Crédits photo : ABACA
Il y a quelques mois, c'est la rappeuse Diam's qui publiait son autobiographie, intitulée "Mélanie Georgiades" de son vrai nom, dans laquelle elle justifiait son choix d'avoir mis fin à sa carrière et évoquait la foi comme vecteur de sa paix intérieure. Un ouvrage qui a fait couler beaucoup d'encre, même avant sa parution en septembre 2012, tout comme l'autobiographie "Dans mes yeux" de Johnny Hallyday, dans laquelle le rockeur se confiait lui aussi sur ses choix de carrière, dévoilant quelques pans de sa vie avec succès. "Dans mes yeux" s'est hissé pendant plusieurs semaines sur le podium des meilleures ventes de livres. C'est au tour de Passi de régler ses comptes aujourd'hui. Le rappeur français publiera le 21 mars l'ouvrage "Explication de textes" qui, comme son titre l'indique, revient sur son parcours et sa musique.

"Notre point de vue n’a pas été entendu"

Pionnier du rap français, Passi s'est fait remarquer pour sa plume affirmée avec laquelle il n'a pas hésité tout au long des années 90 à révéler des dysfonctionnements au sein de la société française. « Certains de mes textes n’étaient pas compris. C’était l’occasion de s’expliquer » confie Passi à nos confrères du Parisien dans une interview parue aujourd’hui, expliquant ses motivations : « J’en ai toujours eu envie. Le rap a été caricaturé. Notre point de vue n’a pas été entendu. Avec mon groupe Minister A.M.E.R., on a dit avant tout le monde que les quartiers allaient exploser. Il y avait tant de choses à raconter ».

L'occasion aussi pour le rappeur de revenir sur sa condamnation à six mois de prison pour une affaire de meurtre à laquelle il avait été mêlé. « J’en parle pour expliquer qu’il y a beaucoup d’armes en banlieue. Quand on était dans une bagarre, on était armés. On s’est rendu compte de cela quand quelqu’un est tombé devant nous. Là, on n’était pas dans un jeu » explique-t-il. « Plus jeune, plus con », Passi était étudiant : « Je n’étais pas l’un de ces mecs qui tenaient les murs dans les quartiers, qui ne foutaient rien. Je me suis senti piégé par la banlieue ». Son parcours, Passi souhaite donc en faire un exemple. Cet ouvrage est aussi le moyen pour lui de faire parler la voix de l'Afrique. L'artiste originaire du Congo parle d'« amertume » à l'égard du débat sur l'identité nationale mais c'est sans doute dans son cinquième album "Ere Afrique" (27 mai) qu'il en parlera le mieux.

Ecoutez le nouveau single de Passi, "Avancer" (feat. Naby) :


Absent de la scène rap depuis plusieurs années, celui à qui on doit notamment le tube "Face à la mer" qu'il partage avec Calogero, a profité de cet entretien avec le journal pour s'exprimer sur les têtes actuelles. Sans vraie surprise, l'artiste évoque deux conceptions du rap différentes lorsqu'on lui évoque les noms de La Fouine et Sexion D'Assaut : « On est dans une époque où l’on se dit qu’un rap formaté, ça peut cartonner. Nous, on était là pour faire passer un message sans se demander si ça allait se vendre ».

Droit de réponse adressé au Parisien : Suite à l’article paru ce 20 mars 2013 dans LE PARISIEN, à l’occasion de la sortie du livre “EXPLICATION DE TEXTES” de notre artiste PASSI (editions fetjaine / la Martinière) nous souhaitions apporter notre droit de réponse. Le sous titre de l’Article présente des mots associés, forts en sens (meurtre et prison) qui, sortis du contexte, dénigrent et nuisent à l’image de notre artiste.

Ce Titre évoque le début d’une histoire sans en dévoiler le dénouement ; il parle ici d’une histoire vécue il y a 20 ans qui a abouti sur un NON LIEU ! Notre artiste n’a jamais été ni accusé, ni inculpé pour Meurtre !

Cette mise en avant d’un fait de quelques pages sur les 330 pages que contient le livre peuvent faire un scoop dans la presse à scandale (comme le prouvent depuis les parutions en cascade, qui se plaisent dans l’exercice de la surenchère de la fausse information). Mais s’attarder à cette fausse information, c’est oublier que dans sa jeunesse notre artiste avait déjà totalement été innocenté.

La rédaction du Parisien invoque une erreur technique pour justifier l'oubli de cette précision importante
Quelle erreur ! Quel impact sur notre Artiste à la veille de la parution de son livre et de son nouvel album !

Ne passons pas sous silence 20 années de carrière de travail acharné, 20 années passées à offrir des tubes magistraux “je zappe et je mate”, “laisse parler les gens”, “Bisso Na bisso” succès planétaire salué par Nelson Mandela et Mickael Jackson en personne, “le temps passe” avec Johnny Hallyday et “Face à la mer” avec Calogéro... 20 Années passés au service de la plume et de l’image, mais aussi de projets humains jetant un véritable pont entre la France et L’ Afrique, entre l’opinion publique et la banlieue... 20 années où Passi a su montrer qu’il était au dessus de tout soupçon : un des acteurs principaux de notre culture musicale française.

Son équipe aujourd’hui se tient solidaire autour de lui, afin que soit publié ce droit de réponse, au nom du droit de la vraie information. Le pire, c’est que cette contre vérité est dommageable pour l’environnement familial et personnel de l’artiste. Et pourtant le mal est fait !