'énergie du live et la douceur du disque, la sensualité de la scène et la fureur de l'album... Une galette ("Voyageurs immobiles", évidente référence au tube de Daho, est-il un hommage ?) d'abord porté en radios par le simple "10 000 brasses", au clip d'animation réalisé avec des Lego, l'est de nouveau par "Les portes"...

Visionnez le clip de Radiosofa feat. Da Silva, "Les portes" (2009) :


Le rock de Radiosofa avec Thomas Cramoisan au chant, Fabien Senay à la guitare et aux chœurs, Ludwig Brosch à la basse, Rhodes, Sitar, guitare et chœurs, Mathieu Pigné à la batterie et Matthieu Forest à la guitare, prolonge et amplifie leurs valeurs, leurs sentiments, leurs sensibilités, avec en toile de fond cette question : comment rester subversif dans une société ou tout y compris la subversion est transformé en produit ? Avec Radiosofa, le corps social rock s'atomise et, malgré les apparences, c'est une bonne nouvelle.

Ecoutez notre chronique de l'album de Radiosofa, sur Sud Radio :


Naviguant entre la noirceur de la pop “mancunienne” post 80, le rock racé façon BRMC pour la musique et des textes “so french” qui se situent entre Dominique A et Jean-Louis Murat, nul doute que Radiosofa soit ce groupe que nous attendions en vain le soir en scrutant l'horizon. Enfants illégitimes d'un rock français mal dans ses Converses, et d'une chanson française mal tout court, ils marient les influences Doorsiennes de la première heure au cynisme et à la désinvolture d'un Gainsbourg sous speed. Leur nouvel album, "Le souffle court", sensible et électrique, enregistré de main de maître par Antoine Gaillet (M83, BB Brunes, Julien Doré, Zombie Zombie...) avec la participation des compagnons de toujours, Arman Méliès et Da Silva, surprend par sa richesse et sa complexité, ses doutes et son humanité. La route est longue si on en connait pas le chemin parait-il... Nul doute que ces cinq gars-là ont su accommoder leur rock sombre et sincère d'une boussole amplifiée.