Pierre Lautomne poursuit la mue artistique entamée au fil des "Choses premières". Disque paru en septembre 2007, dont les délicatesses folk/pop ont séduit loin à la ronde (notamment l'Académie Charles Cros). Son nouvel opus "En bois de chair" respire ainsi des airs plus boisés. En quête de l'écorce des âmes, d'atmosphères organiques, de veloutés harmoniques, de mélancolies suggestives et de sens textuel, cet album ne perd jamais de vue une thématique altruiste chère à l'artiste. Humanisme qui n'a rien d'une façade ni d'une cabane de jeu au fond du jardin mais affirme clairement des partis pris. Des valeurs au cœur des mots en somme. Des maux du siècle aussi dépeints sans morale ni faux-semblants.

Visionnez Pierre Lautomne live, "Le goût de l'échec" :


Le chanteur prend quelques mots très simples et nous parle de son quotidien d'homme, de ses cassures et de ses grands espoirs, de ses souvenirs de voyage et de sa quête d'humain. Sa guitare patinée lui offre des mélodies comme des petites évidences. Il a le regard serein et bleuté, plein de cette vraie tendresse qui ne s'explique pas.

Il y avait Jérémie Kisling (avec qui il partage d'ailleurs le même réalisateur, Raphaël Noir), il faudra désormais compter avec Pierre Lautomne. Au sein de l'album, les morceaux "Les filles à vélo" et "Almeria" nous ont notamment particulièrement frappés. Le premier pour son évident potentiel tubesque, à la mélodie imparable et au texte plein d'humour, et le second pour son réalisme et l'apport du rappeur Jonas, fort réussi.

Pour l'heure, sur scène et en compagnie de ses frères d'âme musiciens - Olivier Uldry (ukulélé, banjo, dobro, guitare hawaienne), Guillaume Lagger (harmonica et percussions), Yves Marguet (contrebasse), l'artiste se produira notamment le 3 février prochain, sur la scène de la Salle Jean Dame, à Paris (entrée libre sur réservation scenedubalcon3@aol.com / 01 42 96 34 98), avec les six autres finalistes du premier Prix Georges Moustaki (Charles & Simon, If, Marylyn, Melissmell, S Petit Nico et Usmar), pour tenter de décrocher le trophée de l'album autoproduit et/ou indépendant.


Merci à Olivier Horner.